H10 GUYOTTE dit Milan

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Généalogie des Guyotte dits Milan

 

Arbre des GUYOTTE dits Milan

 

 

1-D'abord les Guyotte dits Mignot

Parmi tous les Guyotte de Chaumercenne, celle dite Milan est apparue vers 1575 pour distinguer les fis héritiers d' Estienne Guyotte Mignot dont le père Jehan Guyotte Mignot qui vivait dans les années 1530-1548 avait l'extrême honneur d'être le procureur spécial des frères d'Andelot qui tenaient une partie de la seigneurie de Chaumercenne.

Le surnom de Milan donné donné à cette branche de Guyotte provient probablement de l'un d'entre eux, engagé dans les armées comtoises qui aurait combattu dans le Milanais.

 

Parlons donc un peu de ces Guyotte Mignot déjà cités en1529 dans une reconnaissance de biens censables envers l'abbaye d'Acey par Jehan Guyotte dict Mignot fils d'Anthoine Guyotte,en datte du 22 d'aost 1529.

Une autre est faite le 12 apvril 1548 par ce même Jehan Guyotte dit Mignot fils de fut Anthoine Guyotte, devant Tissot notaire à Gendrey. Il y déclarela moitié d'une pièce de vigne d'un ouvrée au vignoble de Chaumercenne au lieu-dit es Courriottes chargée d'un blanc de cens, indiviseavec son frère Estienne Guyotte Mignot qui déclare (évidemment) l'autre moitié ce même jour.

 

Jean Guyotte dit Mignot a un frèreEstienne Guyotte mari de Claudine Thevenin qui va demeurer à Pesmes et fonder la branche des Guyotte Lallemand dont les alliances avec les familles bourgeoises pesmoises sont connues, comme les Sanché, Altériet, ...

 

2-Estienne Guyotte Mignot fils de fut Jehan

On trouve trace d'Estienne Guyotte dit Mignot fils de Jehan Guyotte cité plus haut, marié à Jeannette Sugny. dans une acquisition de terre en date du dernier de mars1559.

Ce jour là, Jehan Perrin de Chaulmercenne vend à honorable homme Estienne Guyotte dict Mignot fils de Jehan Guyotte dit Mignot dudit lieu, la semée d'un boissel devant la Bouloie entre les héritiers d'André Roussot pour le prix et somme de 9 frs, mouvant de la totale justice et seigneurie de Messieurs et Dame de Chaulmercenne, chargée d'ung engrogne de cense payable au jour de feste de Toussaintt sous peine de 3 sols estévenants d'esmende…

L'acte est passé et lu devant Pierre Goguel du lieu notaire coadjuteur du tabellionnage du Comté de Bourgongogne au Baillage d'Amont, en présence de Jehan Parotte le viel et Claude Goguel notaire demeurant les deux audit Chaulmercennes.

Etienne Guyotte Mignot réside en une maison dite « Chez Messire Jean Goguel », du nom de cette vieille famille de Chaumercenne dont sont issus les Goguel notaires.

veuf depuis peu, se remarie en 1580 à Anthonia Jacquard et décède quelques années plus tard à un âge très raisonnable.

Il laisse du mariage avec sa 1ère épouse plusieurs fils qui vont faire branches : l'aîné Pierre Guyotte mari de Jeannette Ganneret poursuit la lignée des Guyotte dit Mignot, le second Estienne est l'auteur de la branche des Guyotte dits Milan de Chaumercenne, et le cadet Claude mari de Henriette Guyotte celle des Guyotte dits Bassand aussi de Chaumercenne qui s'éteindra vers 1650.

 

3-Estienne Guyotte dit Milan / Annette Renard

Comme il vient d'être dit, Etienne Guyotte fils d'Etienne est à l'origine de ces Guyotte dits Milan dont la dernière représentante à Chaumercenne est décédée il y a 25 ans…

Etienne Guyotte Milan naît vers 1555 ; son nom apparaît pour la 1ère fois à la fin de l'année 1578, dans un terrier de la commanderie de la Commanderie de Sales-Montseugny. Messire Simon de Carmenille de Germigney notaire commis par ladite commanderie, recense les possesseurs de biens dépendant de celle-ci.

Y figure donc Estienne Guyotte dit Milan pour 1/4 de journal, ainsi qu'Estienne Guyotte dit Mignot pour 3 pièces de terre d'une contenance totale de 2 journaux, Claude Guyotte Mourot pour 5 éminottes et 2 journaux de terre, son frère Jean Guyotte Cortot pour 2 éminottes, Claude Cuyotte Bourguignon pour un journal et une éminotte….

Il épouse vers 1580 Anne Droz, une fille venue de montmirey (ou de Gendrey?)

Le couple vit encore en 1611 année où le notaire Maréchal mandé par l'abbé d'Acey, doit obliger tous les propriétaires de biens mouvant de la seigneurie de cette abbaye, à lui faire reconnaissance.

Estienne Guyotte dit Milan en son nom et comme mari de Anne Dros déclare le 3 juillet 1611 posséder les biens suivants scavoir un meix et maison tant de pierre que de bois dite «  Chez les Droz », sise en la rue au-dessus de l'église, contenant 5 rains , ensemble des curtils, vignes, le tout contenant 2 journaux entre les héritiers de feu Toussaint Guyotte et ceux d'Antoine Corboillet, chargés de 3 blancs de cens. Cette maison fut vendue à réachapt par Estienne Guyotte à dame Clère Hayn veuve d'Anthoine Guyotte.

D'Anne Droz son épouse, Estienne Guyotte Milan aura au moins 2 garçons Jean Guyotte mariée à Henriette Ganneret décédée vers 1656, et Etienne Gyotte qui suit, et peut-être Gaspard marié le 1er août à Lieucourt à Denise Garnier du lieu.

 

4-Etienne Guyotte Milan et Annette Renard son épouse, et leurs fils

Né vers 1585, Etienne Guyotte Milan marié vers 1610 à Annette Renard va devoir affronter la triste et difficile période de la Guerre de 10 Ans, avec ses invasions françaises et la peste qui va suivre. La désolation s'abat sur le village causant la mort de nombreux habitants, l'incendie des maisons et l'abandon des terres et vignes. D'un peu plus de 300 âmes en 1614, Chaumercenne n'en comptera que 117 en 1657… et la quasi totalité du territoire est laissées en friches pendant 20 ans par l'absence de leurs propriétaires morts ou non rentrés au village .

Pour mieux comprendre l'état du village après l'invasion française, voici une vente très particulière dans sa raison et dans son environnement.

Le 18 juillet 1638, Philibert Guyotte dit Gariache fils de fut Anthoine Guyotte dit Gariache, de Chaulmercenne vend à Christophe,Pierre, Jacques et Lazare Guyotte dit Milland frères dudit lieu, fils de fut Estienne Guyotte Milland, ledit Jacques Guyotte pour lui et ses frères l'authorisant,les pièces suivantes scavoir :

- une éminotte de terre sis audit Chaulmercennes sur la Ville entre les héritiers François Guyotte le jeusne de bize, et les héritiers Claude Lance d'autre part.

-Item la moytié d'un boissel de terre es Chenevières entre les héritiers François Belpois…

-Item la 4ème partie d'un boissel au même lieu entre les héritiers Marguerite Règle de bize et Jeanne Guyotte femme de Jacques Boitteux d'autre part.

-Item un demy journal de terre es Ongines entre les héritiers Claude Guyotte Mourot de vent et bize et la Cure de Chaulmercennes.

-Item un boissel de terre sur la Ville entre les héritiers Claude Guyotte Dagot…

-Item un boissel de terre devant la Bouloye entre les héritiers jacques Guyotte Milland de bize et iceux de Guyonne Goguel d'aure part.

-Item un ouvrée de vigne sur les Charmottes entre les héritiers Suzanne Guyotte de vent et les héritiers Jacques Lacenaire.

Lesdites pièces de terres et vignes sont chargées envers telles seigneuries qu'elles se trouveront n'ayant pu les déclarer pour estre nouveaux tenanciers quoy que de ce faire interroger par le notaire soubsigné, à la réserve de la cense de deux blancs sur une chacune desdittes pièces payables chaque jour de feste St Laurent de chaque année, moyennant le prix et somme de 100 frs et ce pour l'avoir nourri et entretenu en raison des guerres régnantes en ce pays et Comté de Bourgongne qui revient à la somme de 100 frs selon le comptequi en a été faict ce jour d'huy ; les achepteurs ont entre outre promis d'entretenir et nourrir ledit assencissant encore jusqu'au jour de feste St Martin d'hyver prochain. Ledit Guyotte Gariache encore promet ledit rendage pour ferme et aggréable.

Faict et passé au lieu de pemes par devant Jean Methadieu notaire le 18è jour du mois de juillet l'an 1638, présnts Hylaire Corboillet et Jean Guyotte Cortot de Chaulmercennes temoins requis.

 

Remarques : Les propriétaires des contours des pièces de terres et vigne vendues sont dénoncés héritiers, ils sont donc morts… tout comme les parents desdits frères Guyotte Milan.

La raison qui motive cette vente est l'attention portée audit Guyotte Gariache par les frères Guyotte Milan pendant toute la période des guerres (protection, hébergement et nourriture).

Jacques Guyotte Milan l'aîné des frères malgré ses 25 ans doit gérer (presque seul) les affaires de la famille, les autres n'étant pas majeurs…

 

5-Jacques Guyotte dit Milan et Catherine Jacquot

Ce Jacques Guyotte Milan n'est autre que l'acquéreur précédant au nom de ses frères. Il est né vers 1613 et avait donc 25 ans lors de cette fameuse vente. Il épouse bien tardivement Catherine Jacquot de Bresilley, veuve de Claude Bourdeau dont elle a eu une fille. En effet c'est en 1653 (il a alors 40 ans) qu'il signe le contrat de mariage avec sa future épouse, contrat que l'on va détailler tant les circonstances sont particulières.

 

Le traité de mariage du 29 janvier 1653

Le futur Jacques Guyotte dit Milland est fils de furent Estienne Guyotte Milland et d'Annette Renard (parents décédés), la future Catherine Jacquot veuve Bourdeau est fille de furent Jean Jacquot et Claudine Dupuis (parents décédés aussi).

Le futur est assisté d'Estienne Perreney et de Claude Ligier, des haitants de Chaumercenne, la future de son frère Pierre Jacquot.

Les futurs promettent de prendre pour mary et femme le plutot que faire se pourra et que la commodité du temps leur permettra.

Se font bons et riches en tous biens tant paternels que maternels échus qu'ils possèdent déjà.

Le futur espoux promet à ladite future espouse pour le jour de ses nopces de la joueller de 40 escus de joyaux nuptiaux et de 10 escus de douhaire en cas que douhaire ayt lieu et pour une seule fois.

Ladite future espouse declaire estre entrousselée de ce que s'en suit :

-un lict garni, assorti de toutes ses dépendances, une demye douzaine de linceulx, 2 nappes, 3 serviettes, 2 centillens... de drap bleu, 3 paires de manches de drap violet, 4 blandes…, 8 chemises, 3 couvrechefs, une demye douzaine de duvetiers…, 13 livres de fillet,douze livres d'œuvres, 2 coffres un grand et petit de bois de chesne fermant à clefs ;

-a déclaré aussi avoir un justaucorp de drap gry, un pourpain de futains, 3 chemises de toille servant pour l'usage d'un homme (de son premiermari, et finalement de plusieurs autres meubles qu'on a pas voulu préciser, quantité de grains tant au logis que sur les champs par elle emplantés, et divers bestiaux…

Le trousseau esvalué par des tesmoings à la somme de 100 escus à 3 frans pièce.

La future espouse a déjà une fille Georgine Bourdeau de son premier mari. Lorsqu'elle aura l'âge de 20 ans, les futurs espoux lui donneront la somme de 15 escus, 4 linceulx et 3 serviettes et les biens arrivés du côté de son fut père.

Le contrat est signé devant Claude François Luxeul notaire à Pesmes.

 

Remarques : Le contrat signé entre les futurs époux semble désigner un mariage riche, 120 frs de joyaux nuptiaux offerts à la promise qui présente un trousseau de 300 frs. Bien sûr, les futurs ont hérité de leurs parents respectifs décédés, mais pourquoi ce mariage si tardif au moins pour Jacques Guyotte Milan ? La réponse est peut- être dans le mauvais état de ses terres et vignes laissées à l'abandon pendant les guerres, qu'il fallut relever et remettre en culture afin de fonder un foyer agréable comme le laisse supposer le contrat de mariage.

Ses deux frères, Lazare Gutotte mariée à Guillemette Tissot vers 1645, et Pierre Guyotte marié vers 1650 à Jeanne Courboillet, préparent eux aussi des mariages riches à leurs fils qui iront chercher leurs épouses à Moissey pour Gaspard, et Offlange pour Henri les 2 fils de Pierre, et à Montagney pour Pierre fils de Lazare. Quant à Laurent fils de Jacques, il prendra épouse à Chancey ...

 

6-Acquisition de biens par Lazare Guyotte du seigneur de Chaumercenne en 1653

On vient précédemment que le territoire de Chaumercenne avait été laissé à l'abandon suite aux guerres, et l'état des biens de Julien Richard seigneur principal du lieu, jugé en ruines. Pour remettre en culture celles qui lui sont advenues en échutte, il se doit de les mettre en vente, même les habitants des villages environnants y sont conviés. Ainsi le 8 avril 1653, noble Julien Richard seigneur de Villersvaudey et de Chaulmercennes en partie, tant en son nom que des sieurs et dame de Vallay et de Marenches ensuite de procuration spéciale et permission en requête de cens, a vendu à Lazare Guyotte dit Milan de Chaulmercennes et Guillemette Tissot sa femme un meix, maison situé audit lieu en la rue de Vallay entre Pierre Courboillet de part et d'autre sauf leurs plus amples et meilleurs confins ; le rendage ainsy faict pour et moyennant la somme de 200 frs monnoye de ce pays et Comté de Bourongne que les acheteurs s'engagent de payer audit seigneur Richarde déans le jour de feste Saint Martin d'hiver prochain, à peine d'intérests ; lesdits meix et maison sont chargés de leurs charges seigneuriales, anciennes et accoutumées portant lods,justice, seigneurie, retenue amende et la mainmorte le cas arrivant….

Faict et passé audit Chaulmercennes le 8è apvril 1653 par devant Claude François Luxeul procureur d'office au lieu de Pesmes en présence d'Estienne Perreney et de Claude Ligier dudit Chaulmercennes tesmoins requis et soubsignés avec ledit seigneur Richard, ayant ledit achepteur déclaréne scavoir escrire.

Les contours de cette maison ne sont que partiellement connus, les réels propriétaires voisins de celle-ci sont morts ; la vente est faite par le seigneur Julien Richard en son nom et comme procureur spécial des deux autres coseigneurs de Chaumercenne : Charles Mayrot seigneur de Valay et Claude Laurent de Marenches seigneur de Nenon (39) qui doivent se partager l'échutte. Une dernière remarque : l'acte est signé aussi par Hilaire Courboillet… A quel titre ?

Aucun cens n'est précisé pour cette maison, pas plus que les droits de four et de foulon auxquels sont soumis les acquéreurs de tels biens...

 

7- Henri Guyotte Milan et Jeanne Barbier

Voici une partie du contrat de mariage d'Henri Guyotte Milan avec Jeanne Barbier d'Offlange cité plus haut, signé le 25 octobre 1674 :

Pour le futur mariage entreHenri Guyotte dict Miland de Chaumercenne fils de fut Pierre Guyotte dit Miland et de Jeanne Courboillet, et Jeanne Barbier d'Offlange fille de fut Michel Barbier et de Françoise Bergine, les deux parties ont transigé comme s'en suit :

Jeanne Courboillet mère du futur a fait bon et riche son fils Henri des biens paternels échus et pour ses biens maternels à eschoir ils seront partagés par moitié avec son frère Gaspard Guyotte.

Quant à Françoise Beleney, elle fait bonne et riche sa fille en ses biens paternes échus et maternels à eschoir dont elle prendra la 4è part conformément, au traité de mariage de son frère Claude Barbier, tels qu'ils se trouveront après son décès.

De plus, elle relâche a sa dite fille la jouissance et l'usufruit, dès le lendemain du jour de ses nopces, d'un journal de vignes au vignoble d'Offlange ainsi que 3 poinçons de vin rouge. Elle lui promet un pareil troussel que celui de sa sœur Anthoinette, on y trouve par exemple un coffre de cerisier ferré et fermant à clef, une pire de crochets d'argent avec une croix d'argent estimé le tout à 16 frs. L'évaluation du trousseau n'a pas encore été faite par le futur.

Pour ses joyaux nuptiaux, le futur lui promet une somme de 6 vingt frs (soit 120) et icelle somme pour douhaire en cas qu'il ayt lieu…

Fait et passé audit Offlange par devant Claude Maistret notaire royal à Pesmes en présence de Hylaire Corboillet oncle du futur et André Febvre aussi oncle, Gaspard Corboillet son cousin, et pour la future Aymé Perrin de Dole docteur es droits, Claude Barbier son frère…

 

8-Pierre Guyotte Milan et Jeanne Brésard

Pierre Guyotte Milan fils de Lazare Guyotte Milan naît vers 1650, il épouse Jeanne Brésard de Montagney. En 1691, il est cité. Son épouse Jeanne Brésard gère les affaires de la famille et est en charge de ses enfants Hugues Guyotte (18 ans), Jeanne (11 ans) et Jacques (6 ans). Pour assurer un bel avenir à Hugues qui va être bientôt en âge de se marier, elle opère une transaction de très grande importance qui engage toute sa famille, bien sûr avec le consentement de son époux absent :

 

un accensement

 

Le 27 octobre 1691, noble sieur Jean Baptiste Richard seigneur de Chaumercenne, Conseiller endu Roy Auditeur en sa Chambre des Comptes à Dole possesseur dun héritage de fief de la contenance d'environ 10 éminottes provenant tant du sieur de Crécy que du sieur de Montot, en friches depuis les guerres de l'an 1636, lequel ne pouvant estre rétably qu'à grand frais, ledit seigneur a résolu de le laisser en accensement perpétuel pour estre réduit en nature de vignes.

Pour ce, Pierre Pansard et Jeanne Brésard procureur spéciale de son dit mary Pierre Guyotte Millan avec promesse de se faire autorizer par luy à son retour, ont pris à titre d'accensement perpétuel lesdits héritages de fief situés audit lieu de Buet ou vers la marnière du gros chene ou autrement sur la Ville, arpentés ce présent jour suivant les anciens vestiges d'iceluy, qui se sont trouvés contenir environ 3 journaux.

Ledit accensement fait aux charges , clauses et conditions suivantes, scavoir que lesdits retenans seront obligés de déans (avant) l'an prochain, défricher à leurs frais tout ledit héritage, ; suivent tous les travaux de culture de la vigne au lieu de Chaumercenne que l'on va détailler

 

Travail de la vigne à Chaumercenne :

- y faire des fossés ou terraux et le planter tout de bons plants noirs sans y mettre aulcun blanc ;

-bien et duhement travailler la vigne et y faire toutes les couches et fosses nécessaires en sorte qu'elle soit bien réduite en bonne nature de vigne bien peuplée selon la visite qui en sera faite dans 6 ans, au dernier jour de l'an 1697 à peine de dépens, dommages et intérêts que ledit seigneur pourrait en recevoir, même qu'en cas de méchante façon de la vigne, il pourrait y rentrer sans forme ny figure de procès, ny offense de justice, sans que le seigneur soit tenu de rien payer aux dits retenants pour tous ny aucun des ouvrages qu'il pourrait avoir fait.

Se sont même lesdits retenants, à leurs frais de mettre et voiturer et fournir de l'amendement, terre ou fumier, dans les endroits où il sera le plus nécessaire, sans que le seigneur puisse estre tenu de leur rien payer du tout.

-faire bien et dehuement (dûment) ladite vigne de tous coups nécessaires en dehue et bonne saison scavoir :

-tailler, empaisseler,lier,ébourgeonner,émoucher,sarcler, relever, deschausserles sept(ceps),et donner annuellementet en bonne saison 3 coups de fesoul (fossoir pioche de vigne) autant qu'il sera nécessaire par chaque année et au moins 6 fois par chaque ouvrée faisant 48 pou un journal à 3 plants ou chaon vif la fosse pour maintenir toujours la vigne en bon estat.

Et quand il faudra suivant les visittes et rapport qui en seront faits de laquelle vigne, les retenants seront tenus de vandanger à leurs frais et fourniront tous cuveaux nécessaires au bout d'icelle pour y déposer la vendange.

Les fruits qui croîtront en icelle se partageront en 5 parts, 2 pour le seigneur et 3 pour les retenants après que les raisins auront esté bien et dehuement égrapés

Ils seront aussi tenus d'avertir du jour du ban ledit seigneur ou commis de sa part à peine de dépens, dommages et intérêts.

-Seront tenus lesdits retenants de payer toutes les charges de quelle nature elles puissent estre, ils ne pourront ny vendre ny alliéner ladite vigne, le seigneur se réservant le droit de retenue sur icelle.

Fait et passé audit Chaumercenne en présence de jean Claude jarrot et Jean François Jarrot dudit lieu tesmoins à ce requis.

 

Tout ne va pas se passer comme les retenants et le seigneur le désiraient. A la visite du mardy 4è du mois de novembre 1698 avec Jean Jacquin, expert non suspect nommé par les deux parties, le bilan est terrible :

la vigne n'était pas peuplée au quart de ce qu'elle devait être présentement ; les retenants y ont même recouché beaucoup de plants de raisin blanc, et n'y ont mis aucune terre ou fumier pendant qu'ils ont travaillé à d'autres ouvrages pour leurs intérêts particuliers.

Le seigneur pour ces raisons a décidé de rentrer dedans ladite vigne.

Mais pour chaque partie, il est indispensable de trouver une solution, un accord va finalement être signé.

Le 4 janvier 1698 par devant le notaire Jean Pernot d'Ouge demeurant à Chaumercenne , lesdits Pierre Guyotte et Pierre Panssard ont supplié ledit seigneur de leur laisser ladite vigne pour 5 ans prochains au partage des fruits d'icelle : 2 parts sur 5 pour le seigneur et les 3 autres pour les retenants et, pour les autres années à venir perpétuellement le partage des fruits de la vigne se fera par égale part. Ledit seigneur à accepté ce nouveau contrat, lesdits retenants s'obligeant de ne point retoucher de plants de blanc qui se trouveront dans la vigne, au contraire, ils seront tenus de les extirper quand il y aura des plants de noir auprès pour les coucher à leur place. Ainsi ils s'obligent à séparer la vendange desdits blancs pour en donner autant de la noire à leur place, et promettent de ne plus faire de chapons racineux de visotte en ladite vigne et ce à perpétuité.

Fait et passé audit Chaumercenne en présence de Pierre Jacquin et de Jean Claude Jarrot dudit lieu, témoins à ce requis.

 

Pourtant cet accensement va être finalement un échec puisque les héritiers de fut Pierre Guyotte dit Milan refuseront l'hoirie de leur père en 1709. Trois rentes étaient assignées sur ses biens que les 3 enfants ne peuvent et ne veulent pas rembourser. Les biens de fut Pierre Guyotte Milan sont donc vendus par le seigneur du lieu et, acquis par Claude Antoine Guyotte dit Milan un de ses cousins de Résie, charron de profession devenu par cette belle acquisition, un riche laboureur de Chaumercenne…

 

9-Double mariage entre Guyotte Milan et Jacquin de 1714

Pour éviter la dispersion des biens par mariage, certaines familles aisées de Chaumercenne dont les Guyotte Milan ont réussi à nouer des doubles liens de mariages avec d'autres ; ainsi les Guyotte Milan ont réussi ce type d'alliance avec les Malgérard en 1768 (garçons pour les premiers et filles pour les seconds) ou avec les Jacquin (mariages croisés). C'est ce deuxième cas qui est évoqué ici/

Ce 24 février 1714 le notaire Claude Grand a du travail, il doit rédiger le double contrat de mariage :

-d'abord celui de Charles François Xavier Jacquin de Chaumercenne fils de Pierre Jacquin et de Françoise Oudot, avec Marie Guyotte de Chaumercenne fille de fut Henri Guyotte Milan et de Jeanne Barbier, assistés pour le futur de son père Pierre J., de Gaspard J. son frère et de François Régnier de Bard son beau-frère, et pour la future de Gaspard Guyotte son oncle curateur, de Pierre G. et Claude G. ses frères.

Lesdits Jacquin et Oudot font bon et riche le futur en leurs biens paternels et maternels à eschoir tels qu'ils seront à leurs décès, conformément aux traités de mariage de Gaspard et Jeanne Jacquin à la réserve que les enfants mâles emporteront meix et maisons et autres choses, à l'exclusion des enfants filles dédommagées par le versement de 400 livres à chacune quand elles se marieront.

Ils promettent de joueller ladie future épouse de joyaux nuptiaux jusqu'à 80 liv., et en cas de douhaire, ladite future sera douée de pareille somme de 80 liv, pour une fois seulement.

En cas de viduité, la future aura sa demeure en la maison pendant la durée de celle-ci.

De plus lesdits Jacquin et Oudot promettent de nourrir et entretenir lesdits futurs et les enfants qu'il plaira à Dieu leur donner, en leur communion pendant le temps qu'ils voudront à charge de travailler dans les champs et les vignes comme tout fils et fille ferait en son particulier ; et s'ils quittent la communion lesdits Jacquin et Oudot leur donnent une chambre en leur maison. Le trousseau promis par ladite Barbier mère à sa fille est estimée à 200 liv.

Fait à Pesmes en l'étude de Claude Grand de Besançon, notaire à Pesmes en présence de Jean Moindrot et François Demandre de Pesmes tesmoins requis.

 

-puis c'est le tour de Claude Guyotte Milan fils des précédents avec Anne Jacquin fille des précédents. Le contenu est le même que le précédent mais en plus dutrousseau promis par lesdits Jacquin et Oudot à leur fille Anne, pour le jour de ses nopces qui comprend: Un lit de plume avec son traversin, une couverte de laine, un tourdelit de sege de caen, un coffre de noyer ferré et fermant à clef, une douzaine de draps de lit, une douzaine de serviettes ouvrées, une demie douzaine de serviettes simples, une douzaine de chemises, une douzaine de tabliers, 12 aulnes de nappes, 6 juppes de serge, 3 camisoles d'estoffe et un habillement assorti de serge de londre, avec les autres habillements et linges servant à sa personne, lequel troussel a été estimé par les parties à 200 liv.,

lesdits Jacquin et Oudot promettent en plus de donner à ladite future, pour chacun des 3 ans prochains les grains d'un journal de froment choisis au temps de la moisson dans les champs que ses père et mère auront semé audit Chaumercenne dans les médiocres et qu'elle sera tenu de rapporter lors du partage.

On a même conservé les tesmoins requis pour l'officialisation du contrat…

Il semblerait que la famille Jacquin soit plus riche que celle des Guyotte…

 

10-Pierre Guyotte Milan / Françoise Courboillet

Pierre Guyotte dit Milan né en 1719 de Jacques Guyotte et petit-fils de Pierre Guyotte Jeanne Brésard, épouse en 1741 Françoise Courboillet de 10 ans son aînée. Le riche couple de laboureurs ainsi constitué fait d'abord l'acquisition pour 500 liv. de la maison féodale des Guelle co-seigneurs de Chaumercenne, (la maison templière avec la Tour-colombier dite de Jacques) en 1746.

En 1768, le couple poursuit sa volonté d'acheter une autre maison très proche de la précédente derrière la maison où était érigé l'oratoire. Voici les détails de cette vente et là encore, cette maison se caractérise par toutes charges qui pèsent sur toute habitation .. .

 

Acquisition par Pierre Guyotte dit Milan du 13 janvier 1768

Pierre Guyotte Milan achète de Charles Jacquin (fils de Daniel) vigneron de Chaumercenne, les meix, maison, cour, jardin, aisances et dépendances qui lui appartiennent audit Chaumercenne en la grande rue tirant à Valay,... mouvant et dépendant de la justice et seigneurie d'Andelot appartenant au sieur Marquis de Villersvaudey, seigneur de Chaumercenne, chargée

-du cens annuel et perpétuel de3 blancs payable audit seigneur, chaque jour de feste St André à peine de 3 sols estévenants d'amende et portant lods, justice, seigneurie, retenue, commise et la maimorte le cas advenant,

-et encore de la redevance du folon qui est de 4 mesures d'avoine combles à celle de Pesmes, payable à chaque jour de feste st Martin d'hyver à peine de 3 sols estévenants d'amende,

-et encore du droit de four consistant à 2 mesures de froment pour chaque et mesnage, payable chaque jour de feste St Michel, conformément à la reconnaissance qui en a été faite par le vendeur audit seigneur par devant le notaire soubssigné le 14 juillet 1757.

La vent a été faife moyennant le prix et somme de 380 liv. Que le vendeur a reçu dudit acquéreur en monnoie du pays, et dont il en est content.

Fait lu et passé à Pesmes après-midy pardevant Claude Pyot notaire royal à Pesmes, en présence de Pierre Pyot et Sébastien Tribouillot dudit lieu, qui ont signé avec les parties.

Les acquéreurs ne profiteront guère de cette maison puisqu'un violent incendie embrasera la quasi totalité des habitations du secteur.