D3-Passage de Notre Dame de Boulogne (fin)
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- Catégorie : Passage de Notre Dame de Boulogne dans le canton de Pesmes
- Publié le samedi 6 avril 2019 19:35
- Écrit par THIEBAUT Alain
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Notre Dame de Boulogne-3ème Partie
Pesmes la Rouge puis Valay et Gray
Notre Dame de Boulogne n'est pas la bienvenue à Pesmes
La venue de la Vierge à Pesmes mérite à elle seule une étude particulière tant sa présence est contestée dans cette commune réputéerouge
Dès la connaissance de son passage à Pesmes dans l'hiver 1945, la municipalité a tout mis en œuvre pour faire échouer ce rassemblement religieux. L'interdire, comme le voulaient certains parmi les durs, de vrais communistes présents dans le conseil municipal ; ces derniers n'envisageaient-ils pas de transformer l'église en hangar à fourrages....comme au bon vieux temps des Révolutionnaires. Un arrangement est tout de même trouvé entre la mairie et la paroisse.
Évidemment, aucune présence de magistrats de la commune en tête du cortège n'est tolérée. Il fallait s'y attendre, il en sera de même à Valay. L'abbé Bourdin, doyen de Pesmes va se montrer très habile pour compenser cette défection, il va même réussir un joli coup d'éclat comme on le verra plus tard!.
La Vierge de Boulogne devait visiter quelques rues avant de gagner l'église. Refus de la mairie : elle ira directement au lieu de culte, par la Grand-Rue, c'est tout . Dommage, l'équipe paroissiale avait mis beaucoup d'application dans la décoration de la rue du presbytère.
Les cloches de l'église devaient sonner lorsque la barque mariale entrerait dans le centre du bourg, refus de la Municipalité, leur tintement pourrait alerter les habitants non informés du passage de la Vierge !...Toutes ces chicaneries ne semblent pas perturber l'abbé Bourdin qui reste, malgré tout serein et optimiste. Puis on s'en prend à l'homme, à sa personne !. Alors c'est bien mal connaître cet ancien de la guerre 14/18....
Trois semaines avant la venue de la Vierge nautonière à Pesmes, l'article d' un journal communiste de la région, sous le titre évocateur Mr le Doyen de Pesmes n'aime pas les communistes est porté à la connaissance de l'abbé, le prêtre se considère calomnié. Il ne va pas se laisser insulter de la sorte. Il veut y répondre de façon loyale; demande est faite d'une tribune libre à La Presse de Grayqu'accepte volontiers ce journal local. Ce texte est intégralement reproduit.
Voici la Tribune Libre accordée par la Presse de Gray à Mr l'abbé Bourdin, curé de Pesmes
Pesmes – Dans le numéro du 16 février 1946 d'un journal communiste de la région, j'ai été calomnié. Voici ma réponse.
Le titre de l'article est déjà une première calomnie «M. Le doyen n'aime pas les Communistes » . C'est une grave inexactitude. J'aime les communistes et je ne les crains pas, après l'admirable évêque de Montauban, de le proclamer.
Je prêche la charité universelle et m'efforce de la pratiquer. Je puis même affirmer que j'ai une prédilection pour les communistes parce qu'ils sont les victimes d'une erreur condamnée par le Pape.
Je suis accusé d'avoir prêché que les communistes étaient des « bêtes puantes ». C'est une abominable calomnie. Chaque dimanche je parle devant plusieurs centaines de personnes. Je mets en défit mon accusateur, courageusement anonyme, de trouver un seul de mes auditeurs qui puisse affirmer m'avoir jamais entendu prononcer cette expression. Les communistes sont comme moi, des hommes et je les approche d'assez près et assez souvent, je leur donne assez fréquemment la main pour savoir qu' ils ne répandent autour d'eux, aucune odeur spécifique.
J'aurais dit au catéchisme que ce sont les communistes qui ont brûlé Jeanne d'Arc, et cette calomnie est suivi d'un (sic) qui indique que l'auteur de cet articulé ne recule devant aucun mensonge. Il me conseille d'apprendre mon histoire de France. Il lui est répondu que, pour remarquer le formidable anachronisme que suppose cette calomnie, il ne suffit pas de connaître l'histoire de la patrie, il est également nécessaire de savoir celle de l'Allemagne.
C'est bien en effet à Trèves, en Allemagne, qu'est né, en 1818 le matérialiste Karl Marx, le fondateur de « l'Internationale », celui à l'école de qui sont tous les communistes. Quel est d'autre part le français, digne de ce nom, qui ignore que Jeanne d'Arc a été brûlée en 1431. Je me demande si mon accusateur a songé à opposer ces 2 dates avant de m'accuser si gratuitement d'une telle ignorance.
En fin d'article il est rappelé tout ce que les communistes ont fait pour leur patrie. Je n'aime pas beaucoup ce genre de réclame, car chacun sait que les non-communistes ont fait, eux aussi, leur devoir en face de l'ennemi. Il faut cependant féliciter tous les communistes qui n'ont pas imité un illustre déserteur que chacun connaît.
Il m'est demandé ce que je faisais pendant que d'autres se faisaient tuer. J'avoue qu'il me répugne de répondre à cette question. Cependant, puisqu'il s'agit de me défendre d'une insinuation particulièrement méchante et qui émeut mon cœur de français, je vais le faire aussi brièvement que possible. Mon courageux détracteur ne précisant pas de quelle guerre il veut parler, pour être sûr de le documenter sur le point qui l'intéresse, je lui donnerai quelques précisions au sujet des deux guerres.
Mobilisé en 1916, j'ai reçu le baptême du feu, à la 6ème Cie du 42ème R.I. Blessé et évacué, j'ai retrouvé mon régiment au Mont Kemmel : deux jours après j'étais blessé une seconde fois. Après guérison j'ai rejoint le 42ème, avec lui j'étais au « Chemin des Dames » à l'attaque du 18 juillet 1918 qui a vidé la poche entre Soissons et Reims, etc.... A la fin de la guerre,nous étions en Belgique où nous avons libéré Roulers et Audenarde. Je ne puis lui dire le soldat que je fus, cependant 2 citations et la médaille militaire sont des témoignages qui ont leur valeur.
La guerre de 1939 est arrivée. En 1916 j'avais 19 ans, en 1939 j'en avais donc 42. J'ai cependant repris l'uniforme militaire au 44ème R.I; J'ai promené ma soutane et mon costume kaki dans les montagnes du Doubs, à Lons le Saunier, à Belfort. Puis nous avons été repliés. Les bombardements de Belfort et de Saint Amour m'ont fait revivre une fois encore les horreurs de la guerre. Démobilisé en bonne et due forme, je suis rentré dans ma paroisse malgré les interdictions allemandes.
A Pesmes il y a eu des « coups durs ». Quand un Allemand y a été tué, je suis resté à mon poste sachant que je pouvais être fusillé par représailles si les occupants menaient bien leur enquête. Le jour où les mitraillettes ennemies abattaient trois de mes paroissiens, je me suis immédiatement rendu où je pressentais que mon ministère était nécessaire. Que devais-je faire de plus ?
Je suis invité à cesser des calomnies que je n'ai jamais faites. Il m'est donc impossible de répondre à cette si aimable invitation. Par contre il me sera bien permis de sommer mon accusateur de cesser les siennes qui ne sont que trop réelles. Je suis même averti qu'il va passer à l'action. Libre à lui. Cependant ses amis estiment qu'il est en train de desservir la cause qu'il croit défendre. L'un d'entre eux , que je désignerai à qui le désirera, m'a déclaré très nettement qu'il désapprouvait ces procédés.
Quant à moi je lui déclare très sincèrement que je n'ai aucune rancune contre lui, ce qui ne m'empêchera pas de continuer à me défendre contre ses calomnies.
A. Bourdin
curé de Pesmes.
Un coup de maître de l'abbé Bourdin
Revenons donc à ce 31 mars 1946, il est environ 16h quand le cortège se présente à l'entrée de Pesmes; Le photographe est bien présent pour prendre le cliché d'arrivée de la procession et bien sûr, personne de la municipalité devant. On s'y attendait, mais … oh surprise.…
Il n'y a pas moins de 7 maires entête de ce cortège, chacun ceint de son écharpe. Qui sont donc ces officiels? Tout simplement, les maires des communes du canton.!!!… : Image(01)
Voici en détail la composition de la tête du cortège à son entrée dans Pesmes
René Guichet ???? caché derrière le maire- adjoint à Bard porteur de la Grand- Croix
Auguste Lepeut Isidore Bardy Jean Guillemot
maire de Chaumercenne maire de Résie St Martin re de Malans
Charles Dagonnaux René Viennot Alphonse Bardouillet
maire de Grande Résie maire de Sauvigney aire de Bresilley
Mais alors, qui a bien pu les convoquer ?
Il est inconcevable qu'ils aient pris eux mêmes, une telle décision collégiale. Alors qui?. La seule possibilité : le doyen Bourdin lui même, sûrement en s'aidant des prêtres de ces paroisses du canton. Un joli coup de maître!. 7 maires ceints de leur écharpe pour entrer dans Pesmes la Rouge. Le doyen devait jubiler de son audace.
La municipalité prendra plus tard sa revanche en faisant venir, à Pesmes, le secrétaire général du Parti Communiste Français en personne, Maurice Thorez…
La foule est nombreuse pour accueillir Notre Dame de Boulogne. Ici à la patte d'oie avec la route de Dole, on reconnaît au premier plan Mme la Baronne d'Alligny et derrière sa fille. : Image(02)
La Vierge de Boulogne est bien entourée dans l'autre photo par des jeunes du Jura : Barthoulot, Pelot, Détot et Lannaud, derrière elle, des jeunes femmes de Pesmes avec les landaus: Image(03)
Le cortège rentre dans le bourg, passe sous le superbe baldaquin réalisé à hauteur de la maison Fleisch dont la devanture est religieusement décorée avec goût : Image(04) Image(05)
Le cortège arrivera enfin à l'église, par la Grand-Rue où deux arbres sont reliés entre eux par une guirlande. Admirer ce joli car à gauche sur la photo, fait-il partie de l'organisation de la procession ? : Image(06)
Une veillée est organisée en début de soiré puis la Vierge de Boulogne va devoir rester toute la nuit dans l'église décorée et gardée par les dames de la paroisse qui vont se relayer jusqu'au matin : Image(07) très belle vue en hauteur du chœur de cette église de Pesmes : Image(08)
Pour terminer avec Pesmes la Rouge, présentons la rue que n'a pu emprunter le char marial, la rue Gollut, la rue du presbytère lui a été interdite. Elle aurait pu admirer entre autres cette grande banderole où était inscrite : --Arche d'alliance-- : Image(09)
Lundi matin 1er avril 46
Sauvigney les Pesmes
Après la messe d'adieu célébrée à l'église, le cortège marial quitte Pesmes pour rallier Valay en fin d'après midi. Le cortège est conduit par René Viennot, maire de Sauvigney, à sa droite le Dr Girardot de Pesmes élu du conseil municipal, enfin un..., et à sa gauche avec une casquette écossaise :??? : Image(10)
Sauvigney accueille le char de Notre Dame par une grande banderole où l'on peut lire –Salve Mater— il ne fait que passer, ne marquant aucun arrêt dans Sauvigney : Image(11)
La Grande Résie
A hauteur du chemin de Chevigney, Notre Dame de Boulogne est reprise par une nouvelle équipe, le moine prédicateur est monté sur le char de la Vierge : Image(12)
La Grand-Croix est confiée à Georges Thevenard maire de Chevigney, assisté à sa droite par Charles Dagonnaux le maire de la Grande Résie et à sa gauche par Louis Landry aussi de la Grande Résie, derrière les jeunes filles emmenées par Nicole Thevenard : Image(13)
Sous l'impulsion de leur curé Jean Lamblin, les paroissiens du lieu, Chevigney et Vadans ont bien fait les choses sur la route de Gray qui traverse la Grande Résie. Des reposoirs sont disposés le long de cette voie et des guirlandes de fleurs en papier la décorent.
La procession attaque la côte jusqu'au carrefour. Dans le cortège, on distingue : Raymonde Camelot, Madeleine Camelot, Madeleine Duvernoy, Suzanne Camelot, Charlotte Dagonnaux,Lucienne Taclet, Marie Taclet, Marie Petit, Jean Claude Constantin : Image(14)
Le cortège quitte la route de Gray pour prendre la route de Vadans, le char marial passe à hauteur de la maison Garnier ornée de guirlandes de papier, sous un superbe arc de triomphe fleuri : Image(15); Il va être midi quand Notre Dame de Boulogne pénètre dans Vadans. La Vierge prend place dans l'église superbement décorée et enguirlandée : Image(16)
Valay
Le char de la Vierge reprend en début d'après-midi ; les hommes mettent tout leur cœur et leur volonté pour gravir la courte mais difficile montée de Vadans. Le temps de souffler un peu puis de repartir avant de céder le flambeau à la nouvelle paroisse de Valay. L'échange se fait au niveau des bois. La municipalité de Valay, comme celle de Pesmes boycotte la cérémonie … Le cortège se présente à l'entrée de Valay, au niveau de la ligne du chemin de fer : La Grand-Croix est portée par Henri Garnier un retraité de l'Armée arrivé à Valay juste après la Libération. A sa droite un autre ancien militaire le Colonel Emile Brille revenu du Liban, et à sa gauche Roger Magaud, à sa gauche le prêtre de la paroisse l'abbé Henri Crevoisier, lui aussi ancien militaire et ex curé de Chaumercenne : Image(17)
Une curiosité dans le cortège : en plus des deux bannières propres à la procession, on en découvre une troisième ; la paroisse de Valay a intégré celle de Sainte Barbe dont la Confrérie est encore présente aujourd'hui. La Vierge de Boulogne fait un petit détour pour aller saluer sa consœur de la gare : la Vierge de la Croix de Mission bien à l'ombre des tilleuls.Elle poursuit tout droit son chemin pour rentrer dans l'église du village. Notre dame de Boulogne y est accueillie par des prières et des cantiques avant la célébration de la Grand-messe de minuit.
Dommage que ce cher abbé Crevoisier n'ait pas fait appel à un photographe…
Mardi 2 avril1946
Départ pour une grande journée. La Vierge de Boulogne est attendue à Gray, arrivée prévue vers 17 heures.
Venère
Après avoir quitté, au matin du 2 avril l'église de Valay, la Vierge de Boulogne est attendue avec impatience à la sortie du bois, avant le carrefour de la route de Gray à Besançon, par une foule nombreuse venue bien sûr de Venère, mais aussi d'Onay, de Champtonnay, de Velesmes ainsi que des fermes de Gomerey.
Un nouveau cortège est formé; à sa tête Louis Jouvenot, cultivateur et maire de Venère. Pour conduire le char marial 2 ex-prisonniers de guerre du village dont Germain Raillard rentré il y un an. Le curé de la paroisse est le père Laprévotte. La route est bordée de cerisiers en fleurs. La barque sous cette voûte fleurie offre un spectacle magnifique, qu' aucune photo hélas n'a pu traduire.
Trop beau spectacle pour certains qui décident de faire tout le trajet pieds nus: les deux abbés Guy et Francis Schlienger de Chaumercenne , les deux sœurs Bernadette et Thérèse Monnot de Gomerey, comme Marie Louise Jouvenot l'épouse du maire.
La procession ne fait que traverser Venère, joliment paré de guirlandes de roses en papier, puis poursuit sa route jusqu'à Cresancey où près du pont, la barque fait une courte halte. Devant un reposoir décoré, érigé sous un joli arc de triomphe constitué de guirlandes de toutes sortes, elle est confiée à cette nouvelle paroisse : Image(18)
La chaleur en ce début d'après midi est telle qu'une dame Maréchal tombe en syncope près de la Vierge. Plus question de trainer, il faut rallier Gray, un long trajet, non pas par la belle route actuelle qui mène aux étangs, route bordée de cerisiers en fleurs, mais par le mauvais chemin non goudronné, tout caillouteux qui monte avec une pente raide, et qui fait mal aux marcheurs ayant délaissé toute forme de chaussures pour faire pénitence.
Encore 2 heures de marche avant d'atteindre les faubourgs de la ville. Le changement de paroisse au profit de Gray se marque par la bénédiction donnée avec le Grand Crucifix par le missionnaire prédicateur, sous le regard de Notre Dame de Gray portée par Mgr l'Archiprêtre. Viennent compléter le cortège, les paroisses d'Ancier, Apremont, Battrans, Champvans, Germigney et Gray la Ville.
La procession ainsi formée s'engage dans Gray, par la difficile côte devant le cimetière, pour rejoindre l'église par la rue Victor Hugo et la place de l'Hôtel de Ville magnifiquement décorées.
Une foule, estimée à 6000 personnes, précède la barque mariale. 8 jeunes de Gray la transportent pour la conduire dans le chœur de l'église où un office est aussitôt célébré. Dans toutes les chapelles, les prêtres organisent des confessions. A l'issue de la messe, les gens de Cresancey reprennent la route en sens inverse, et toujours à pied, pour rentrer chez eux, domicile qu'ils n'atteindront que tard dans la soirée, fatigués mais heureux de leur longue et merveilleuse journée.
Je n'ai pu obtenir de photos de Notre Dame de Boulogne à Gray…, Une personne m'a transmis des photos pour la journée du lendemain pour Arc les Gray, que je mets en ligne : Image(19) Image(20), Image(21), Image(22)
Anecdotes liées à Notre Dame de Boulogne
Choye Une opposition à la venue de la Vierge de Boulogne : Image(23)
Ce samedi 30 mars, le cortège de la Vierge venant de Gy traverse Choye. C'est le moment choisi par le Dr André Chiclet de Gy pour quitter son patient. Il va à la rencontre de la procession, puis subitement se dresse, bras tendus à l'horizontale , face au porteur de la Grand Croix du Pardon, tenue par Victor Comte maire de Choye. Le docteur, on le connaît dans le secteur: médecin militaire pendant la campagne de France puis chef d'un maquis FTP de la région, c'est un farouche anticlérical. Arrêt du cortège, discussions et palabres, gesticulations et échanges verbaux du cru, puis bousculades. Au bout d'un quart d'heure, l'opposant se retire après avoir dit tout ce qu'il pensait de ce rassemblement; la procession peut enfin reprendre son cours, en direction de Charcenne, avant d'atteindre Marnay, objectif final de la journée.
Valay: trois anecdotes concernant le passage de la Vierge.
La première au sujet des vignes du village emplantées de part et d'autre de la route menant à Venère. Dans leurs intentions à la Vierge, les gens du village l'avaient implorée pour avoir, entre autres, de bonnes moissons et des vendanges abondantes...Curieusement, les vignes gelèrent fin avril, mais seulement celles situées d'un côté de la route, au grand désespoir de leurs propriétaires. Philosophes, quelques uns émirent l'idée que la Vierge de Boulogne ne daignât pas tourner la tête vers leurs vignes !...
La deuxième constitue t-elle un miracle?.Au matin du deux mars, la montre de Charles Vieilley. s'est arrêtée lorsque la Vierge a quitté l'église de Valay. Elle ne s'est pourtant remise en marche que lorsque le char de la Vierge fut confié à la paroisse de Venère!.
Dernière anecdote, elle concerne un habitant du village, peu porté sur la religion, qui préféra travailler ses blés au lieu de participer au cortège. Cheval tenu à la bride, il roulait son champ quand lui vint à l'oreille les cantiques de la procession chantés avec une grande ferveur. Cette ferveur émut l'homme qui délaissa son cheval et son travail, et vint se poster au bord de la route de Vadans pour assister au passage du cortège. Il se découvrit et respectueusement regarda défiler tous les participants avant de reprendre son activité. Ce ne fut pourtant pas une conversion....
Venère
Une personne âgée du village, au passage du char de la Vierge s'est exclamée en patois local --eh,regarda donc ça cons lé, hé poutia une mouchié de piatre--(hé regarde ces c…,il porte un morceau de plâtre). Elle ne croyait ni en Dieu, ni au diable, pourtant elle voulut un enterrement à l'église!...
Moissey
Ce village du Jura, distant de Pesmes d'environ 10 km, ne fut visité par la Vierge de Boulogne que l'année suivante. Un temps épouvantable, pluies intenses, vent, qui n'empêcha pas la ferveur religieuse d'être présente en cette occasion, ni à la foule nombreuse d'y participer.En voici quelques témoignages photographiques. Image(24) Image(25)
Ce n'était pas le char de la Vierge qui est passée dans le canton, mais une autre qui a suivi la Voie Est et dont le périple s'est achevé en Corse : Image(26)
En revanche,une nouveauté pour le char de cette Vierge; il était tiré non pas par des fidèles à pied, mais par une automobile! La 202 Peugeot d'Alex Lachat garagiste à Moissey, qui, quelques années plus tard viendra s'installer à Pesmes, à la Maison Royale : Image(27)
Boulogne sur Mer
Actuellement, il reste 2 chars de la Vierge nautonière sur les 4, conservés dans la Cathédrale Notre Dame de Boulogne sur Mer dont celle qui a sillonné notre région. Le pèlerinage de cette Vierge existe encore, il a lieu chaque année au mois d'août. En 2004, on fit même descendre le char du Grand Retour à Lourdes durant un pèlerinage diocésain, preuve de l'importance de cet événement qui s'était manifesté, il y a près de 70 ans.
Notre Dame de Boulogne dans le Jura
Une Vierge de Boulogne autre que la nôtre a circulé dans le Jura en mars 1947. Son itinéraire a suivi l'Ognon, de Pagney à Thervay par Vitreux et l'abbaye d'Acey. Le lendemain la Vierge reprit sa route pour atteindre Moissey par Brans, Montmirey le Château.
Pagney :
les photos sont prises au centre du village
Chez les dames:
Mmes Mergey de Vitreux, Denise Jouffroy-Ebacher, Simone Eustache au voile clair, Mmes De Borde, Borgney, Guernet, Julienne Duchenne d'Etrabonne, Mlle Eustache de Courchapon, Mme Liebolt et Mme Michelin la bouchère, Mlle Liebolt la couturière, Marie Thérèse Thouret.… Image(28)
Sur l'autre photo
Jeanine Thielley tient une bannière, Josette Mathieu, Thérèse Robardet de Jallerange, Ginette Cordier,, Andrée Vuillemot derrière la seconde bannière… Image(29)
Une maison particulièrement décorée à Pagney pour la venue de ND de Boulogne : Image(30)
Par un temps exécrable, pluies soutenues et vent violent , la Vierge put enfin se reposer au sec en l'église de Thervay. Le lendemain matin, elle a repris la route pour Brans où hélas elle ne put profiter pleinement des décorations que lui ont offertes les habitants de la paroisse. Le mauvais temps avait détruit les belles guirlandes en anneaux et les superbes glycines toutes en papier, papier qu' Andrée Détot et sa future belle-sœur étaient allées spécialement chercher en vélo à Gray, chez un oncle curé et dépositaire en cette ville de la papeterie de Savoyeux.
Brans:
Voici des clichés de son passage ; la pluie s'était calmée. Les deux photos ont été prises à la sortie de Brans en se rendant sur Montmirey. Les fillettes de Brans portent toutes une couronne de fleurs
On reconnaît
Chez les hommes:
Louis Lavry, Louis Cordier, Louis Détot,, Marcel Humbertjean,, Emile Bourcet, Albert Baudrot, Albert Guillaume, Joseph Descombes, François Ecarnot, Jean Marie Détot, Paul Détot, Joseph Ecarnot dit Pépé, Marcel Détot tient la Croix, Louis Bonnaventure, Louis Bourcet, Camille Trimaille, l'abbé Henri Dupont, Henri Cordier : Image(31)
Chez les fillettes et femmes:
Monique Cordier , Geneviève Bideaux de Dammartin, Marguerite Guillaume, Bernadette Giboulet, Monique Gillot, Claude Ecarnot, Denise Roy, Yvette Begin, Agnès Ecarnot, Denise Ecarnot, Thérèse Pelot, Marie Jeanne Descombes, Marie Détot une bannière, Jeanne Baudrot, Monique Pélot, Une fille Tabart de Flammerans tient l'autre bannière : Image(32)
P.S.
Suite à l'exposition que j'avais faite à Pesmes fin 2013, sur Notre Dame de Boulogne, j'ai reçu pêle-mêle des photos, objets souvenirs (chapelets, cartes de communion, croix, cantiques,…), même une statue de vierge dans une barque… je joins quelques uns de ces documents pêle-mêle, pour remercier leurs propriétaires. Si d'autres photos resurgissent d'une quelconque boite de chaussures, je veux bien les scanner pour les remettre dans le dossier de ND de Boulogne.
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Les photos précédentes concernent Notre Dame de Boulogne pour son passage le vendredi 29 mars 1946 de Beaujeu à Gy, dans les communes de St Broing, Sauvigney les Gray et Angirey.