04-Les différentes seigneuries de Chaumercenne

 

Les différentes seigneuries au lieu de Chaumercenne

 

Chaumercenne a toujours eu plusieurs seigneuries qui se sont défiées même à la période de la famille féodale des de Bard qui s'opposait déjà à la seigneurie des religieux d'Acey.

Puis la seigneurie de la Baume, seigneurie principale de Chaumercenne s'est trouvée partagée entre plusieurs co-seigneurs mais dépendait toujours de la baronnie de Pesmes dont le seigneur avait la haute justice sur les hommes et leurs biens.

Des établissements religieux ou militaires disposaient aussi à Chaumercenne de biens importants, meix et maisons, terres et vignes : la Commanderie de Salles-Montseugny, l'Abbaye de Corneux mais surtout l'Abbaye d'Acey qui avait droit de justice haute, moyenne et basse sur ses manants. Ce droit de haute justice fut contesté à plusieurs reprises durant les siècles écoulés, par les barons et seigneurs successifs de Pesmes. Le Parlement de Dole donnera toujours raison aux seigneur-abbé et religieux d'Acey.

Enfin 2 autres petites seigneuries appartenant originellement à la seigneurie de la Baume, ont suivi une trajectoire différente, celles dite d'Andelot pour l'une et de Choye pour l'autre où les manants et habitants étaient de franche condition.

 

La seigneurie de Notre Dame d'Acey     Image (1)

La fondation de l'abbaye se situe vers 1136, sur un territoire occupé par la forêt et traversé par l'Ognon. Le défrichage opéré par les moines cisterciens et les donations faites par le Comte de Bourgogne Renaud III suscitèrent des seigneurs de villages voisins un élan de générosité particulièrement important qui en firent une riche abbaye. Terres cultivées, prairies, vignes, forêts jusqu'à des droits de pêcherie sur cette rivière, droits de patronage d'églises affluaient de tous les villages, donations que les abbés successifs devront faire reconnaître parfois par devant les instances du Parlement de Dole.

A Chaumercenne l'abbaye possède de nombreux biens, tant maisons, terres,vignes que manants et habitants reconnus mainmortables de ladite abbaye. L'abbé d'Acey possède la haute, moyenne et basse justice sur tous ses hommes. Les actes de reconnaissance de la seigneurie d'Acey sont enregistrés dans des terriers que l'abbé, par ses officiers ou notaire, exhibent dans les procès où leur possession est contestée.    Image (2)

Un des plus longs procès entre l'abbé d'Acey et le seigneur principal de Chaumercenne, concerne l'échutte de Françoise Guyotte veuve en 1637 de Pierre Mareschal de Valay.

 

La Commanderie de Salles-Montseugny

Ellepossédait des biens aux limites des territoires de Chaumercenne, Valay, Résie St Martin et Chevigney. Le lieu où le commandeur de Montseugny exerçait sa justice et seigneurie s'appelait Althaureil ou Autoreille. Les biens possédés sont des meix et maisons, terres et vignes étangs, moulins et des bois. Parmi ces maisons, il faut signaler l'ermitage ou église de Sainte Cécile pour la célébration des messes et prières des religieux dont il ne reste pratiquement rien, hormis une pierre apposée contre une voûte d'ogive avec les armoiries d'un sieur commandeur.

Sainte Cécile était devenue un lieu de pèlerinage où les fidèles venaient y prier et boire l'eau d'un ruisseau que l'on disait soigner la vue et les yeux.

A Chaumercenne, on peut encore voir les restes de l'ex-maison templière, elle devait servir d'habitation et de granges pour les fermiers de la dite Commanderie de Montseugny. Elle présentait une superbe Croix de Malte sur un linteau de porte intérieure. Remaniée par la noble famille des Guelle qui la possédait au milieu du 17è siècle, elle fut pourvue d'une tour carrée à toit pyramidal qui servait de colombier, on distingue encore l'emplacement de l'écu nobiliaire de cette famille, l'écu bien sûr a été enlevé quand en 1750, cette demeure est devenue un bâtiment agricole.

Les Carmes de Gray

Ilsavaient aussi des biens à Chaumercenne. Cette institution religieuse y disposait d'une grange pour stocker les fruits des récoltes, tant graines et fourrages que vins. Cette maison des Carmes à Chaumercenne se situe face à la maison templière. Elle dispose d'une tour carrée et porte en écoinçon, une statue d'évêque qui rappelle son origine religieuse. Elle présente à l'extérieur de belles façades avec voûtes et fenêtres bigemminées avec des détails relatifs à cette communauté religieuse. A l'intérieur un magnifique escalier à pas d'âne, en pierres de taille, pour desservir l'étage avec le moins de difficultés.

 

La seigneurie d'Andelot à Chaumercenne.

La seigneurie de Chaumercenne tenue par Jehan de Bard est partagée à sa mort vers 1372 entre ses deux héritiers Humbert et Béatrix de Bard frère et sœur.

Béatrix de Bard apporte en dot à son mari Jean d'Andelot écuyer, sa part de la seigneurie de Chaumercenne, dite de la seigneurie d'Andelot.            Image (3)

Jehan d'Andelot son arrière-petit-fils, grand écuyer et maître d'hôtel de Louis XI, seigneur de Tromarey, affranchit ses sujets pour les biens dépendant de sa seigneurie de Choye et de Chaumercenne. Ces terres devenues franches sont alors dénoncées de la franchise d'Andelot et resteront dans la famille d'Andelot jusque vers les années 1630.

Elyon d'Andelot, chevalier, seigneur de Tromarey, donne dénombrement en 1619 de ce qu'il tient audit lieu de Chaumercenne, il cède ses biens à Pesmes, Chaumercenne et Sauvigney, à sa cousine Louise d'Andelot épouse de Denis d'Augerans comte de Lallemand.

Leur fille unique Françoise de Lallemand hérite de la seigneurie dite d'Andelot à Chaumercenne, qu'elle transmet à son mari Pierre Aubert seigneur des Rézies, avec la chapelle que possédait ses ancêtres en l'église de Pesmes, qui prit dès lors le nom de chapelle de Résie.

 

Le 15 juillet 1745, au château de la Grande Résie, dame Gabrielle Aubert, dame de Chevigney, Résie, Chaumercenneet autres lieux, vend à dame Thérèse Guelle veuve de Claude joseph Camus écuyer demeurant à Pesmes, tout ce qu'elle possède au finage et territoire de Chaumercenne consistant en cens, lods, droit de retenue, seigneurie, justice, commise, amendes, et mainmorte sur différents meix, maisons et héritages) mouvant de la seigneurie d'Andelot, La présente vente est faite moyennant la somme de 1 000 livres délivrés à la venderesse en louis d'or, escus de 6 livres et autres monnoyes ayant cours, pardevant Jean Nicolas Derriey notaire royal demeurant à Pesmes.

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Mais le 27 septembre 1745 à Besançon, Maître Simonin, tuteur de Mr le Marquis de la Baume Montrevel, baron de Pesmes, et ayant commission de Mme la Marquise de Montrevel tutrice honoraire et après délibération du conseil de tutelle, usant des droits appartenant à son dit seigneur sur les choses vendues lors du présent contrat, les ay retiré et les ay instamment remises à Messire Benoit Richard seigneur de Villersvaudey conseiller honoraire au Parlement de Besançon, à charge pour lui de rembourser la dame Camus achepteresse, de faire les foy et hommages, donner dénombrement et satisfaire à tout ce qui est prescrit par la coutume en pareil cas.

La seigneurie dite d'Andelot intègre donc la famille de Benoit Richard de Villersvaudey, possesseur déjà de 10 parts et 2/3 d'une autre, sur les 12 parts constituant la totale seigneurie de la Baume à Chaumercenne. (AHS E-910)

 

La seigneurie de Choye à Chaumercenne

Cette seigneurie de Choye audit Chaumercenne est très ancienne. Elle provient vraisemblablement du mariage de Jehan d'Andelot dont la mère Béatrix de Bard apporta aux Andelot une part de la seigneurie de la Baume à Chaumercenne. Ce jeune seigneur, qui deviendra capitaine de Pesmes en 1396, épouse en premières noces, Marguerite fille de Guillaume de Choye qui lui apporte une partie de la seigneurie de Choye que vont tenir quelques habitants et manants dudit Chaumercenne. On en trouve trace dès le milieu du 17è siècle, grâce à un tenue de justice qui en mentionne les sujets, charges et autres coutumes anciennes.

Ce 26 septembre 1659, un tenue de justice a lieu audit Chaulmercenne en la maison dudit Pierre Guyotte dit Milan ayant droit d'Henryette Ganneret vesve de Jean Guyotte dit Milan subiet originel de Monseigneur le Baron de Saint Maurys, à cause de sa Terre et Seigneurie de Choix, comme mary de et légitime administrateur des corps et biens de dame Claude de Séroz, dame et baronne dudit Choix.

Sont alors réunis en ladite maison, convoqués par Claude Chappuis notaire juge et chastelain ordinaire de la justice dudit Choix et Guillaume Jobelot pour scribe, et Messire Jean Bonnier notaire procureur spécial es Terres ,Justice et Seigneurie desdits Choix et Chaulmercenne :

Hylaire Corboillet, Pierre Guyotte dit Milan, Jehanne Corboillet vesve de fut Claude Maugirard, Gaspard Corboillet héritier de fut Pierre Corboillet son père, Anthoine Bonvalot et Claude Odille,

 

Tousdéclarent et reconnaissent estre subietz originels et de franche condition de Monseigneur, en toute haute, moyenne et basse justice à cause de sa Terre et Baronnie de Choix, aux censes, charges et redébuances annuelles et accoustumées que leurs prédécesseurs ont faict de leur vivant et de temps immémorial comme chose dehue et dépendante de la dite terre, et de fournir aux quattre cas portés par les coustumes, généralités dudit pays et, en cas d'éminent péril faire les guet et garde à la tour seigneuriale dudit Choix.       Image (5)

 

L'aide aux quatre cas est une aide en argent que le seigneur impose à ses sujets dans les 4 cas suivants :

-quand le seigneur arme chevalier son fils aîné

-quand le seigneur marie sa fille aînée

-quand le seigneur part en pèlerinage en Terre Sainte

-quand le seigneur est prisonnier.

Les sujets de cette seigneurie de Choye contestent encore leur statut, puisque le 13 mars 1722, ils sont en procès, ils y évoquent ce tenue de justice du 26 septembre 1659. Le tribunal de Gray les condamnent à faire reconnaissance devant le maire ou officier de cette justice de Choye.

Elle est acquise en avril 1715 par Claude Antoine Poncelin, conseiller du Roi au baillage et présidial de Gray. Ce dernier réside à Chaumercenne en la grande demeure au centre du village, que la commune a rachetée en 1807 pour en faire les écoles et le presbytère. La façade avant donnant au sud présentait alors deux tours féodales carrées à ses extrémités, démolies seulement 40 ans après la Révolution (les symboles féodaux perdurent même dans le domaine public…).

 

Cette seigneurie dite de Choye fut vendue à Mre Benoit Richard marquis de Villersvaudey et seigneur de Chaumercenne. En effet, l'acte de bail à ferme pour 9 ans en date du 1er mars 1759, des biens de Mr le Marquis père, à 2 marchands de Pontailler spécifie toutes les terres, vignes, château maisons, cens … lui appartenant. Il distingue les biens dépendant de la seigneurie de la Baume dont les cens sont à partager avec d'autres co-seigneurs dont Mr le Marquis de Villersvaudey fils, et ceux lui appartenant seul dont les seigneuries dites d'Andelot et de Choye.

On reviendra plus tard à ce bail qui renseigne sur le territoire et finage de Chaumercenne, et sur les possessions seigneuriales à cette époque.

 

La seigneurie de la Baume.

La part de la seigneurie de Chaumercenne par Humbert de Bard passe à sa fille Jacobte de Bard épouse de Bertrand de la Baume-Mont St Ligier peu avant 1412. Elle prend alors le nom de seigneurie de la Baulme (ou Baume) suivant le temps. Elle conservera ce nom jusqu'à l'acquisition définitive et entière par la famille Richard dit de Villersvaudey en 1745.

 

On a vu que cette seigneurie dite de La Baume s'est trouvée partager par moitié entre les frères Claude et Guillaume de la Baume fils de Regnault et de Nicole de Boigne, puis en 12 parts au décès de Claude vers 1510.

Puis une nouvelle répartition de la seigneurie de la Baume à Chaumercenne, s'est faite au décès de Guillaume de la Baume vers 1540, la totalité de la seigneurie représente 12 parts réparties ainsi : 6 parts (1/2) aux héritiers de Guillaume de la Baume (Claude et Thiebault de la Baume qui résident vers Montigny sur Aube en Côte d'Or), 4 parts (1/3) à Geneviève de la Baume la veuve de Claude de Beaujeu seigneur de Montot, une part (1/12) à Claude de la Baume dit Belin seigneur de Chenecey et la dernière (aussi 1/12) à Claude Balthazard de Branc.

On va suivre ces portions de seigneurie de la Baume jusqu'à la Révolution, elles permettent de tracer les liens entre les différentes familles nobles du secteur de Pesmes, pas si courtoises qu'on pourrit le penser.

 

1-Le douzième de la seigneurie de la Baume appartenant à Balthazard de Brancpasse par mariages successifs, dans la famille de Marenches (illustre famille qui subsiste encore actuellement), par le mariage de Huguette de Branc en 1588 avec Constanche de Marenches seigneur de Nenon. Elle passe ensuite à son neveu Claude Laurent de Marenches dont la veuve Jeanne Baptiste Froissard de Broissia dite co-dame de Chaumercenne vend cette part en 1697 à Jean Baptiste Richard seigneur de Villersvaudey, Chaumercenne, Conseiller au Parlement de Besançon, pour la somme de 550 frs faisant 366 livres 13 sols et 4 deniers, acte signé en la cité royale de Besançon. Ce douzième de la seigneurie de la Baumerestera bien évidemment dans la famille Richard jusqu'à la Révolution.

 

2-Le douzième appartenant à Claude de la Baume dit Belinest acheté vers 1585 par Jeanne Lemoyne Veuve du sieur Catherin Mayrot de Pesmes. Cet homme est un riche marchand de Pesmes anobli par l'empereur Charles Quint, (grâce à la connaissance de Jean d'Andelot bailli de Dole), par lettres datées de Spire du 6 mai 1544. Il habite à Pesmes la grande maison sise en la grand-rue autrefois la mairie.

Pierre Mayrot seigneur de Valay hérite de cette part de seigneurie de Chaumercenne, elle passe ensuite dans la famille Pétremand, les deux fils Joseph François et Denis Grégoire Pétremand et leur mère Françoise Berreur veuve de Charles Pétremand, seigneur de Valay ont acquis ce douzième de la seigneurie de la Baume le 12 février 1677.

Le 9 janvier 1756, dame Bonnaventure Pétremand de Valay douairière et usufruitière des biens de Messire Hyacinthe Berreur seigneur de Malans vend ce douzième à François Thérèse Richard marquis de Villersvaudey fils de messire Benoit Richard marquis de Villersvaudey et seigneur de Chaumercenne,

Le 26 novembre 1756, François Thérèse Richardconfesse être homme vassal d'illustre dame Diane Gabrielle marquise de La Baume-Montrevel dame et baronne de Pesmes, il déclare tenir de la ditte dame en plein fief et hommage à cause de sa baronnie de Pesmes, la douzième partie de la moyenne et basse justice de Chaumercenne, la douzième partie des cens, redébuances, corvées en argent, poules, rentes, droits de mainmorte en dépendans et y appartenans et les héritaiges suivants dont a jouis laditte dame de Valay, scavoir 34 ouvrées de vignes et 4 journaux et demi de terres. Cette reconnaissance est faite par devant Claude Pyot notaire royal à Pesmes, en présence de Claude Moussard prêtre-curé de Chaumercenne et de Pierre Millaud dudit lieu.

C'est Benoit Richard marquis de Villersvaudey père, qui en fait les foy et hommages le 9 décembre 1759, au lieu de Pesmes, devant le sieur Jean Claude Simonin premier bailli du baillage de la Baume Montrevel. (AHS E-825)

 

3-Le tiers appartenant à Geneviève de la Baume.

Elle en donne dénombrement par devant Messire François de Vergy gouverneur du Comté, le 17 octobre 1584 par son procureur spécial Guy de Crécy son gendre. Elle possède d'abord une maison tant de pierre que de bois, avec ses aysances et commodités, sur laquelle est érigé un colombier, à laquelle sont joignant les meix, jardins, vergers, avec la tierce partie d'une autre petite maison proche de l'autre, indivise avec les autres coseigneurs dudit Chaulmercenne ( dite la maison des sires)

Le tiers du revenu, proffist et émolument du fourg bannal indivise avec les autres coseigneurs

La tierce partie de la cense de graines dite du du foulon qui se paie chacun an, le jour de feste St Martin d'yver, au fourg, par chacun subietz tenant feu audit lieu, de 4 mesures d'avoine à celle de Chaulmercenne.

Elle possède 26 journaux et 2 éminottes de terres (environ 10 ha) et 32 ouvrées de vignes (2,5 ha).

Sur tous ces biens, domaine et seigneurie, sur tous les hoyrs, hommes et sujets du lieu, elle a, comme tous les co-seigneurs de Chaumercenne, le droit de moyenne et basse justice, et le droit par ses officiers de connaître et décider de tous les actes et amendes. Il lui est dû par ses sujets les corvées de faucille et de ratel en saisons de moisson de froment et d'avoine.

Dans ce dénombrement, il n'est pas évoqué le droit très spécial, une curiosité au niveau des droits seigneuriaux : celui de devoir retirer la porte d'entrée de tout feu qui n' a pas payé le cens, et ce jusqu'à son paiement total...

Elle cède par testament daté du 27 juin 1591, sa seigneurie de Chaumercenne à son fils aîné Marc de la Beaujeu seigneur de Montot, qu'il transmet à son fils Hardouin Gaspard de Beaujeu chevalier, et à Barbe de Beaujeu sa sœur, épouse de François de Grachaut seigneur de Raucourt,

Les deux héritiers de leur père Marc de Beaujeu, vendent cette partie de seigneurie de la Baume à Julien Richard premier secrétaire de Cléradius de Vergy gouverneur de la Province, pour la somme de 9500 frs payés et délivrés au sieur et dame vendeurs en pistolles d'Espaigne, ducatons et aultres monnoyes ayant court en ce pays et Comté de Bourgongne, par honorable Estienne Richard peintre, bourgeois de Pontarlier en Montaigne. Cet acte est fait et passé au château d'Artaufontaine le second jour du mois de mars l'an 1636 environ le midy. (AHS 48 J-250)    Image (6)

Cet acte de vente est signé quelques mois avant le déclenchement de la guerre avec la France dite guerre de Dix Ans, alors que la Comté est florissante. Julien Richard devenu greffier en chef de la cour souveraine du Parlement de Dole en donne un dénombrement qui frise la désolation. Il le fait à Messire Philippe Mairot bailly des terres de la Baronnie de Pesmes pour les Comte et Comtesse d'Ostfrize et de Ryttberg seigneur et dame de Pesmes.

On y lit : 8 journeaux de vignes assis au vignoble de Chaumercennes abandonnés pour la plupart par la mort et ruyne des accensitaires…,une maison bastie à l'antique toute ruyneuse… assise au devant de celle du sieur de Crécy…,7 fauchées de prel quasy sont en buisson, en prairie de Tervay…, dépendant de la seigneurie quelques suiets de mainmorte que l'on ne savait icy nommer pour estre une partie d'iceux décédés et les autres abandonné ledit Chaumercennes,...ledit seigneur n'a pu encore recouvrer les titres et enseignements à raison des troubles qui ont suivi son achat et ont perdu la plupart des papiers instituant lesdits droits, et partant ne pourait icy les desclaré plus spécifiquement outre qu'il y a procès devant la Cour…

C'est une seigneurie qui coûte très cher pour n'en avoir pas profité, n'ayant même pas pu en déclarer le contenu avant que la guerre ne soit déclarée…

La famille Richard dite de Villers-Vaudey aura plus de chance à l'avenir, réussissant à reformer l'ex seigneurie de Regnault de la Baume, avant que n'éclate la Révolution.

 

4-La moitié de la seigneurie de la Baume

Cette portion de seigneurie va poser de nombreuses questions suite au décès de son jeune seigneur George de la Baume peu avant le 17 octobre 1584. Deux nouvelles familles, les de Crécy et les de Monthureux vont la posséder à tour de rôle, pour des raisons pas toujours très claires. Si l'histoire des de Crécy seigneur de Chaumercenne est bien connue, celles des de Monthuerux ne l'est pas et va réserver quelques surprises.

Le chapitre suivant leur est donc entièrement consacré.