13-L'église de Chaumercenne

 Chaumercenne et son église

 

Historique

 

L'église de Chaumercenne dont la fondation est antérieure à 1500, preuve retrouvée contre le mur de la chapelle des Guyotte, est devenue paroissiale au milieu du 16è siècle, du consentement des habitants de la Résie St Martin, dont elle dépendait autrefois, qui acceptèrent le transfert du baptistère de leur église à celle de Chaumercenne. Par cet accord perpétuel, les habitants abandonnèrent les 2/3 de la pension du curé à la maison presbytérale de Chaumercenne.

Auparavant un mandement de l'Archevêque de Besançon daté du 4 septembre 1569, adressé aux habitants de Chaumercenne, ordonne la reconstruction de leur église paroissiale en longueur et largeur avec les chapelles existantes. (pour contenir les populations de Chaumercenne et de la Résie réunies). Cette agrandissement de l'église fut réalisé peu avant 1600 et financée par les 2 communautés aux rapports respectifs 2/3 et 1/3 .

Au sol, c'est une croix latine orientée ( la nef est au levant donc à l'est). L'église de Chaumercenne est sous le titre de la Nativité de la Vierge Marie dont le patron est le chapitre métropolitain de Besançon.

Le prêtre-curé de Chaumercenne réside en la maison curiale du lieu et officie en cette église. Il assure les messes et autres offices en l'église de laRésie ou parfois y délègue un vicaire qui assure ces services.

 

Les chapelles

Les chapelles en l'église de Chaumercenne sont mentionnées dans un écrit rédigé en latin que dom robert abbé d'Acey avait bien voulu me traduire, Je le présente en document original,        Image (1)

En voici un résumé :

L'église de Chaumercenne est dotée de 2 chapelles aux extrémités du transept de l'église.

A droite du chœur la chapelle de St Hubert, elle est consacrée à la Très Sainte Trinité et à St Antoine. Sa fondation est antérieure à 1540, par Anthoine Guyotte le jeune et son épouse Girarde Ponssot, et dotée de 2 pièces de vigne à Montagney et Pesmes, d'une portion de maison en rechoitte et cellier à Chaumercenne et 7 gros de cense annuelle, pour faire dire une messe basse par semaine chaque vendredi. Une augmentation de dotation est faite par Humbert Guyotte fils des fondateurs et prêtre audit lieu, ainsi que deux autres parents en 1549.

 

L'autre chapelle à gauche du chœur, est consacrée à la Conception de la Bienheureuse Vierge Marie qui abrite la Confraternité. D'abord construite sur le territoire de Laffan par Jeannette Pélerin de Monthureux, elle est rapatriée en l'église au bénéfice de Jean Baptiste Richard le 17 mai 1665, le seigneur de Chaumercenne.

A la mort de cette dame en 1702, elle est la possession de cette famille dite de Villersvaudey, seigneur du lieu. Les seigneurs et dames de cette famille y sont enterrés, la dernière à y être inhumée fut Jeanne Françoise Richard de Villersvaudey, le 13 avril 1783, son corps spécialement transféré depuis Besançon pour reposer parmi ses ancêtres, en la chapelle de l'Immaculée Conception.

 

Sépultures en l'église de Chaumercenne

 

Rares sont les habitants et manants de la paroisse à être enterrés en l'église, cet honneur à l'époque était réservé aux nobles et aux sieurs curés de la paroisse.

 

Celle des curés de Chaumercenne

 

Les prêtres-curés ayant officié dans la paroisse ont eu l'honneur d'une sépulture en l'église ; la plus remarquable est celle de Regnald Gautier décédé le 12 septembre 1522, Sa dalle funéraire est située à gauche devant la table de communion ; le prêtre y est représenté en chasuble terminée en pointe, les bras croisés sur la poitrine ; à sa gauche les burettes posées sur un plateau et à droite le calice, éléments liturgiques indispensables dans sa fonction pastorale à la célébration de l'eucharistie.

Image (2)

 

Juste à côté se trouve celle de Mre Claude Moussard né en 1697 à Germigney, curé de Chaumercenne de 1727 à 1780, inhumé le15 octobre 1790 à Chaumercenne, même si une pierre tombale à son nom existe au cimetière de Germigney.

La dalle funéraire de son prédécesseur à la cure du lieu de 1678 à 1727 ,Messire Jean Collinet né en 1652, décédé le 30 novembre 1734 ne comporte qu'une croix dont 3 extrémités sont arrondies, le registre paroissial la mentionne dans le chœur de l'église à gauche sous la lampe.

Le dernier curé de Chaumercenne avant la Révolution Antoine Myet n'officia que de 1780 à l'an 3, prêtre réfractaire, devant la menace d'être arrêté, il a du se soumettre en toute dernière extrémité à signer la prestation de serment de fidélité à la Révolution, puis quitter Chaumercenne précipitamment ce lieu pour Germigney.

Un dernier prêtre est enterré en l'église de Chaumercenne, un natif du lieu Henry Courboillet curé de St Hippolyte dans le Doubs, puis de Chaumercenne de l'an 13 jusqu'en 1820, décédé le 13 mai 1823 à l'âge de 73 ans.

 

Celles des nobles de Chaumercenne

 

Les nobles possédant des biens au lieu de Chaumercenne ont bien sûr eu leur lieu de sépulture en l'église du lieu, si tel était leur désir. Le tout premier à être enterré en cette église est aussi le premier seigneur de Chaumercenne à avoir vécu au village : Regnauld de la Baume dit de Mont-Saint-Ligier.

Sa dalle funéraire est dressée sous le porche de l'église, à droite en entrant ; son épouse Nicole de Boigne, dame de Chaumercenne est aussi représentée sur cette dalle. Malgré les 4 écus (représentant les blasons des deux familles) et l'épée hélas martelés pendant la période révolutionnaire, cette pierre tombale conserve encore toute sa beauté.

Le couple est représenté les mains jointes en prière, lui en sa tenue d'écuyer, elle dans une longue robe ne laissant entrevoir que la pointe de pieds.

Regnauld de La Baume porte son armure à l'exclusion du heaume, des épaulières jusqu'aux solerets avec éperons, l'épée que l'on devine reliée à la tassette par une cordelette. Le chien derrière lui est un symbole de fidélité.

La robe de Nicole de Boigne s'ouvre au niveau du cou, les manches amples repliées sur ses avant-bras et laisse deviner un long chapelet de prière, un petit chien se dissimule derrière elle.

A la partie supérieure deux anges emportent vers le ciel, dans un linceul les âmes des deux défunts. On peut encore lire l'inscription suivante :

Ci gist Regnault de la Baulme escuier et demoiselle Nicole de Boigne sa femme seigneur et dame de chaumercenne le di sr trepassa en l'an mil + 483 le 5e jour d'octobre et la dicte dame …..(« seigneur et dame de chaumercenne «  a été martelé à la période révolutionnaire tout comme les quatre écussons aux quatre coins de la dalle funéraire ». En haut à gauche le blason des de La Baume Mont St Ligier : de sable à la bande d'argent ; à droite celui des Boigne (son épouse) : de sable au cerf effaré d'argent, ramé d'or, onglé de gueules. En bas à gauche celui des de Bard (sa mère) : d'argent à une emmanchure de gueules, et à gauche celui desde Buffignécourt (la mère de son épouse) mais je n'ai pas retrouvé les armes de cette famille très ancienne dont les biens existaient dans ce village près dAmance.          Image (3)

 

Depuis le 18è siècle, les nobles enterrés en l'église de Chaumercenne appartiennent à la famille Richard dit de Villersvaudey, ils le sont en leur chapelle dite de l'Immaculée Conception. Le premier connu (d'après le registre paroissial) est Jean Baptiste Richard , le 30 octobre 1699 à l'âge de 57 ans, puis est enterrée son épouse Jeanne Françoise Alépy de Vaux le 7 mars 1748 à 94 ans. Leur petite-fille Jeanne Françoise Richard de Villersvaudey chanoinesse de l'abbaye royale de Montigny le sera le 3 février 1758.

Messire Benoist Richard seigneur et premier marquis de Villesvaudey, ancien Conseiller au Parlement de Besançon en présence de nombreux prêtres des lieux voisins (peu apprécié des habitants de sa seigneurie…) regagnera les siens dans sa chapelle le 7 décembre à l'âge de 89 ans. Sa sœur Claire Françoise nonne au monastère de la Visitation Ste Marie de Besançon où elle y est décédée à l'âge de 87 ans sera transportée jusqu'à Chaumercenne pour reposer auprès de son frère le 13 avril 1783,

Elle sera la dernière Richard de Villersvaudey à être enterrée en la chapelle de l'Immaculée Conception.

 

En l'autre chapelle de l'église, celle du Rosaire sont enterrés quelques nobles de la famille Guesle : Anne Catherine Guelle le 4 janvier1716 à 64 ans et un très jeune bébé François Guelle âgé de 12 jours fils de Messire Jean Claude Guelle de Pesmes advocat au Parlement.Mais noble Jean Claude Guelle décède le 20 avril1790 et son corps est enterré au cimetière de Chaumercenne et non comme son fils en l'église, Révolution oblige...

Suivra le 25 novembre 1758 Messire Antoine François Xavier Poncelin Conseiller au baillage et présidial de Gray, à 63 ans en la chapelle des Guyotte de Montagney (celle du Rosaire), sa fille Guillemette Poncelin veuve du Sieur Gorgeon seigneur de Jallerange, selon sa volonté de ne pas être enterré aux cotés de son époux, mais auprès de son père en l'église de Chaumercenne.

 

Habitants inhumés à l'église

 

Les familles aisées de Chaumercenne ont eu droit de sépulture en l'église de Chaumercenne, ce sont pour la plupart des Guiotte. Les premiers Guiotte enterrés ayant eu cet honneur sont les fondateurs de la chapelle citée précédemment, ils n'étaient pas encore désignés Guiotte dit Courtot ou dit Mourot ou dit Milan.

Antoine Guyotte le jeune et son épouse Girarde Ponssot sont inhumés en leur chapelle et leur dalle funéraire y était présentée autrefois, aujourd'hui relevée et placée sous le porche de l'église, à gauche en entrant.

Antoine Guyotte fait partie de l'immense famille, sûrement la plus ancienne du village, qui a prospéré grâce la culture de ses terres et de ses vignes. L'alliance avec la riche famille des Ponssot, aussi de Chaumercenne qui s'est élargie sur Pesmes, n'a fait qu'agrandir leur domaine. Un fils Humbert Guyotte devint curé et fut nommé prêtre chapelain de celle-ci.

Les deux époux sont allongés sous deux arcs en plein cintre, leurs têtes reposent sur un oreiller orné de 4 pompons, ils sont en prière mains jointes contre la poitrine, un chapelet accroché à la ceinture. A gauche Girarde Ponssot porte une tunique sur une longue robe dont le col est relevé, une longue coiffe tombant sur ses épaules ; Anthonne Guiotte porte une sorte de robe échancrée à sa partie basse.       Image (4)

Aux deux coins supérieurs un écusson avec les initiales A G (Anthonne Guiotte), représentant peut-être leur activité de cultivateurs car ils ne sont pas nobles donc pas de blason nobiliaire. Au milieu deux anges emportent vers le ciel, dans un linceul l'âme des deux défunts.

L'inscription sur la dalle funéraire mentionne la date de leurs décès et la fondation d'une messe de requiem chaque vendredi et les jours de fête solennelle. Ainsi on peut y lire :

+Ci gissent anthonne guiotte le jeune de chaumercenne et girade ponssot sa femme fondateur de cette chapelle leXXVIII d'otenbre 1549 d'une messe de requiem le vendredy et toute les feste solenelle une messe du jour et la dicte girade trepassa le vendredy XXe en may 1552 et ledy anthonne trepassa le 27 de decembre 1553. Requies quant in pace Amen.

Les pierres tombales des autres Guyotte occupent l'allée centrale et ont encore bien résisté depuis 450 ans aux passages des paroissiens de Chaumercenne et Résie, mais la lecture de ces inscriptions s'avère de plus en plus délicate. En voici les mentions portées sur 3 dalles funéraires, avant qu'on ne puisse plus les lire…

 

Dalle Guyotte : n°1, sans plus de précision ( la distinction entre les différentes familles de Guyotte est intervenue peu après ces premiers décès)

...clauda guiotte femme de claude guyote le vieulx qui trespassa le 11 de fevrier lan 1513 et claude guiote fils de claude qui trespassa le13 de fevrier 1534. requiescan in pace Amen        Image(5)

 

Dalle Guyotte dit Mourot : n°2

En périphérie :

Cy gict……...femme d'honnorable home claude guyotte dit mourot de de chaumercenne laquelle deceda le 30 jour de feste saint nicolas 1569 et francois guyotte son filz lequel deceda le 20d'aost 1583 dieu ayt leurs ames amen

Au centre : une grande croix qui traverse dans sa partie haute la fin de l'inscription

Cy gict honeste claude guyotte dit mourot qui deceda le 25 octobre 1593 et desceda anne bereur le 6…..de l'an 1603a son vivant femme de claude guyotte dit mourot dieu aie leurs ames amen       Image (6)

 

Dalle Guyotte dit Courtot : n° 3

Cy git honnorable home jehan guiotte dit cortot de chaumercenne qui deceda le onzièmeiour du moi de may de l'an 1595. Aussi cy gist maistre claude guotte dit courtot son fils novtaire qui deceda le premier ior de iuillet de l'an1627 Dieu ayt leurs ames.

Honorable jean jaquin qui deceda le 16 octobre 1678 et anne guyotte de chaumercenne sa femme fille dudit claude guyotte dit courtot qui deceda le 15 iuillet 1700 Dieu ayt leurs ames

Cy git gaspard iacquin fils de feu iean iaquin et anne guiotte de chumercenne ses pères et mères à decede le 13 may 1728 Dieu ayt son ame amen.

 

Dalle Clère Haym : n° 4

Cette dalle est très dépouillée, la seule mention la concernant est en périphérie, rien au centre.

Cy git honneste femme Clère Haym veuve de fut honneste Gaspard Lacenaire qui deceda le 20è febr. (février) 1629 Dieu ait son ame Amen 

Cette Clère Haym avait épousé en 1ères noces Antoine Guyotte dit Quingey frère de Claude Guyotte dit Courtot évoqué dans la dalle précédente.

 

 

 

 

 

Agrandissement ou nouvelle église

 

Ona vu que par le mandement de 1569, Mgr l'Archevêque avait obligé la communauté de Chaumercenne à agrandir son église. Cet ordre dont la dépense était incompatible avec les ressources de la communauté ne fut pas satisfaite en totalité, le clocher-porche fut le seul additif apporté à l'agrandissement ordonné qui libéra de la place supplémentaire à la nef.

En 1600, l'église est donc agrandie pour accueillir les populations de Chaumercenne et de Résie St Martin.

Le seigneur de Chaumercenne Estienne de Montureux qui vient de construire le nouveau château de Chaumercenne en 1617, en profite pour pratiquer une ouverture dans le mur nord de l'église Elle permet au seigneur et à sa famille d'entrer à l'église par une porte différente de celle empruntée par les manants. A son entrée dans l'église, la population se lève respectueusement pour l'accueillir et le saluer.

Ce même seigneur en profite pour percer dans le mur de séparation entre la chapelle et le chœur, une ouverture suffisante destinée à lui permettre d'assister discrètement à la messe sans être vu de la masse populaire...

La communauté prend bien soin de son église, il faut préciser que le prêtre-curé de la paroisse est un personnage si influent que toute demande de sa part est pratiquement un ordre.

Le rattachement de la Comté à la France dès 1678, impose aux communautés de satisfaire au règlement forestier du royaume. La forêt étant la seule source de revenus de la communauté, toute demande de fonds pour travaux importants dans le village, en particulier pour son église doit recevoir l'agrément de l'Intendant de Franche Comté par l'intermédiaire de la Maîtrise des Forêts. Lorsque la vente de son quart en Réserve est autorisée, la communauté peut engager de gros travaux tels en 1753 la construction du nouveau presbytère, ou en 1788 l'immense programme de restauration de l'intérieur de l'église (chaire à prêcher, autel, crépissage, vitraux...), et au clocher avec l'installation d'une horloge sur une des façades.

En 1835, en raison de la vente prochaine de son quart en réserve, le Conseil municipal de Chaumercenne réuni ce 10 mai sous l'impulsion de son maire Jacques Voilly, décide entre autres l'agrandissement de son église située dans une belle position, mais entourée de sépultures, jugée trop petite pour la population de Chaumercenne (460 habitants) et de la Résie, 266 ans après la demande de l'Archevêque de l'époque…

Bien sûr, il faudra transporter le lieu de sépultures hors du village car l'enceinte qui entoure l'église est trop petite ; de plus la commune doit se conformer à la loi qui y interdit les émanations fétides.

Mais elle pense sérieusement aussi à une reconstruction de celle-ci, les revenus de ce quart en réserve couvrirait la dépense si elle n'est réservée qu'à celle-ci, la somme avancée pour les travaux de l'église s'élève à 20.000 frs.

Une chose à laquelle personne n'avait songé : la nouvelle loi forestière régissant la répartition des forêts... l'Administration forestière oblige la répartition de tous les bois communaux en 30 coupes au lieu des 25 ordinaires. Les nouveaux revenus attendus ne permettent plus de satisfaire aux travaux exigés ; la vente des 13 ha autorisés ne couvrirait que 20 à 24.000 frs alors qu 'elle en estimait 50.000 pour la réalisation de tout le programme auquel elle s'était engagée.

Les sommes consacrées à l'église vont donc être employées à l'eau pour laquelle des fouilles entreprises par la Commune ont permis d'en trouver au village…

L'arrivée du choléra en août et septembre 1854 va décimer la population de Chaumercenne ; pour ces deux mois on dénombrera 57 décès cholériques. Cette chute du nombre d'habitants ajoutée au départ de jeunes du pays du fait du phylloxera dans les vignes en 1888 enterre définitivement l'espoir d'une nouvelle église à Chaumercenne.

 

La cure de Chaumercenne

 

Le curé occupe une place essentielle dans la vie de la communauté, les services religieux qu'il assure dans la paroisse sont si nombreux et si importants dans la vie de chacun, qu'il compte plus que le seigneur du lieu ; il constitue le rouage essentiel pour une bonne entente au sein de la communauté. Le curé est présent lors de la naissance d'un enfant, dans son éducation (il donne son avis lors de la nomination du recteur d'école), dans son mariage et lors de son décès ; il est là pour trouver un arrangement avec le seigneur, mais c'est aussi un partenaire financier qui prête de l'argent mais aussi achète des biens. Il est rémunéré par la communauté, un contrat global le lie avec chacun de ses paroissiens concernant ses droits curiaux qu'il complète avec les revenus des biens des cures de Chaumercenne et de Résie.

Le contrat signé le 21 novembre 1609 par Jean Bonnet curé de la paroisse de Chaumercenne court encore un siècle plus tard. Il fixe les tarifs de tous les services religieux que le sieur curé est tenu d'assurer, tant au niveau de la paroisse qu'à titre individuel.

 

Les droits curiaux

 

Il faut d'abord préciser que les habitants de Chaumercenne sont répartis en 3 catégories d'égale nombre par les échevins de la communauté. Chaque année, deux membres de chaque famille (en principe le mari et la femme, et à défaut les plus âgés) sont désignés comme chefs d'ostels. Un rôle ou catalogue est spécialement créé pour un dénombrement spécifique des riches, pauvres et médiocres qui servira à rendre plus équitables les prix des services demandés au sieur curé.

 

Ces droits curiaux dont leur liste longue et fastidieuse renseigne beaucoup sur les us et coutumes religieux de l'époque, dispensés tout le long de la vie d'un paroissien, depuis son baptême jusqu'à son décès. Ils sont donnés intégralement.

Pour les baptèmes, le sieur curé n'aura que ce qui lui est gratuitement offert sans rien exiger ; si toutefois il se fait un pasté, il y sera appelé ou si on ne l'appelle pas et que le pasté se passe au cabaret, il aura 9 gros, s'il y est appelé et le pasté ne se fait pas au cabaret, il n'aura rien.

Tout extrait de baptème ou aultres semblables qui seront expédiés par luy à la réquisition des paroichiens, seront rétribués par chacun article de mesme que pour chaque publication de bans monitoire et révélation .

Le sieur curé sera tenu pendant 3 dimanches consécutifs après l'accouchement des femmes dans le lieu de la résidence de porter l'eau bénite dans leurs maisons, pour rétribution il aura pour chaque fois 6 blancs.

Aura de plus des femmes lorsqu'elles se relèveront, pour la messe qu'il sera tenu de dire à leur intention 6 gros avec un pasté en valeur d'1 sol blanc en valeur de 3 blancs après la messe des relevées.

Les lettres testimonielles et aultres de bon estat luy seront payées 6 gros chacune.

Pour les fiancailles qui se feront dans le lieu de sa résidence, ledit sieur 6 gros et s'il se fait un pasté, il y sera appelé comme dans l'article des baptèmes.

Pour le droit d'épousailles, il aura des riches 4 frs, des médiocres 3 frs et des pauvres 18 gros, et en outre, il aura des riches et médiocres des pastés scavoir le diner et le souper le jour des nopces et le diner le surlendemain ou 9 gros pour chacun d'iceux au choix des paroichiens, comme dans l'article des baptèmes. ; pour les pauvres, ils en useront suivant leur volonté. Ensuite il sera tenu de célébrer 2 messes basses, l'une le jour des nopces et l'autre le lendemain qui sera de réquiem  lesquelles luy seront rétribuées chacune 6 gros ; s'il est requis de les dire à haute voix, il aura 9 gros. Et le lendemain des nopces sera faite l'offerte rétribuée une pinte de vin et d'un painen valleur d'un sol blanc moyennant quoy il fera la bénédiction du lict gratis.

Les lettres de récédo seront payées par les riches 4 frs, les médiocres 3 frs et 18 gros par les pauvres.

Pour les droits de mortuaires il aura des riches chefs d'ostels 4 frs, des médiocres 3 frs et des pauvres 18 sols ; pour les non riches chefs d'ostels qui communieront riches et au dessus de 14 ans,il aura 3 frs, pour les médiocres2 frs et 20 sols pour les pauvres.

Pour les non chefs d'ostels riches et au dessus de 14 ans, il aura 2 frs, des médiocres 18 gros 9 gros pour les pauvres.

Sera tenu le sieur curé de dire le jour d l'obbiet et 2 jours suivants pour les riches et médiocres chefs d'ostels3 messes basses et il aura 6 gros et s'il est requis de les dire à haute voix il aura 9 gros de chacune et oultre il dira 3 vigiles si toutefois il en est requis qui luy seront alors payés 4 gros chacune.

Le quarantale se fera à la bonne volonté des paroichiens.

Sera néantmoins tenu de dire à l'annuel pour les chefs d'ostels riches et médiocres ,à basse voix il aura 6 gros et 9 gros à haute voix.

Pendant chaque dimanche de l'année du deuil se fera l'oferte d'un pain en valleur de 4 blancs par les héritiers des défunts chefs d'ostels riches et médiocres tant seulement ; aura de plus ledit sieur curé d'un chacun décédant chef d'ostel riche et médiocre un suaire qui ne pourra l'estre de moindre valleur de2 frs, lesquels néantmoins pourra estre retiré pour ledit prix, et pour les pauvres, ils en useront suivant leurs moyens.

Le luminaire ne pourra estre moindre pour les riches et médiocres chefs d'ostels de 4 sierges de la pesanteur d'un quarteron chacun dont 2 seront mis sur l'autel et les 2 autres alentour de leur bord, lesquels après le service fait céderont au sieur curé, lequel sera obligé d'aller prendre le corps du défunt avec la croix et revêtu d'un surplis et de l'estole dans les maisons mortuaires et ensuite les conduira à l'église pour les inhumer à la manière accoutumée.Pour la bénédiction des croix, fontaines et puits publiques que le sieur curé sera tenu de faire pendant 2 jours des Rogations, il aura 18 gros par jour tant pour sa messe que pour ses peines.

Les bons deniers s'offriront 3 fois l'année : le jour de La Cention (Ascension),la Toussaintet le lendemain de Nöel par chaque feu et ménage et par chaque fois 1 sol blanc par les hommes ; et au regard des femmes, elles seron tenues d'offrir les michottes selon l'ancienne coutume.

Pour les bénédictions des maisons et fournaux, lorsqu'ils sera requis de les faire il aura 6 gros pour les messes et 6 gros pour ses peines et ce dans le leu de sa résidence.

Pour les bénédictions des gerbiés (tas de gerbes), il aura 6 blancs lorsqu'il sera requis de le faire et ne l'étant pas il n'aura rien.

Sera tenu ledit sieur curé de réciter la Passion de l'une des festes saintes croix et faulx, pourquoy il aura de chaque feu et ménage par ceux qui sèment, une gerbe de froment et une aultre de de froment pour le droit de paroichage que le sieur curé sera tenu d'aller prendre dans le gerbié.

Seront tenus les habitants de Chaumercenne de garder à leurs frais audit sieur curé 3 cochons et deux vaches et s'il en veux tenir davantage, il les paiera.

Pour le prebytéral il luy sera payé par lesdits paroichiens annelllement la somme de 9 frs dont les2/3 à la charge de Chaumercenne et l'autre à ceux de la Résye.

Moyennant quoy, ledit curé sera tenu de bien et dheument desservir ladite cure indivinis, administrer les sacrements, chanter les les messes paroichialles et vespres es jours de dimanches et festes solennelles à la satisfaction desdits paroichiens. Image (7)

Toutes ces litanies de droits tarifés montrent bien la totale présence du curé dans la vie de chaque ménage de la paroisse. Le curé aurait bien besoin d'une secrétaire-comptable pour noter et enregistrer toutes les menues sommes réglées par ses paroissiens...

 

Contrat de la communauté avec son curé

 

Un réaménagement des droits curiaux et revenus de la cure de Chaumercenne est enfin mis en route entre le sieur Jean Collinet prêtre curé du lieu et les habitants par devant le notaire Claude Bourgeois le 21 décembre 1688, les représentants de Résie sont aussi réunis pour en discuter .

Le sieur curé conteste l'équivalent en nature du montant de sa rétribution, qu'il estime surévalué par les représentant des 2 communautés. Chacune d'elles doit en effet parfaire les 300 livres par an que l'Intendance de Besançon a fixé pour le traitement annuel de chaque curé.

Chaque communauté présente donc les revenus qu'elle attribue au sieur curé, au total feront-ils les 300 livres exigés ? En voici le détail

pour les dîmes :

une gerbe de froment ou d'avoine par journal ensemencé de bled et autres semé en automne et une gerbe d'avoine par journal ensemencé en temps de caresme.

Une gerbe de froment par feu et ménage de ceux qui se trouvent avoir semé du bled ou autre grains en automne, soit à Chaumercenne soit à Résie ou ailleurs sans néantmoins qu'on doive aucune disme au sieur curé pour les grains que les habitants ont semé sur d'autres territoires que Chaumercenne et Résie.

La dîme de froment et d'avoine avec la gerbe de feu et ménage : 90 livres

 

Les droits curiaux fixes consistant à la dixme de vin sur tous les vignobles des

deux villages qui se perçoit de 3 pintes par queue de vin, tenant maison au pied

et suivant l'ordonnance du Comté de Bourgogne. ( à Chaumercenne la queue de vin

fait 96 pintes, la dîme de vin représente donc environ 3,2 litres pour 100 litres de vin

produit, quantité bien inférieure au dixième)

La disme de vin estimée annuellement pour les deux villages valoir : 130 livres

 

Les héritages dépendant de la cure ;

-sur Chaumercenne, les parties sont d'accord pour 21 journaux de terre,1 quartier

de chenevière et 1 quartier de prels sur Brésilley, et 20 ouvrées de vignes en estat

-sur Résie, 2 journaux ½ de terre,16 ouvrées de vignes en friches et

2 prels d'½ faulx chacun

Le rentaire annuel des champs curiaux estimé valoir: 40 livres

Les prels estimés valoir un revenu de : 3 livres

 

Les droits de charrue sont de 3 jours par an en demandant et nourrissant par

ledit sieur curé, les personnes et non le bétail,et s'il ne les demande pas, ils

doivent 10 sols de France pour chacun des 3 jours.

Les droits de charrue estimés à: 21 livres

 

Le droit de four par feu et ménage de Résie ou Chaumercenne qui est de 3

michottes par an en valeur de chacune de 10 deniers pour les 3 offertes faites

aux jour d'Ascension, Toussaint et lendemain de Nöel de chaque année. Outre

quoy il est dehu au sieur curé ,au seul lieu de Résie par feu et ménage, le

lendemain de Nöel de chaque année une miche de pain de la même grosseur

et beauté que les habitants ont continué de faire pour eux mêmes pendant l'année,

laquelle miche de pain luy est aussi dehue à cause que le fourg bannal appartenant

à la Communauté est situé sur un fond curial.

Les miches et michottes, et bons deniers évalués valoir : 16 livres

 

Le tout revenant à 300 livres,.. somme estimée trop forte par le sieur curé, et pour éviter des difficultés, les habitants lui offrent de prendre pour 6 ans ou plus, tous les revenus fixes en admodiation pour le prix des 300 livres payables en sa maison curiale au dernier jour de chaque année, ce que le sieur curé a alors accepté.

Le traité est signé à Chaumercenne l'après midy du 13 octobre 1698 en présence de Claude Antoine Brun et Antoine Champagne de Bezançon rencontrés à Chaumercenne.

Comme on vient de le voir, les terres et vignes de la cure de Chaumercenne sont louées par le sieur curé qui s'applique à dissocier les revenus des terres de celles des vignes.

 

Bail des terres de la cure de Chaumercenne

Le sieur curé donne donc à bail les terres et vignes de sa cure, bail signé entre des habitants de Chaumercenne par devant notaire. Ainsi

Le 31 décembre 1736 Claude Moussard prêtre-curé de Chaumercenne laisse à bail pour 6 années consécutives à Simon Guyotte laboureur, demeurant au lieu, toutes les terres labourables tant sur Chaumercenne que sur Rézie et Pesmes, tels que sieur laissant en a jouit et est en possession ainsi que son prédécesseur le sieur Collinet ancien curé ; consistant en 27 journaux ½ 1 éminotte et 1 boissel dont le sieur laissant se réserve 7 journaux ½ 1 éminotte et la chenevière autour de sa maison.

Ledit Guyotte s'engage à cultiver lesdites terres annuellement de tous coups de charrue nécessaires, en bonne saison et selon les graines dont elles sont destinées, de les matrasser convenablement comme il se pratique à Chaumercenne par tout laboureur, de n'y laisser croître aucun buisson, d'extirper ceux qui y sont ; de payer toutes les tailles et impositions, à la réserve du dixième tombant à la charge du laissant

 

Le présent rendage est fait suivant 4 mesures de froment par journal ensemencé en froment et 4 mesures d'avoine par journal ensemencé de Caresme, livrable en sa maison curiale de Chaumercenne chaque jour St Martin d'hyver dont le premier terme se fera ledit jour de l'an 1737.

Ledit preneur s'est obligé chaque année du bail, à voiturer depuis la prairie de Mallans ou de Bresilley, une voiture de foing jusqu'en sa maison.        Image (8)

Le contrat est très raisonnable puisqu'en moyenne un bail de terre se négocie au rendage de 6 mesures par journal .

Le curé du lieu ayant vaches, cochons à nourrir, il se réserve des terres pour leur pâturage mais aussi pour leur nourriture.

 

Bail des vignes et des dîmes pour la cure de Chaumercenne

 

Ce 5 janvier 1788, Antoine Myet curé du lieu fait exploiter ses vignes au sieur Jean Saunier fermier de la seigneurie de valay pour 9 années, consistant en 53 ouvrées de vignes sur Chaumercenne, la dîme d'une gerbe de bled par journal ensemencé en bled,et autant en avoine par journal ensemencé en caresme ou au printemps, enfin les gerbes de feu et de passion sur tous les particuliers de Chaumercenne qui sèment ou font semer, et pour les autres 10 sols de France par ménage et par an au lieu et place des gerbes conformément au contrat signé entre les paroissiens et le sieur curé, enfin la dîme de vin qui est de 3 pintes par queue sur tout le vignoble de Chaumercenne à l'exception de 2 petites vignes que ledit curé exploite lui même.

Le sieur Saunier s'engage au rendage annuel de 480 livres payable chaque 1er juillet de chaque année et dont le 1er terme commencera cette année ; I sera de plus tenu de livrer chaque année du bail au sieur laissant dans ses greniers, 2 milliers de pailles et 1 millier de foing de 1ère qualité dès ce 1er juillet.

Le contrat est passé devant Claude Antoine Guillaume notaire royal à Pesmes.

 

Les curés de Chaumercenne

 

La paroisse de Chaumercenne a toujours été dotée d'un curé. Le premier dont on a retrouvé des actes est Symon de Tromarey, curé de Chamercènes dans son testament daté de 1376.

Plus récemment a été nommés à la cure de Rézie et Chaumercenne Régnald Gauthier dont la pierre tombale se trouve à l'entrée de la chapelle de l'Immaculée Conception et porte la date de son décès en 1522.

On a retrouvé d'autres prêtres à la cure de Chaumercenne qui ny sont pas restés longtemps : Jean Francié en 1527, Jean Gauveret en 1529, Claude Siimbarde en 1548, Jean Gurnaud en 1556, Philippe Boytouset en1580, Pierre Seguin en 1582, Jean Bonnet en 1589, Jean Camus de Boses en1606, Jean Garnier en 1611, et Hughe Cadot en 1648

Les quatre derniers prêtres-curés de Chaumercenne d'avant la Révolution méritent d'être cités, ils ont marqué de leur empreinte la vie de la paroisse, trois d'entre eux sont d'ailleurs enterrés en l'église de Chaumercenne.

 

François Barthélémy Monarquevient de Suisse peu après la période des guerres de la Comté, il est nommé à la cure de Chaumercenne le 15 juillet 1648. Il aidera la population à la reconstruction du village, il participe aux ventes de biens de la communauté et du sieur greffier Richard ou de l'abbé d'Acey en 1652 et1653. Il décède en 1678, il serait intéressant de savoir s'il a vu le rattachement définitif de la Comté au royaume de France?

Le registre paroissial qu'il a rédigé pendant ses 30 ans au service de la paroisse de Chaumercenne est mentionné aux Archives Départementales mais absent des rayonnages, où peut-il être ?

 

Le 20 juillet 1678 il est remplacé parJean Collinet, jeune prêtre de 25 ans nommé le 22 mai par l'Official de Besançon. C'est lui qui va régler la question des droits curiaux grâce à un traité qu'il conclut avec la population de la Résie et de Chaumercenne. Ce traité résiste jusqu'à la Révolution.

Il cesse ses fonctions ecclésiastiques en 1728 après 50 ans de bons et loyaux services auprès de la population. Se trouvant si bien au village, il signe avec son successeur Claude François Moussard venu de Germigney, un contrat pour partager la maison curiale de Chaumercenne, y vivre en amitié et respect réciproque. Il décède le 30 novembre 1734 et est enterré dans le chœur de l'église vis à vis de la lampe.

Claude François Moussardest mis en possession de la cure de Chaumercenne le 17 janvier 1728, il est alors âgé de 30 ans. Image (9)

Très apprécié dans le village, sa sœur Claudine Moussard a épousé Jean Jeanguyot un habitant de Chaumercenne. Il exerce son ministère jusqu'en 1781, laissant la cure à Antoine Myet le 20 juin 1781.

En 1786 il vend ses biens personnels dont il dispose en la maison curiale, à ses neveux de Germigney pour la somme de 850 livres : biens considérables dont l'inventaire montre bien l'aisance de l'ex-curé du lieu : en voici un irésumé plutôt expressif :

87 draps, 14 douzaines de serviettes, deux douzaines et demie de chemises … 4 lits assortis de rideaux,...24 plats ronds ou assiettes et 48 cuillères d'étain, un alambic assorti...5 buffets ou armoires tant de noyer que de chesne...5 grands tonaux contenant 3 à 4 pièces de vin et 30 autres tonaux contenant environ 3 feuillettes, dans lesquels tonaux il y a 46 pièces de vin vieux et de la dernière récolte, tant blanc que rouge, une vache d'environ 9 ans, 4 moutons...

Il décède le 15 octobre 1790 à l âge de 93 ans, il sera le dernier habitant à être enterré en l'église de Chaumercenne, et heureusement pour lui, il ne connaîtra pas les malheurs de la Révolution qui vont s'abattre sur son successeur.

Le dernier prêtre de Chaumercenne d'avant la Révolution est donc Antoine Myet. Le 16 janvier 1782, il se démet volontairement et librement de la desserte de la Résie entre les mains de son évêque diocésain, par devant le notaire Guillaume en présence de Claude Moussard prêtre et ancien curé de Chaumercenne. Ce prêtre aux convictions religieuses fermes et assumées va s'opposer à toute autre forme de religion, il s'attache à ne pas reconnaître la Constitution Civile du Clergé. Son indocilité vis à vis de ceux qui veulent lui faire renier sa religion catholique, apostolique et romaine, va en faire d'abord un prêtre réfractaire, puis un ennemi de la Révolution dont le nom va beaucoup circuler en Haute Saône…

 

Fondations en l'église de Chaumercenne

 

Pour la pieuse communauté de Chaumercenne, l'observance et la pratique religieuse font partie de la culture de ses habitants. Certains vouent une profonde et respectueuse dévotion au Christ ou à la Vierge Marie.

Ainsi Claude Robert de Chaumercenne, ce 12 juin 1713, par un zèle de la gloire de Dieu, une dévotion particulière aux 3 sacrements de l'autel, au repos et soulagement des âmes de ses parents et bienfaiteurs, souhaite inviter en leurs pieuses intentions, comme il l'a déjà fait depuis deux ans, à fonder encore pendant 7 années commencées au 1er octobre prochain, en l'église paroissiale de Chaumercenne, une bénédiction du Très Saint Sacrement, tous les premiers dimanches de chaque mois et toutes les festes de Notre Seigneur et de la Vierge Marie ou autres festes solennelles comme Claude Robert le vielz l'avait obtenu de messire l'Archevêque de Bezançon, et à quoy a déjà satisfait Messire Jean Collinet curé de Chaumercenne qui promet la continuation de la bénédiction pour lui et ses successeurs.

Pour le repos des âmes de ses parents et la rémission de ses péchés lorsque son âme sera séparée de son corps, pour rétribution il s'oblige de payer au sieur Collinet la somme de 9 livres annuels, chaque 1er dimanche du mois d'octobre, et s'il venait à décéder avant la fin des 6 années, ses héritiers devront verser cette somme eux-mêmes, sinon le sieur curé sera autorisé à prendre les fruits dans une pièce de 4 ouvrées de vignes lui appartenant au lieu-dit Largillet.

L'acte est passé par devant Claude Chenillet notaire à Mottey.

 

Une seconde fondation est créée cette fois-ci à perpétuité et par un noble de Chaumercenne.

Le 4 janvier 1717, Jean Claude Guelle ex-lieutenant d'infanterie demeurant audit lieu, ayant l'intention de remercier et prier Dieu, et pour le salut de son âme, fonde en l'église de chaumercenne une messe basse toutes les septmaines avec la bénédiction du Très Saint Sacrement :

-tous les dimanches de l'année

-tous les jours de festes solennelles qui sont Nativité, Circoncision, Accension de Notre Seigneur J.C.

- Annonciation, Conception, Nativité, Purification et Assomption de Notre Dame

-Dédicace de l’Église de Chaumercenne et feste de tous les Saints

à célébrer en l'église paroissiale de Chaumercenne et non ailleurs, de même que les bénédictions.

 

Pour rétribution le fondateur donne purement et perpétuellement à la Cure et aux curés duddit lieu pour eux et leurs successeurs 15 journaux de terre( 5 par pye) situées à la Résie et à Pesmes, ainsi que 6 faulx de prels à la prairie de Pesmes, tous dépendent de la baronie et seigneurie de Mr le Marquis de la Baume, seigneur et baron de Pesmes ; et enfin 10 ourées de vignes aux charrières de Chaumercenne .

C'est une énorme dotation estimée à 1.500 liv. que le sieur Guelle offre au sieur curé Collinet pour célébrer une messe basse aux jours précisés dans l'acte passé à Pesmes devant le notaire Claude Jeannier.    Image (10)

 

 

 

 

Le patrimoine de l'église de Chaumercenne

 

L'église de Chaumercenne est riche d'un important patrimoine tant statuaire, tableaux que mobilier, sans oublier ses dalles funéraires que l'on a vu auparavant.

SOUS LE PORCHE-CLOCHER

Face à l'entrée

En haut avant d'entrer dans la nef, se trouve dans une niche à coquille, une Vierge à l' Enfant couronnée du 16è siècle qui mériterait une restauration urgente. La Vierge porte l'Enfant Jésus dans ses bras, une tunique et un large manteau relevé devant. Signe de complicité et de tendresse entre eux, l'enfant enserre le cou de sa mère. La statue est en pierre , il subsiste encore quelques traces de polychromie.     Image (11)

A gauche en entrant dans la nef : Statue de Saint Vincent

Reconnaissable à la grappe de raisin dans une main, il tient dans l'autre une palme symbole de son martyr.

A droite en entrant dans la nef : Statue de Saint Antoine de Padoue

Saint Antoine en tenue de moine enserre l'Enfant qui le regarde avec beaucoup d'affection. Un lys est plaqué contre lui au niveau du coude.

Au-dessus de la porte d'entrée : Le tableau de La fuite en Egypte de la Sainte Famille.

Ce tableau fut offert à l'église de Chaumercenne par dame Jeanne (ou Jeannette) Pélerin de Monthureux en 1692. La vie et les origines de cette généreuse donatrice sont données dans le chapitre Généalogie des seigneurs de Montureux, il n'est donc pas nécessaire de la reprendre.

 

Ce tableau est aujourd'hui restauré et a réintégré la nef à l'endroit où il l'était auparavant, son auteur reste inconnu.L'image propose le tableau avant restauration Image (12)

Il est disposé dans un cadre rectangulaire très allongé, en bois sculpté et doré. La Vierge à gauche dans une robe blanche recouverte par une cape bleue tient à la main une branche de houx. A sa droite Joseph portant un manteau rouge sur une robe jaune, s'avance pressé vers l'Enfant-Jésus au centre du tableau. Ce dernier, une cape rouge sur les épaules, court vers ses parents. Au fond on distingue un village avec son église dominée par le clocher, village que la Sainte Famille vient de quitter. La Sainte Famille fait halte dans ce sous-bois pour se reposer avant de reprendre son long voyage.

 

Au milieu de la nef : Les deux tableaux de la Sainte Famille

Ils méritent de se faire face dans l'église. De conception semblable, les deux œuvres sont des peintures à l'huile recouvertes d'un vernis et les cadres sont en bois doré de même dimension. Ils sont sûrement les deux tableaux commandés par la commune de Chaumercenne lors de la restauration de son église en 1883.

Le premier est une copie d' une œuvre du grand peintre italien du 16è siècle, Raphael : la Vierge au voile dite la Madone de Lorette. Marie dans une ample robe rouge fait pendre délicatement entre le pouce et l'index, une étoffe légère au dessus de la tête de son enfant qui cherche à la prendre entre ses mains ; Joseph en arrière plan assiste à cette touchante scène.     Image(13)

Le second tableau présente Marie, sa longue chevelure retombant sur ses épaules, assise dans un large fauteuil, elle tient sur ses genoux son enfant dont le corps est partiellement couvert d'un voile bleu clair. L'enfant porte une croix contre son épaule. La Vierge relève sa main droite pour accaparer le regard de l'enfant qui observe son père (toujours placé au second plan des tableaux). Le visage fin de Marie contraste avec la forte corpulence de l'enfant. Image (14)

Dans la chapelle de l'Immaculée Conception (celle de gauche) :le Rosaire

Cette grande peinture sur toile de 1.80 m de haut sur 1.30 m de large aujourd'hui restaurée présente sur sa partie externe, les diverses étapes de la vie de Jésus et de Marie en 15 tableaux, chacun ayant la forme d'un disque. Au centre Marie encadrée par Marie Madeleine et Jean Baptiste tiennent tous deux une rose (d'où le nom de Rosaire), deux anges complètent le tableau.

Chacun des 15 médaillons du tableau représente un mystère parmi d'abord les 5 mystères joyeux : l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, la Présentation de l'Enfant au Temple, le Recouvrement de l'Enfant-Jésus au Temple, puis les 5 mystères douloureux : l'Agonie de Jésus au Jardin des Oliviers, la Flagellation, le Couronnement d'épines, le Portement de Croix, la Mort de Notre Seigneur sur la Croix, enfin les 5 mystères glorieux : la Résurrection, l'Ascension, la Pentecôte, l'Assomption et le Couronnement de la Très Sainte Vierge Marie au Ciel.       Image (15)

L'existence de ce Rosaire en l'église de Chaumercenne n'est pas une surprise : d'abord celle-ci est consacrée à la Bienheureuse Vierge Marie, mais surtout depuis le 5 octobre 1845 est établie canoniquement en cette paroisse, une confrérie dite du Saint Rosaire réunion de femmes (dont les noms sont inscrits sur le registre du Rosaire) qui animaient la vie religieuse, le but essentiel de celle-ci étant de réciter le rosaire (153 prières constituées par 150 Ave et 3 Pater). Pour la petite histoire 153 n'est pas anodin, il correspond au nombre de poissons de la Pêche Miraculeuse et pour les spécialistes des chiffres : 153 est la somme des 17 ( nombre magique pour l'église) premiers nombres entiers… .Mais pas de trace d'une éventuelle bannière pour cette confrérie.

Avant d'entrer dans la chapelle de droite on peut observer la pierre de fondation de l'église avec l'inscription suivante :          Image (16)

L'AN XVc XX FVT EDIFIE CESTE PNTE (présente)EGLISE- L'AN XVc FVT RECONCILIE CESTE EGLISE E C .

L'église de Chaumercenne dut subir les outrages des guerres et les invasions de la fin du 15è siècle. Sûrementprofanée elle fut réconciliée en l'an 1500, acte indispensable pour reprendre son activité pastorale.

Dans la chapelle de droite

On a vu plus haut que cette chapelle est la propriété de la grande famille des Guyotte qui a engendré de nombreuses branches Guyotte ou Guiotte, bien au delà de Chaumercenne comme par exemple à Montagney et Pesmes, elle est dédiée à la Sainte Trinité et à St Antoine par ses fondateurs Antoine Guyotte et son épouse Girarde Ponssot en 1540. Une augmentation de fondation est opérée en 1549 par Messire Humbert Guyotte, prêtre-chapelain de ladite chapelle et fils d'Antoine Guyotte, qu'il dédia à son saint patron Humbert ou Hubert. Un magnifique ensemble statuaire représentant une scène de chasse lui est spécialement réservé, St Hubert étant le saint patron des chasseurs.

Saint Hubert : Il est représenté s'inclinant devant un cerf sortant bien droit d'un bosquet, un genou replié sur son chapeau. Les mains jointes en prière, il porte des bottes, l'épée sur le côté et une corne accrochée à son manteau. Son attitude de soumission à l'animal fait croire qu'il demande grâce au cerf et non le contraire... .Au pied de celui-ci, le chien du maître est en arrêt. Les deux éléments composant l'ensemble sont en pierre polychrome et doivent dater du 16è siècle. Image(17)

Saint Antoine : il est l'autre élément statuaire de cette chapelle. St Antoine est vieux et barbu, il porte sur sa robe de bure une cape avec la lettre T (Tau) . Il s'appuie d'une main sur une canne, de l'autre il présente un livre ouvert dont on peut lire le texte écrit en rouge : ce sont les paroles de Jésus à un jeune homme riche qui entrait dans l'église que Saint Antoine mit aussitôt en pratique au sortir de celle-ci :

Si vous voulez être parfait, allez, vendez tout ce que vous avez, et le donnez aux pauvres, et vous aurez un trésor dans le ciel : puis venez et me suivez. Image(18)

Aux pieds de St Antoine on retrouve le traditionnel cochon et à sa droite un écu aux initiales H et G de son fondateur, avec un calice et une hostie et en dessous la lettre P montrent qu'effectivement Humbert Guyotte est prêtre et l'officiant de cette chapelle.

Dans le chœur de l'église, on découvre d 'abord à gauche une Piéta.

Cette statue en pierre présente la Vierge assise sur un socle portant sur ses genoux, le Christ mort. Il est barbu, simplement vêtu de son pagne laissant apparaître sur sa poitrine le coup de lance reçu pendant la crucifixion. La main droite et les pieds touchent le sol. Quant à Marie, elle porte un manteau, un voile couvre sa tête et elle tient l'autre bras du Christ de sa main gauche. Il faut mentionner la disproportion existante entre le corps et les jambes du Christ. Cette Piéta dont on devine des traces de polychromie date du 16è siècle. Elle est en tout point comparable avec celle de l'Oratoire route de Valay. Imge (19)

Autre statue du chœur : le Christ aux Liens ou Ecce Homo

Le Christ est assis sur une pierre, les mains enserrées par une corde et ramenés devant lui. Il est nu, sa tunique éparpillée par terre, et la tête porte une couronne d'épines tressée, le visage triste et le regard absent. Cette statue aussi datée du 16è siècle, présente des traces de polychromie.

Image (20)

Devant la verrière du chœur se cache une Vierge à l'Enfant.

Cette Vierge couronnée, du 16è siècle est en pierre polychrome. Elle porte une robe et un manteau agrafé par une chaîne, qu'elle ramène devant. Elle tient l'Enfant sur son bras gauche et tient un bouquet de fleurs dans lequel un oiseau émerge. Cette statue aux multiples détails montre l'affection que porte la mère pour son enfant. Image (21)

La verrière du chœur.

Elle est l'œuvre des peintres-verriers lorrains Etienne et Mouilleron, réalisée en leur atelier de Bar le Duc en 1885. elle comprend 2 baies trilobées surmontées d'un oculus représentant la Colombe du Saint-Esprit.

La baie de gauche présente la Nativité de la Vierge : 2 anges dont celui à genoux tient la Vierge dans ses bras, derrière on voit Sainte Anne couchée et au fond 2 têtes d'anges ailés. La baie de droite présente l'Education de Marie. Elle lit un livre posé sur un pupitre et regarde Sainte Anne. Derrière Marie se tient Saint Joachim, les mains croisées contre sa poitrine. Au fond on devine un château fort accroché à une colline. Image (22)

La chaire à prêcher et le tombeau du maître-autel

Ils figurent parmi la liste des biens d'église commandés par la commune de Chaumercenne en l'an 1859 avec la couverture du clocher, la boiserie du chœur qui doit être repeinte et le rehaussement de son pavé pour qu'il ne soit plus au niveau de la nef.  La chaire à prêcher était en gypse, devra être démolie et refaite en bois. Quant au maître-autel lui aussi en gypse, il est tout écorné et sera refait aussi en bois. Ces 2 reconstructions sont l'œuvre du sculpteur Constant Grangérard entrepreneur à Gray conformément aux plans dressés par Mr Desbois architecte.

C'est le 26 mai 1860 qu'a lieu la reconnaissance des travaux dont le montant s'élève à la somme de 1200 frs pour ces 2 œuvres.

Image (23)

Dans ce programme de grands travaux permis grâce à la vente de son quart en réserve forestier, la Commune avait écrêté le cimetière afin de rendre l'église plus saine qui se trouvait en contrebas du cimetière. Elle avait aussi supprimé l'arc doubleau de la nef qui faisait saillie de 75 cm (suite à l'agrandissement réalisé au 17è siècle) sur recommandation de Mgr le Cardinal Archevêque. Il nuisait surtout lors des prédications et au chantre). Cet arc doubleau se voit encore dans la nef.

Travaux spécifiques à l'église

La cloche de 1780

Cette cloche a été fondue le 16 novembre 1780 à 11h du soir sur le cimetière du lieu, avec elle de Bonboillon et de Mutigney, par Pierre et Charles Lavaux frères et François Robert les 3 fondeurs et ont été pesées le lendemain par Maille directeur du fourneau de Valay avec la Romaine dudit fourneau. Celle de Chaumercenne pèse 1.712 livres 1/2, celle de Bonboillon 946 livres et 945 livres pour celle de Mutigney en présence de François Lambert et Antoine Guiotte les 2 procureurs spéciaux de la Communauté de Chaumercenne.

Elle a été bénie par Messire Antoine Myet prêtre-vicaire dudit lieu le jeudi 23 du même mois,jour de la foire de Pesmes ; elle a eu pour lieutenants de parrein et marreine en l'absence de Mr le Comte de Villersvaudey et de Mme de Stainville l'épouse de Mr le Comte de Choiseul, Mr Pierrecy lieutenant du Baillage de Pesmes et son épouse ; le sieur Belligond était l'entrepreneur de la cloche et de plusieurs autres ouvrages à faire audit Chaumercenne. Elle a été mise en place au clocher de l'église le 4 décembre sans le battant...Signé au bas du registre Deronzy secrétaire. Image(24)

Mr le Comte de Villersvaudey est Pierre François Richard le seigneur de Chaumercenne, Mme de Stainville est l'épouse du seigneur et baron de Pesmes. Le nom donné à cette cloche est MarieStéphanie, c'est le prénom de la dame de Pesmes.

Une seule cloche à l'église

Pour se conformer à loi du 23 juillet 1792 qui impose la présence d'une seule cloche dans chaque église, le conseil de la commune fait descendre du clocher, ce 15 frimaire an 2 (5 décembre 1793), la 2è cloche du clocher par 2 ouvriers capables de le faire : Claude François Dompaire et Etienne Faivre de Chaumercenne pour la somme de 30 liv. et pour la conduire à Gray Pierre Oudille pour 12 liv.

Cette cloche descendue ne semble pas être Marie Stéphanie mais l'autre beaucoup plus légère...

Changement de la cloche

Le 23 septembre 1813, le conseil municipal sous la direction de son maire Jean Huvier décide de refondre la cloche entièrement. Elle est cassée et ne rend plus aucun son. Le maire insiste sur la nécessité d'avoir une cloche pour la Communauté : une cloche est indispensable dans une commune, non pas seulement pour appeler les fidèles aux exercices religieux, mais aussi en cas d'incendie et encore pour annoncer l'ouverture ou la fin des travaux de la campagne.

De plus cette dépense n'est pas au nombre de celles inscrites dans le décret du 30 décembre 1809, ni à la charge des fabriques. La commune de la Résie ne voulant pas contribuer à sa dépense, le paiement sera étalé sur 3 ans grâce à une partie de la vente des bois en usance (affouages de 1814, 1814 et 1816).

Le marché est accordé au sieur Brunel, fondeur de cloches à Maisonneuve en Haute Marne. Jacques Guillemot maître-charpentier patenté demeurant à Pesmes s'est rendu le 2 janvier pour examiner la cloche ; il l'a trouvée bien fondue, ayant un son agréable. A la pesée elle était plus lourde de 12 livres, malgré la déduction faite du 5 % naturel. Elle a enfin été bien replacée par le sieur Simonot sur son beffroi.

La cloche n'a peut-être pas si bien été fondue que le sieur Guillemot le prétendait, puisqu'en 1820 (donc 7 ans après), une nouvelle cloche est bénie, (c'est l'ex-cloche datée de 1780 répondant au joli nom de Claude Marie, et ne pèse plus que 1817 livres), par Mr François Reynier curé de Bard desservant Chaumercenne. Elle a eu pour parrain Jean Baptiste Etienne Oudille propriétaire et pour marraine Mme Françoise Oudeau de la Résie St Martin épouse de Mr Pierre Oudot avocat et juge de paix du canton de Pesmes.

En face de l'inscription un Christ crucifié. La cloche est suspendue par 6 têtes de femmes aux cheveux tressés portant chacune 3 colliers au cou terminés par une croix. A la partie supérieure alternance de 4 fleurs de lys royaux et 4 arbres.

Une plus récente fut inaugurée en 1973. L'an de grâce 1973, sous le pontificat de S.S. PaulVI, Mgr Lallier étant archevêque de Besançon, j'ai eu pour parrain André Fraumont et pour marraine Mlle Julienne Roudot. Les abbés Guy et Francis Schlienger curés à Chaumercenne depuis 1944, Mr André Fraumont étant maire de la commune de Chaumercenne, Mr le chanoine Léon Montcensier de Marseille parrain d'honneur.

La couverture de l'église

L'église de Chaumercenne est entièrement couverte en laves jusqu'en 1825 ; une partie a d'abord été refaite en tuiles n'ayant pas les ressources pour la faire complètement, le restant l'a été en 1827 par la destruction de 124 m² de laves au-dessus de la nef, avec le blanchissage de l'intérieur de l'église pour une surface de 560 m².

Le 19 mai 1858 la couverture du clocher autant en fer blanc que tuiles, est usée et la pluie détériore la charpente qui maintenant doit être refaite, tout comme la couverture de l'église qui doit être modifiée et des chéneaux et des tuyaux de descente seront établis. La commune vote un crédit de 5.000frs, la commune de la Résie sera consultée pour sa participation à la dépense.