H03 AUBERT de Résie
- Détails
- Catégorie : Autres familles nobles liées aux différentes seigneureries de Chaumercenne
- Publié le dimanche 28 novembre 2021 19:25
- Écrit par THIEBAUT Alain
- Affichages : 293
Généalogie de la famille Aubert de Résie
Généralités
Pourquoi l’étude de cette famille ?
Au milieu du 17è siècle les Aubert dits de Résie ont été seigneurs en partie de Chaumercenne, on ne pouvait donc les oublier dans l’étude de Chaumercenne. De plus les alliances conclues par cette famille recroisent celles déjà étudiées dans mes généalogies précédentes : Mayrot, de Landriano, de Montureux…, où concernent des familles nobles du secteur de Pesmes comme celles des Grignet, de Crécy, Bertrand, Tricornot, Clerc…
Cette famille de riches marchands de Pesmes réussit à acquérir des fiefs dans les environs de Pesmes puis finalement à accéder à la noblesse ultime objectif de ses membres pour s’élever dans la hiérarchie sociale de cette époque.
L’accès de certaines personnes Aubert nobles à des pensions, à des charges réservées, à des titres honorifiques ou l’accès à des écoles royales, obligeant la présentation indispensable de titres notamment de noblesse plus ou moins ancienne, la reconstitution de cette généalogie s’en est trouvée facilitée
Les Aubert, marchands de Pesmes
Les premiers Aubert de Pesmes retrouvés dans des actes sont effectivement de condition modeste de simples marchands qui se sont enrichis par leurs commerces.
I-Jean Grignet marchand, de Pesmes
Le plus ancien Aubert marchand de Pesmes connu est Jehan Grignet cité co-échevin de Pesmes en 1565, puis par son testament en date du 25 avril 1575.
Ce testament montre qu’il est l’auteur d’une très nombreuse famille. Marié deux fois il eut 11 enfants dont 9 ont une descendance connue.
- de sa première épouse Claudine Boussard, il a deux filles mariées avant 1575, Gilette à N. Thomas et Jehanne à Didier Denyet, chacune recevra 50F en plus des dots et deniers de mariage prévus dans leurs contrats.
- d ’Anathoile Sanchey d’une famille bourgeoise de Pesmes, épousée en l’an 1541, on lui connaît 9 enfants cinq garçons et 4 filles
-Philiberte Aubert mariée à son insu, avant 1575 à Gilles de Saint Morris, il lui lègue cependant 100F
- Claudine, Catherine et Jehanne Aubert non encore mariées, chacune recevra 800F pour leur future dot
- Jehan, François, Guillaume, Gaspard et Hughues ses quatre fils désignés héritiers universels à parts égales, pour le reste de tous ses biens.
Si Jean Aubert décède vers 1576, son épouse Anathoile Sanchey lui survivra 10 ans puisqu’elle teste le 22 may 1586 mais son testament ne m’est pas connu.
En revanche celui de leur fille Catherine Aubert en date du 1er juillet 1599 permet de préciser les situations de ses frères et sœurs. Elle se dit handicapée et ne s’est pas mariée. Elle fait des legs à
-Jehanne Aubert la jeune sa sœur, mariée avant 1575 à François Napy citoyen de Besançon, 25 écus.
- Guillaume Aubert son frère 20F.
-Jehanne Aubert fille fut Jehan Aubert son frère 100F.
-Jehan et Antoinette Aubert frère et sœur enfants de François Aubert son frère 100F. Leur mère pourrait bien être Claudine Bertrand de Mosthey fille de Claude Bertrand seigneur de Venère.
-Estiennette et Claudine Aubert ses nièpces filles de fut honorable Gaspard Aubert son frère 10F.
Elle fait Hughes Aubert son frère prestre-curé de Champagney, héritier universel pour tous ses autres biens.
II-Guillaume Aubert marchand, de Pesmes
Guillaume Aubert est le second fils de Jean Aubert et d’Anathoile Sanchey, né vers 1570. Il est dit négociant puis bourgeois de Pesmes. Ce titre montre qu’il fait partie des gens aisés de Pesmes et dispose d’une certaine fortune qui va lui permettre d’acquérir des biens ; l’ascension des Aubert dans la hiérarchie sociale commence réellement avec lui.
Evoquons d’abord ses mariages.
En premières noces, il épouse damoiselle Julienne Grivel avec laquelle il aurait procréé noble Jean Baptiste Aubert et demoiselle Louise Aubert. Le couple aurait alors acquis des biens pour un montant de 38.000 F dont la moitié seraient acquis à ses dits enfants.
En1601, il épouse par contrat Jeanne Grignet de Pesmes, ce traité mérite d’être partiellement relaté tant les biens engagés sont importants.
Le contrat de mariage du 7 novembre 1601
Les futurs époux sont désignés ainsi :
le futur, Généreux et noble homme Guillaume Aubert fils de noble homme Jehan Aubert et damoiselle Anatoile Sanché et sa future de honeste fille damoiselle Jeanne Grignet fille de sage et noble homme François Grignet de Pesmes et damoiselle Claudine de Mongin.
Aucun des pères des futurs époux ne sont nobles mais cités comme nobles hommes…
Le contrat de mariage stipule que les parents de la future assurent à leur fille Jeanne Grignet une dot de 40.000F ce qui est considérable, 15.000 le lendemain des noces puis 15.000F dans un an et enfin 10.000F après le décès des Grignet père et son épouse.
Guillaume Aubert offre à sa future 100 escus d’or pour joyaux nuptiaux et la douhée de la somme de 400F par an sur le plus clair de ses biens, cette somme est rachetable cependant de 1200 escus d’or pour une fois seulement.
Ce contrat de mariage est passé à Pesmes en présence de Mre Hugues Aubert le prêtre frère du futur, de noble Guillaume de Mougin docteur es droits de Gray, noble Pierre de Landrianoescuyer seigneur de Champagnolot et de César Poncet dit le cavalier.
Peu après ce mariage il devient fermier des terres seigneuriales des Grande et Petite Résie, et était déjà cité en 1619 bourgeois de Pesmes. Avec les deniers dotaux de Jeanne Grignet son épouse il acquiert de nombreuses terres et vignes et des maisons à Pesmes et dans ses environs. Il se déclare ainsi sieur à Montagney, Thervay, Bard, Offlanges et Montmirey…
Il met son argent au service de personnes dont la situation financière demeure délicate, et même auprès de nobles seigneurs comme on va le voir après. Son portefeuille de rentes se gonfle de manière importante.
Guillaume Aubert et le sieur Guy de Crécy
Noble Guy de Crécy né en 1560, riche de ses seigneuries de Houssey en Vermandois, du Tremblois, Grande Résie et Chaumercenne en partie par son mariage en 1584 avec Suzanne de Beaujeu dont la mère Geneviève de la Baume dame de Chaumercenne l’a dotée de 4.000 livres, voit sa situation financière en très grande difficulté, il est pratiquement ruiné à cause d’une scandaleuse arrestation perpétrée lors d’une expédition qu’il conduisait pour visiter sa terre et ses parents de Crécy d’Houssey en Vermantois en Picardie.
Elle est menée le 4 septembre 1582 au franchissement d’un bac dans l’Aisne par une compagnie de gens de guerre. Cette bande va détrousser les voyageurs (Guy de Crécy, ses 3 serviteurs et son chapelain), voler chevaux, argent, bijoux puis exiger pour leur libération une rançon énorme (1.000 écus d’or). Mais où trouver l’argent ? D’abord il vendit sa chère terre de Houssey à vil prix à ses neveux de Crécy qui profitèrent de la situation.. .mais qui ne bouchait qu’une bien faible partie de la rançon.
Sa jeune épouse se démène en Franche Comté pour compléter l’argent de la rançon par des ventes et emprunts de toute sorte, même sa dot y passe. La rançon de 1.000 écus d’or finalement versée, Guy de Crécy et ses compagnons sont libérés au printemps 1583, mais lui est complètement ruiné.
Pour survivre, il fait appel à des gens fortunés comme ici à Guillaume Aubert pour lui avancer de l’argent, sous forme de rentes.
La première rente date de l’an 1602 (20 ans après la rançon…), est d’un montant conséquent : 7.000F de principal pour une rente annuelle et perpétuelle de 560F livrable par le sieur de Crécy en la maison dudit Aubert à Pesmes, chaque 17 octobre commençant l’année prochaine jusqu’à l’entier remboursement des 7.000F que ledit Aubert a réellement versés audit de Crécy, tant en escus que doubles pistolles d’Espaigne, que de doubles Philippes dallés d’or, reçus en mains par ledit sieur de Crecy dont il est content.
L’acte est passé audit Chaumercenne en la maison du sieur de Crécy le 11 octobre 1602 par devant Philibert Tuebois notaire de Pesmes et coadjuteur du tabellionnage au Comté de Bourgogne.
(Le taux d’intérêt pratiqué ici est de 8 %)
Combien de temps a perduré cette rente ? Probablement des dizaines d’années ?…
Cette seconde rente en date de 1608 constituée par Guy de Crécy au profit de Guilleume Aubertest moindre.
Ce 22 avril 1608 généreux sieur Guy de Crécy seigneur du Trembloy, La Grande Résie vend à honorable Guillaume Aubert de Pesmes, la rente annuelle et perpétuelle de 30F monnoye de Bourgogne pour un capital d’un montant de 375 F que ledit sieur vendeur pourra payer en deux termes égaux ; ledit de Crécy agissant en son nom comme en ceux des manants et habitants de Grande Résie.
Cette rente durera, puisque vingt cinq ans plus tard, Jeanne Grignet veuve du sieur Guillaume Aubert reconnaît avoir reçu des mains de son fils noble Pierre Aubert seigneur de la Grande Résie au nom de la communauté du lieu, la somme de 187F 6 gros représentant le dernier terme du capital de ladite rente.
Un petit compte rapide : les habitants de Grande Résie dont Guy de Crécy se sont acquittés bien sûr du capital de 375 F majoré du montant des intérêts de 30F annuellement qui fait donc 750F. La famille Aubert a donc engrangé un bénéfice double de la somme prêtée ...
Descendance de Guillaume Aubert
Les affaires allant très bien, le riche marchand et bourgeois de Pesmes Guillaume Aubert peut donc facilement marier ses filles avec de nobles seigneurs du secteur de Pesmes.
Voyons donc sa descendance.
-De sa première alliance avec Jeanne Grivel, Guillaume Aubert a eu
-Louise mariée à Pesmes le 12février 1609 à noble Philibert de Froissard seigneur de Bersaillin (39) né à dole en 1571 fils de Simon Froissard écuyer docteur es droits, le futur Premier Président de la Chambre des Comptes de Dole, et de Claudine d’Agay. Il décède à Dole de la peste en 1636.
-de la seconde avec Jeanne Grignet, il aura
-Jean Baptiste Aubert jésuite
-Pierre Aubert qui suit
-Marie Aubert mariée par contrat le 6 mai 1630 à Henry Mairot né le 2 novembre 1602 fils de noble Pierre Mayrot capitaine de cavalerie, co-seigneur de Valay et de dame Jeanne de Champagne. Le futur est écuyer seigneur de Valay et Chaumercenne en partie, capitaine de cavalerie dans le régiment de Belvoir.
La dot de Marie Aubert s’élève à 18.600F troussel inclus, que doit régler son frère à son futur beau-frère Henry Mayrot. Le règlement de la dot est curieusement rapide puisque le 27 décembre 1631 le sieur de Valay confesse avoir reçu ladite somme de 18600F dudit sieur de Résie.
Henry Mayrot meurt en 1642 des suites de ses blessures lors d’une campagne de guerre.
-Jeanne Aubert célibataire qui vit en la maison de son frère Pierre Aubert sieur des Résies où elle teste le 6 mars 1656 . Elle lègue 100F à sa sœur Marie veuve du sieur de Valay, à Henry et Jeanne Françoise Aubert enfants du sieur des Résie à chacun aussi100F, idem à Jean Baptiste Aubert son frère jésuite et la même somme à Louise Aubert sa sœur veuve du sieur de Bersaillin. Elle institue noble Pierre Aubert sieur des Résies son héritier universel pour tous ses autres biens.
Achat d’une terre et d’un château
Guillaume Aubert rêve d’acquérir une terre comme les seigneurs qu’ils côtoient à Pesmes et dans les environs. L’occasion se présente en 1618, des terres viennent de se libérer celle de la Grande Résie et du Tremboy qui appartiennent à noble sieur Guy de Crécy mises en décret au siège de Gray, puis vendus pour payer les dettes de son père et les siennes. 36 ans après la fameuse rançon, sa situation ne s’est pas améliorée. Et le principal de 7.000F de la fameuse rente n’a toujours pas été remboursé.
Guillaume Aubert se porte acquéreur de la terre et du château de la Grande Résie et en obtient l’adjudication.
Guillaume fier de son acquisition en profite par ajouter de Résie à son nom, il s’appelle désormais Guillaume Aubert de Résie mais il ne possède toujours pas le titre de noble… il n’en profitera guère puisqu’il meurt dans l’année 1619, concidence étrange l’ancien seigneur de Grande Résie Guy de Créy décède en cette même année.
Les biens acquis à La Grande Résie sont de nouveau mis en décret en 1625 pour être vendus. Jeanne Grignet veuve de Guillaume Aubert figure dans la liste des parties colloquées tant en son nom qu’en ceux de ses enfants pour la somme de 7.000F…
Elle emporte l’adjudication de ces terre et seigneurie de la Grande Résie, les 7.0000F de la collocation y sont pour quelque chose
Elle n’en donne que tardivement le dénombrement, le 4 mars 1628 car elle dut attendre la permission des gouvernants de la Province pour acquérir des biens féodaux dans le Comté de Bourgogne. Celle-ci lui arrive en 1626 avec la mention : Jeanne Grignet veuve de Guillaume Aubert bourgeois de Pesmes est autorisée à posséder la terre et seigneurie de la Grande Résie ayant appartenu à son dit mari vendue par décret et qu’elle a achetée au nom de ses enfants.
Le château de Grande Résie ayant subi les ravages des guerres ne présentait plus aucun intérêt militaire, il fut vite remanié pour devenir une demeure seigneuriale pour les héritiers de Guillaume Aubert et de Jeanne Grignet dont Pierre Aubert qui suit.
III-Pierre Aubert le noble seigneur des Résies
Pierre Aubert né vers 1613 est l’unique fils de Guillaume Aubert le riche marchand de Pesmes.
Il est capitaine des fusiliers en Flandres pour le service du Roi d’Espagne quand en 1626 il épouse demoiselle Françoise Lallemand de Pesmes fille de fut noble Henry Denis Lallemand escuyer seigneur d’Augerans, Résie et Sauvigney, et de Damoiselle Louise d’Andelot issue d’une illustre famille de la Comté fondue dans celle de Vaudrey St Rémy
Dans le contrat de mariage Pierre Aubert accorde à sa future épouse la somme de 1500F pour joyaux nuptiaux, quant à Louise d’Andelot mère de Françoise Lallemand, elle lui offre en dot le fief d’Andelot à Pesmes et la superbe chapelle du même nom en l’église du lieu.
Dans cette seigneurie d’Andelot se trouve un fief à Chaumercenne possédé par les nobles sieurs d’Andelot depuis le mariage de Béatrice de Bard dame de Chaumercenne et de Jallerange avec Jean d’Andelot vers les années 1340.
Depuis, ces sires d’Andelot issues de Béatrice de de Bard dame en partie de Chaumercenne sont demeurés seigneurs dudit Chaumercenne, titre que put prendre Pierre Aubert par son mariage avec la fille de Louise d’Andelot.
Cette chapelle joyau de l’art, de style renaissance représente pour le futur marié une marque de prestige vis à vis de la noblesse pesmoise. Commandée par Pierre d’Andelot abbé de Bellevaux vers 1555 pour lui servir de lieu de sépulture et à son frère Jehan d’Andelot bailli de Dole et premier écuyer de l’empereur Charles Quint, elle illustre toute la grandeur et la noblesse de cette famille d’Andelot.
Acquisition de la terre de la Petite Résie
Cet achat est fait sans problème, un simple échange entre Pierre Aubert et le sieur Marquis de Saint Martin seigneur de Pesmes.
Le 28 aoust 1649 par devant le notaire Hérald Luxeul, Charles de la Baume marquis de Saint Martin seigneur de Pesmes échange sa terre et seigneurie de la Petite Résie contre la terre et seigneurie de Sauvigney appartenant à noble Pierre Aubert seigneur de la Grande Résie et à son épouse Françoise Lallemand.
On ne sait rien de cet échange pas même s’il y a eu une soulte, les actes du notaire Hérald Luxeul n’ont pas été retrouvés, seul le répertoire nous est connu , dommage...
Désormais Pierre Aubert va pouvoir se qualifier de seigneur des Résies.
Pierre Aubert noble
Mais il lui manque l’essentiel le titre de noblesse dont il en fait demande auprès des princes gouvernants la Comté .
Le 12 octobre 1630 des lettres de noblesse lui sont adressées depuis Madrid Royaume de Castille, accordées par Philippe IV Roi d’Espagne, puis signées de nostre chère amée bonne tante Madame Isabelle Clara Eugénia par la Grâce de Dieu, Infante d’Espagne… au motifs suivants
Résidant à Pesmes, a esté représenté tant du costé paternel et maternel issu de familles franches et catholiques. Ses prédécesseurs luy ont laissé de bons et suffisants moyens pour vivre de ses rentes, à raison de quoi luy ont esté accordées lettres patantes pour tenir fief jusquuà la somme de 18000 florins qu’il a employé pour acheter la seigneurie de la Résie size rière nostre cher pays et Comté de Bourgogne. Et comme l’aiguillon de l’honneur et de la vie l’incite à une qualité plus relevée pour s’employer en nostre service d’autant plus d’aulthorité, il nous a très humblement supplié dque nostre bon plaisir fut de l’annoblir et sur ce luy faire dépescher nos lettres patentes en tel cas pertinentes… cela a esté fait.
Ledit suppliant sera tenu de payer à nostre proffit certaine finance et somme de deniers à l’arbitrage de nos très chers et féaux les présidents agents de nostre Conseil d’Estat.
Il pourra porter les armoiries qui suivent ;
-Escu d’azur à un lion d’argent couronné de mesme et tacheté de sable
- heaume ouvert et treillé
-borrelet et achement de mesme métail et couleur des armes
-cimier un lion d’argent naissant.
Ces lettres patentes ne seront vues et lues enregistrées et entérinées à la Chambre des Comptes de Dole que le 16 janvier 1657. Pour quels motifs ? De Madrid en passant par Bruxelles avant de rejoindre Dole le trajet du courrier peut à la rigueur mettre un an, mais pas 27 ...
Pierre Aubert seigneur des Résies ne se gênera pas pour user du titre de noble sans attendre son enregistrement si tardif à la Chambre des Comptes… Voici donc noble Pierre d’Aubert de Résie .
Pierre Aubert continue ses acquisitions et accumule les rentes
On le voit alors faire des achats de terre comme celui opéré le 28 mai 1633 par devant le notaire Pierrecy, de biens appartenant à Marguerite de Landriano mère tutrice des enfants de fut noble Pierre Grignet son mari en son vivant docteur es droits, Pierre d’Aubert étant le neveu du défunt par sa mère Jeanne Grignet.
Mais il achète des terres à des personnes plus modestes comme Hylaire Poirey dont il acquiert 2 journaux à Chaumercenne pour un montant de 33 F. La vente est passée le 20 mai 1649 à Pesmes devant le notaire Hérald Luxeul.
En 1651 c’est devant le notaire Tuébois qu’il se porte acquéreur de biens appartenant à noble François Grignet son cousin docteur es droits et lieutenant au baillage de Dole et à damoiselle Claudine Froissard son épouse.
Toujours devant ce notaire Tuébois le sieur des Résies vend le 3 avril 1653 à Denis Jolibois de Bonencontre en France, un meix avec jardin et chenevière pour 300Fpour laquelle somme ledit acquéreur constitue et lui vend la rente annelle et perpétuelle de 21F payable chaque 3 avril jusqu’au remboursement total dudit montant de la vente. (du 7%)
L’état de santé de son épouse se dégrade et le 27 mai 1656 Françoise Lallemand fait rédiger son testament par devant Claude François Luxeul notaire à Pesmes. Il est publié au baillage de Gray le 26 juin 1756, Françoise Lallemand mourut donc entre ces deux dates.
Elle lègue à sa fille Claudine Aubert 10.000F pour sa dot de mariage et 800F pour ses habits nuptiaux et son troussel qui est la même somme que celle accordée à son autre fille feue Jeanne Françoise Aubert décédée en 1655, fait un legs à sa nièce Françoise de Guilloz fille de noble Claude de Guilloz sieur de Montmirey le Chastel et donne 100F aux Familiers de l’église Saint Hilaire de Pesmes pour une fondation, et 30F aux Capucins de Pesmes.
Elle accorde l’usufruit de ses biens à noble Pierre Aubert son mari et institue Lambert Aubert mon fils bien aymé héritier universel.
Pierre Aubert veuf ne le restera pas vraiment longtemps puisque le septembre de cette même année 1656, il signe à Montmirey un contrat de mariage par devant ce notaire Claude François Luxeul, dans lequel il accorde à sa future épouse Claudine de Darbonnay pour 800F de joyaux nuptiaux.
Le recensement effectué à Pesmes en février 1657 pour la répartition du sel de l’ordinaire montre que noble Pierre Aubert réside à Pesmes avec son épouse Claudine de Darbonnay deux enfants (sûrement Lambert et Claudine Aubert), une femme de chambre, un valet et une servante : en tout sept personnes.
Le 16 août 1658 puis le 9 septembre 1658 le sieur de Résie est convoqué à l’Assemblée des Etats Généraux du Comté de Bourgogne qui se réunit à Dole par Mr de Beauffremont baron de Scey il y est invité sous la mention : Nostre très cher et bien aymé Pierre d’Aubert sieur de Rézie, preuve s’il en est nécessaire, de sa noblesse puisque ces lettres ne sont adressées qu’à des nobles, mais aussi de la place qu’il a prise dans cette noblesse comtoise.
Il sera d’ailleurs convoqué une troisième fois le 29 juillet 1662, mais il meurt peu avant ; c’est à son fils Lambert d’Aubert de Résie que l’Ordonnance prise par les Présidents de la Chambre de la noblesse le comprendra pour 3 bénates de sel, dans le rôle de distribution de ce sel, il a à peine 20 ans.
L’achat manqué de la seigneurie de Cul à la Petite Résie
A la mi-décembre 1658 une occasion se présente à Pierre Aubert d’accroître son patrimoine. La seigneurie de Cul à la Petite Résie possédée par Etienne de Montureux seigneur de Chevigney est libre à la vente, l’affaire semble faite puisque le 15 octobre 1658 par devant le notaire Barthe, Jean Baptiste de Montureux ayant droit à cause de noble Estienne de Montureux(son père) vend à noble Pierre Aubert seigneur des Résies, une portion de seigneurie sise à la Petite Résie dite la seigneurie de Cul pour la somme de 1200F.
La vente st bien réalisée puisque le 29 février 1659 Pierre Aubert donne dénombrement de la seigneurie de Cul rière le territoire et finage de Résie Saint Martin, à Très Illustre et puissant seigneur Messire Charles de la Baume. Cette seigneurie de Cul consiste en 3 faulx et demie de prels, 8 journaux,12 éminottes et 5 boissels de terre avec maisons jardins et meix.
Pourtant le 6 mars 1660 de Bruxelles Charles de la Baulme du consentement de dame Albertine de la Baume son épouse, donne procuration à Claude François Luxeul procureur d’office audit Pesmes, pour user de son droit de retrait qui lui appartient, au sujet de l’achat fait par noble Pierre Aubert de la seigneurie de Cul, en lui rendant le prix de son acquisition et le rmboursement des frais supportés.
Ce droit de retrait féodal dont a usé le seigneur de Pesmes ne devait avoir effet que dans le mois suivant la vente et non pas comme ici un an et demi plus tard… Charles de la Baume a du abuser de ses grands pouvoirs pour ce délai dépassé, ou offrir d’autres contreparties non inscrites dans l’acte de retrait.
Le 23 mai 1660 noble Pierre d’Aubert seigneur des Résies et Chaumercenne en partie vend à Pierre Guyotte dit Millan et son épouse Françoise Courboillet de Chaumercenne 2 ouvrées de vigne audit lieu chargés du cens de 4 deniers au sieur de Pesmes pour la somme de 60F. L’acte de vente est passé audit Pesmes par devant le notaire Laurent Lasnier du lieu. Ce sera probablement un des derniers actes signés de sa main
De sa première union Pierre d’Aubert seigneur des Résies aura de dame Françoise Lallemand aura 3 enfants
- Jeanne Françoise d’Aubert mariée le 6 mars 1652 à noble sieur Claude de Guilloz écuyer seigneur de Montmirey le Chastel capitaine de 200 hommes en Italie. Elle décèdera avant 1656 laissant une fille Françoise de Guilloz.
-Claudine d’Aubert alliée le 2 juin 1672 à noble Alexandre d’Esternon seigneur du lieu écuyer, capitaine d’infanterie.
- Lambert d’Aubert de Résie qui suit.
IV-Lambert d’Aubert de Résie
Lambert Aubert naît à Pesmes le 11 septembre 1642 ses parrain et marraine sont le sieur Hugues de Mongin et Illustre Lamberte de la Baume belle-mère de Charles de la Baulme le nouveau seigneur de Pesmes. Cette dernière est à l’origine du prénom du futur seigneur de Résie.
Gentilhomme de la Grande Vénerie du Roy, il a l’insigne honneur d’être nommé en 1660 pour aller accueillir Marie Thérèse l’Infante d’Espagne sur la frontière, la future épouse de Louis XIV.
Le 22 may 1666 Lambert d’Aubert de Résie épouse dame Christine de Capris fille de Messire Laurent de Capris sieur de la Peisse gentilhomme de Son Altesse Royale de Savoye
Pierre Aubert père de Lambert et Claudine de Darbonnay femme et compagne dudit Pierre Aubert avaient préparé cette union mais Pierre d’Aubert a du décéder avant .
Ils nomment Claude Louys de Faletans procureur spécial pour agir et et passer ce contrat de mariage entre messire Lambert d’Aubert son fils et demoiselle Christine de Caprice. Il y est précisé qu’à la passation du traité, il relâche à son fils les terres et seigneuries des Résies et Chaumercenne qu’il détenait, sans rien s’en réserver et ce dès le lendemain des nopces.
Il promet de nourrir, loger et entretenir la demoiselle future espouse de son fils, leurs enfants, valet et servante, les loger dans une maison séante audit Pesmes au devant du grand château, avec leurs chevaux.
De plus il il nomme son fils seul et unique héritier pour tous ses biens, se réservant la somme de 2.000F.
Pour cette union Claudine Darbonnay relâche au sieur Aubert son beau-fils la moitié de ce qu’elle peut prétendre en l’hoyrie dudit sieur de Résie.
L’acte est fait, passé audit Pesmes pardevant Laurent Lasnier notaire ce 22 may 1666.
Achat en 1675 d’une partie de la seigneurie de Chevigney
Claude de Landriano est un seigneur d’origine lombarde (arrivée à Pesmes au début du 16è siècle) qui a son habitation à Pesmes dans la rue des châteaux, une grande demeure contigue au Château-Rouillaud. Marié à Marguerite Mairot dont la mère est Marie Aubert il est un cousin de Lambert d’Aubert.
Le 22 février 1663 Claude de Landriano échange les cinq sixièmes de sa seigneurie de Champagnolot avec Messire le marquis de la Baume baron et seigneur de Pesmes qui lui concède la seigneurie et haute justice de Chevigney, mais avec une soulte de 700F. Et les difficultés vont commencer.
La maladie de sa belle-mère Marie Aubert puis celle de son épouse Marguerite Mayrot vont lui causer des frais énormes, plus de 2.000F de pharmacie…Il doit de plus s’acquitter de rentes contractées auprès de certains seigneurs dont une en principal de 1.600F envers le Marquis de la Baume dont il ne peut en régler que 380F le 23 septembre 1664.
Ne pouvant satisfaire toutes les dettes qui s’accumulent, ses biens sont donc mis en décret par le Parlement de Dole pour être vendus.
Le 1er janvier 1676 Lambert Aubert seigneur des Résies ayant acquis une partie des biens décrétés du sieur de Landriano et de fut Marguerite Mairot (sa cousine), tout particulièrement la haute moyenne et basse justice de la terre et seigneurie de Chevigney les Pesmes avec droits de fief, rière-fiefs, lods censes, redevances, amendes, retenue et le droit de mainmorte sur les suiets dudit seigneur, et plus généralement tous droits dépendant d’icelle, avec aussi le fief et chevance provenant feu Thiebaut de Branc sieur de Chassez sise à Chevigney.
Foi et hommage et droit de retenue de la terre et seigneurie de Chevigney
Ces actes de soumission du vassal devant son seigneur mérite que l’on s’y attarde même si le récit es lourd à digérer
Après ce dénombrement, Lambert Aubert doit satisfaire au debvoir et hommage qu’il doit à Haut et Puissant Seigneur Mre Charles de la Baume Marquis de Saint Martin Baron et Seigneur de Pesmes du fief duquel meu et despend ladite seigneurie de Chevigney, en la salle du chasteau de Pesmes et devant ledit sieur Marquis de Saint Martin, s’estant mis en debvoir teste nue les mains jointes et les genouls en bas, a supplié ledit seigneur de le recevoir en foy et hommage soubs promesse de s’acquitter de tous les debvoirs auxquels un vassal est tenu envers son seigneur.
Ce dénombrement est fait le 1er janvier 1676 à Pesmes par devant Pierre Maistret notaire audit lieu.
Le 23 janvier 1676 le sieur de Résie ayant supplié ledit marquis de Saint Martin de lui accorder le droit de retenue de ladite terre et seigneurie de Chevigney qui luy appartient pour l’adioindre à leur terre e et baronnie de Pesmes de laquelle de toute ancienneté elle en at esté despendante, néanmoins affin d’ebviter à toute sorte de difficulté scavoir faisons que ledit sieur de Résie nous a rendu les foy et hommages requis et donné le dénombrement de ladite terre et seigneurie de Chevigney, nous cédons et accordons audit sieur de Résie de gré spécial par les présentes le droit de retenue de cette dite terre et seigneurie de Chevigney.
Le seigneur de Pesmes n’a pas usé de son droit de retenue comme l’avait subi son père Pierre Aubert en 1658 pour l’acquisition de la seigneurie dite de Cul à la Petite Résie.
Lambert d’Aubert peut désormais se qualifier de seigneur des Résies, Chevigney et Chaumercenne en partie…
Vente en 1676 d’une vigne en friche à Pesmes
Dans le mois qui suit l’achat de la seigneurie de Chevigney, Lambert d’Aubert se débarrasse de quelques terres ou vignes laissées à l’abandon par Claude de Landriano. c’est le cas d’un quartier de vigne en friche au vignoble de Pesmes provenant du décret fait sur les biens du sieur de Landriano.
Noble sieur Lambert d’Aubert de Pesmes seigneur de la Grande Résie, Chevigney, co-seigneur de la Petite Résie et de Chaumercenne en partie vend ce quartier de vigne à Messire Laurent Davadan de Pesmes boucher, ce quartier chargé envers le sieur marquis de Saint Martin seigneur de Pesmes, moyennant le prix et somme de 33F monnoye de ce pays et Comté de Bourgogne.
L’acte est passé à Pesmes pardevant Claude Maistret du lieu notaire royal, le 9è de febvrier 1676 en présence de Mre Claude Giboulet et Pierre Angelot de Pesmes tesmoins requis.
Le remariage de Lambert d’Aubert
L’union de Lambert d’Aubert avec Christine de Capris sera brève, moins de 10ans (la liste des actes de naissance concernant le couple s’arrête en 1673) puisqu’il convole en secondes noces le 18 novembre 1679 avec Jeanne Tabourot veuve de Pierre Grignet en son vivant docteur en droits et possesseur d’un fief à la Résie en 1676. Jeanne Tabourot est fille de Messire Nicolas Tabourot écuyer et de dame Jeanne Rigolet de Dijon nobles familles de cette ville. Ce contrat de mariage est signé par devant Dié notaire à Gy.
Lambert d’Aubert connaissait donc bien Jeanne Tabourot, Pour l’épouser il dut attendre le décès de Pierre Grignet et la dispense de mariage qu’on lui a accordée plus tard.
Lambert d’Aubert et encore le sieur de Landriano son cousin
Lambert d’Aubert viendra encore au secours de son cousin Claude de Landriano en lui accordant un prêt de 300F le 16 décembre 1679.
Comme noble Claude Philippe de Landriano (il a 20 ans) escuyer de retour de troupe dans le régiment du Colonel de Chevraux, a ordre de retourner audit régiment que s’il est pourvu d’un esquipage suffisant pour cela et comme noble Claude de Landriano son père n’a pas pareillement de deniers pour satisfaire une semblable dépense, laquelle pourtant est absolument nécessaire pour l’advencement et la fortune dudit Landriano fils :
C’est pourquoi il se serait adressé à noble Lambert Aubert de Pesmes escuyer seigneur des Résies, Chevigney et Chaumercenne en partie et l’aurait prié leurs prester la somme de 300F pour l’employer à l’esquipage dudit Landriano fils.
Aussi les sieurs de Landriano père et fils ce dernier assisté de noble sieur Jacques Raclet docteur en droits seigneur de Chassey, Champagnolot son curateur comme aussi de Jeanne Baptiste de Landriano ont confessé avoir reçu réellement et comptant laditte somme en escus blanc, patagons, pistolles et aultres monnoyes ayant cours en ce pays, du sieur de Résie et destinée à l’employer comme il l’a assuré, à faire son esquipage pour retourner à l’armée au service de Sa Majesté (le Roi d’Espagne) et rejoindre son régiment à présent en quartier en Rouergue.
Le sieur de Landriano père a promis de rendre ladite somme au sieur de Résie devant Carnaval prochain et , à défaut de paiement d’en payer les intérets au feurg de 5 %
Et pour plus grande assurance, Landriano père et fils consentent à ce que le sieur d’Aubert jouisse dès à présent des biens sis à Malans appartenant aux enfants du sieur de Landriano père, de plus Claude de Landriano a hypothèqué ses biens et l’action qu’il a à Gray contre Pierre Mongin de Bard concernant 12 ouvrées de vignes audit lieu.
Fait et passé audit Pesmes le 18 décembre 1678 par devant le notaire Laurent Lasnier.
La détresse de Claude de Landriano doit être grande pour n’avoir plus la possibilité d’acheter un cheval et l’habillement pour son fils…
Lambert d’Aubert est qualifié de gentilhomme de la Grande Vénerie du Roy, titre acquis après le rattachement de la Comté au Royaume de France suite au traité de Nimègue signé en 1678 avec l’Espagne.
En 1690 il a le malheur de perdre son fils aîné Emmanuel d’Aubert officier de dragons mort au combat à l’âge de 23 ans.
Il fait ensuite enregistrer son blason à l’Armorial Général de 1696 (registre de Gray), il lui est alors demandé la confirmation des lettres d’anoblissement accordées à Pierre Aubert son père seigneur de Résie le 12 octobre 1630, on y trouve le paiement de 6.000Liv et de 600 autres pour les 2 sols par livre d’imposition le 26 novembre 1699.
le 28 juillet 1701 Lambert d’Aubert seigneur des Résies, Chevigney vend une maison en la grande rue de Pesmes, à Messire Jean Collas Correcteur en la Chambre des Comptes du Roy à Dole pour la somme de 4.000 liv, par devant Jean Baptiste Grand notaire à Pesmes.
Son épouse Jeanne Tabourot teste le 7 mai 1706, ce testament n’est publié au baillage de Gray que le 17 janvier 1713, curieusement 8 jours après,Lambert d’Aubert décède à Pesmes lui aussi le 25 janvier 1713 âgé de 71 ans.
De son premier mariage avec Christine de Capris, après le décès d’Emmanuel d’Aubert il ne reste plus que Claude François d’Aubert de Résie qui suit, et du second lit avec Jeanne Tabourot on lui connaît deux autres fils Charles et Philippe d’Aubert qui suivront.
Va-Claude François d’Aubert de Résie
Claude François d’Aubert naît à Pesmes en 1671 de l’union de Lambert d’Aubert de Résie et de sa première épouse Christine de Capris.
Son mariage mérite d’être signalé tant les futurs déjà âgés sont issus de familles très proches.
Claude François d’Aubert a déjà 36 ans quand il épouse en 1707 Jeanne Pierre Grignet veuve de Melchior Couchet de Saint Vallier Conseiller du Roi et trésorier de Bourgogne dont elle deux enfants.
Jeanne Pierre Grignet est née à Pesmes en 1669 (38 ans) fille de fut Pierre Grignet en son vivant docteur en droits et de Jeanne Tabourot. Or cette Jeanne Tabourot n’est autre que la seconde épouse de Lambert d’Aubert père du futur époux. Elle a donc la charge des 2 filles qu’elle a eues avec Pierre Grignet. On peut raisonnablement penser que Jeanne Tabourot est à l’origine du mariage de son beau-fils avec sa fille Jeanne Pierre Grignet.
Claude François d’Aubert est cité capitaine de dragons au régiment de la Reine, et le 7 mars 1707 il est pourvu de la charge de Mr de Valay (Jean François Pétremand) de chevalier d’honneur en la Chambre des Comptes et reçut le 31 mai 1707 .
1713- acquisition d’un fief à Chevigney
Un fief se libère à Chevigney, il a appartenu à la famille de Montureux en la personne d’Estienne de Montureux vers 1630. Il est au début de l’année 1713 la possession de ses descendants en la personne de noble Laurent de Montureux et de sa sœur Jeanne Louise de Montereux.
Le 27 mars 1713 Antoine Louis de Donneraet seigneur de Velleguindry tant en son nom qu’en qualité de donataire de noble Laurent de Montereux et Jeanne Louise de Montureux ses oncle et tante vendeurs aussi, ont vendu pour toujours à Messire Claude François d’Aubert chevalier d’honneur à la Cour des Comptes des Comptes de Dole, seigneur de la Grande Résie la part et portion qu’ils ont dans le domaine de Chevigney et villages circonvoisins de Pesmes sans rien y réserver, en terres, prels, moulins, vignes, chenevières, meix et maisons, jardins, vergers, censes, redevances, poules, lods, justice et seigneuries, droit de fourg, bois, tailles, sujets néanmoins le sieur Bressand y a un quart qui n’est pas compris dans ladite vente.
Le fief est mouvant et dépendant de Sa Majesté se chargeant ledit sieur de Chevigney acheteur d’en faire les prestations de serment foy et hommages conformément a la coutume, et seront tenus lesdits vendeurs d’en remettre incessamment au sieur acheteur une copie de leur partage pour lui servir à donner un dénombrement et à reconnaître en quoi consiste le fief dans lequel sont compris tous droits honorifiques et de patronage despendant dudit fief en l’église de Chevigney,
Le présent et perpétuel rendage est ainsy fait moyennant leprix et somme de 8.750F ancienne monnoye du Comté de Bourgogne que ledit sieur Aubert a payé et délivré audit vendeur en escus au coing neuf et autres espèces recevables…
L’acte est passé au château de Neurey le 27 mars 1713 pardevant Charles François Magdeleine notaire de Pesmes, lesdits vendeurs devaient à noble Claude Etienne Clerc seigneur de Neurey, Aboncourt la somme de 4559F 15 sols (motif de la vente et du lieu de Neurey).
-Et le 30 avril 1713 les gens tenant la Chambre des Comptes de Dole ont fait don, accordé par les présentes à Claude François d’Aubert tout droit de retrait féodal qui nous est eschus et même à cause de l’arrêté qui lui a esté fait le 27 mars 1713 du fief de Cul situé à Chevigney, à charge toutefois de nous rendre foy et hommage nous appartenant pour raison de fief.
Voici donc noble Claude François Aubert seigneur se la Grande Résie et Chevigney en partie.
Son union avec Jeanne Pierre Grignet ne dépasse pas les 8 ans, Claude François d ‘Aubert de Résie le seigneur de Chevigney s’éteint à Pesmes le 10 avril 1715 à l’âge de 54 ans, deux ans seulement après son père Lambert d’Aubert.
il en aura deux filles
-Jeanne Françoise d’Aubert de Chevigney l’aînée fut mariée en 1731 avec noble François Hudelot baron de Pressigny décédé avant 1654. Le couple habitait Dole. Ils en ont Jeanne Claude Hudelot mariée en 1750 à Monseigneur Etienne Desmier d’Archiac lieutenant général. Leur fille Jeanne Louise Desmier d’Archiac née en 1751 à Paris, marié en 1771 au comte Davasse de St Amaranthe décédé en 1789, tenait un salon très fréquenté près du Palais Royal grâce à sa beauté et à celle de sa fille Amélie. La Révolution ne les épargnera pas ainsi que leur famille.
Jeanne Louise Desmier la mère (43 ans), Amélie sa fille (21ans) et son mari guère plus âgé, Charles Davasse son fils (17) seront les 4 guillotinées le 22 prairial an 2 (17 juin 1794).
-Jeanne Gabrielle d’Aubert de Résie la cadette qui suivra.
Un mois et demi après le décès de son mari, sa femme Jeanne Pierre Grignet règle le problème du droit de four banal en signant un contrat d’abonnement avec les manants et habitants de Chevigney. L’acte est dit d’abonnage.
Abonnement du droit de four
Le 19 may 1715 Jeanne Pierre Grignet douhairière de feu Messire Claude François d’Aubert écuyer seigneur de Chevigney et Résie chevallier d’honneur en la Chambre et Cour des Comptes séante à Dole, tant en son nom que de Mre Philippe d’Aubert seigneur de Résie et lui aussi de Chevigney capitaine de cavalerie au service de sa Majesté absent a cédé, et abandonné aux habitans et communauté de Chevigney représentés par Jean Gachot, Jean et Jean Claude Gachot, Claude Bon…
la moitié de la maison et le droit du fourg bannal dudit Chevigney apartenant audit seigneur Philippe d’Aubert et finallement le demy quart et demy ( les 3/16è?) aussi de la maison et droit de fourg bannal dudit lieu, et le reste dudit fourg apartenant à Madame de Montureux et aux sieurs Bressand, la dame ne cédant ny vendant que sa part et celle dudit Philippe d’Aubert,
Le présent abonnage et cession ainsi fait au rendage annuel par chaque particulier résidant audit Chevigney, de deux mesures de froment à celle de Pesmes par iceux auxdits seigneur et dame, chaque jour feste de St Martind’hyver, le premier terme commençant audit jour de l’an prochain 1716.
Si un vicaire permanent ou un recteur d’école ou patre vient à résider en cette maison, il ne payera aucune chose pour le droit de son fourg.
Fait leu et passé à Pesmes le 19 may 1715 pardevant Claude Jeannier notaire royal résidant à Pesmes, en présence de Jacques Barreaux et de Hiérome Cheuvier de Dammartin tesmoins requis.
Les sieur et dame de Chevigney relâchent ledit bâtiment à la communauté de Chevigney, en contre partie du versement annuel par chacun, de deux mesures de froment. Ce droit de fourg n’est pas total puisqu’il reste celui concernant les habitants de Chevigney dépendant des sieurs de Montureux et Bressand...
Jeanne Pierre Grignet teste en l’an 1738 et meurt peu après. Voici un aperçu de son testament.
Testament de Jeanne Pierre Grignet
Jeanne Pierre Grignet veuve de Claude François d’Aubert le chevalier d’honneur à la Cour des Comptes teste en mars 1738. Elle veut que l’on dise 2.000 messes basses pour le repos de son âme. Elle lègue
- 400Liv aux pauvres malades de Pesmes qui lui viennent de sa mère Jeanne Tabourot.
- à Françoise Couchet sa fille du premier lit une pension annuelle de 50Liv et à Philippe Couchet son fils du même lit, une pension de 100Liv par an.
- à Philippe de Résie son filleul lieutenant au Régiment de Rouergue la somme de 300Liv.
- aux Capucins de Pesmes 100Liv et à la Chante de Dole 50Liv.
Elle institue damoiselle Jeanne Gabrielle d’Aubert sa chère fille héritière universelle pour le reste de ses biens. Le testament est signé de sa part : Grignet de Chevigney.
VI a- Jeanne Gabrielle d’Aubert la demoiselle de Chevigney
Née à Pesmes en 1712 elle réside en son château audit Chevigney, elle y est d’abord appelée Mademoiselle de Chevigney. En 1747 elle règle définitivement avec les habitants de Chevigney l’ascensement perpétuel de son droit de four, pourtant abordé et signé en 1707par sa mère Jeanne Pierre Grignet douhairière de son fut père Claude François d’Aubert chevalier d’honneur en la Chambre des Comptes de Dole .
Ascensement du droit de four
Le 14 septembre 1747, donc 30 ans plus tard, Jeanne Gabrielle d’Aubert dame de Chevigney, Résie St martin et autres lieux demeurant à Besançon cède et laisse à titre d’ascensement perpétuel à commencer le premier janvier prochain, aux habitants et Communauté de Chevigney assemblés en corps de Communauté sur la place publique dudit lieu au son de la cloche à la convocation de son échevin Jean Claude Gachot assisté des représentants de la plus saine et majeur part des habitants,
- les droits, parts et portions qu’elle possède dans le fourg dudit Chevigney sans rien réserver ny retenir ;- le présent ascensement ainsy fait moyennant le cens annuel fermier et indimable du prorata, de deux masures de bled à la mesure de Gray, de pour chaque feu et ménage, propriétaire, veuve, locataire, et laboureur résidant au lieu de Chevigney à l’exception toutefois du pâtre lorsqu’il résidera audit four, de payer et délivrer à ladite demoiselle de Chevigney à chaque jour de fête St Martin d’hiver dont le premier commencera l’an prochain 1748. de bonne graine loyale et marchande, sans aucune réquisition à peine de 3 sols estevenants d’amende.
Au même moment le sieur Jean Claude Bressand son fils Nicolas Bressand ont eux aussi laissé à titre d’ascensement perpétuel à la communauté la part et portion qu’ils possèdent dans ledit fourg qu’est de trois semaines et un quart de semaine paour chaque année à recevoir au prorata des deux mesures de bled. Les vendeurs déclarent en outre que l’emplacement dudit fourg est mouvant de la seigneurie de Cul et appartient neantmains à proportion de la banalité tant à la dlle de Chevigney, aux sieurs Bressand qu’à Monsieur de Montureux seigneur de Rosières lequel a un quart de la totalité du fourg et aura sa part dans les deux mesures de bled.
Fait audit Chevigney par devant Jean Nicolas Derriey notaire royal demeurant à Pesmes, le revenu annuel du présent ascensement étant estimé à la somme de 60 Liv.
Sa liaison avec le duc de Randan
Cette demoiselle restée célibataire et sûrement très jolie fut courtisée par un des plus hauts personnages de la Province, le duc de Randan de 8 ans plus âgée qu’elle.
Guy-Michel de Durfort duc de Lorges puis de Randan que lui cède sa tante la duchesse de Lauzun, fait un mariage de raison et une alliance de fortune avec l’héritière de la maison de Rye qui possède le superbe château de Balançon. Lieutenant général de la Province il est un des plus grands serviteurs du roi Louis XV et en 1768 il devient Maréchal de France.
C’est au cours d’une des nombreuses soirées qu’il donne en sa demeure de Balançon ou à Besançon qu’il a rencontré demoiselle Jeanne Gabrielle d’Aubert. Sa beauté et sa douceur firent que le duc ne put plus s’en passer ; Malgré la présence de son épouse, sa liaison est connue de tous son entourage, le galant ne se gène pas à l’image de son roi Louis XV et de cette époque...
Liaison, on devrait plutôt parler de passion du duc envers sa maîtresse, ou encore plus exactement sa favorite. Elle est présentée Le duc de Randan qui doit souvent se présenter chez sa belle ou envoyer un coursier, fait construire spécialement pour ses visites un chemin qui débouchait perpendiculairement sur la route de Gray pour éviter le détour par la Grande Résie (l’amour n’attend pas...), chemin bordé d’une double rangée de noyers faisant ombrage, que certains à l’époque avaient surnommé l’allée des soupirs. Mlle de Chevigney était de toutes les sorties du duc que ce soit dans la province ou à Paris.
Puis la maladie survint probablement due aux excès du duc, Mlle de Chevigney l’assista dans sa souffrance, dans ses cures et bains prescrits pat les médecins, c’est ainsi qu’il fit construire à Malans proche de Balançon un ravissant chalet au bord de l’Ognon et un bac pour traverser la rivière, et bien sûr Mlle de Chevigney l’assiste dans son rétablissement, rien n’y fit et le duc malgré les soins des médecins royaux parisiens meurt en 1773.
Demeurée seule, Jeanne Gabrielle d’Aubert préfère quitter son château de Chevigney pour une modeste location à Besançon. La Révolution arrivant, la citoyenne Jeanne Gabrielle Aubert regagne Chevigney où elle décède le dernier pluviôse an 5 (le 18 février 1797) à l’âge de 85 ans et enterrée le lendemain en présence de ses deux domestiques dans une totale indifférence de la population…
Cette branche des d’Aubert de Résie s’éteint au décès de Jeanne Gabrielle de Résie la demoiselle de Chevigney. Mais il reste deux autres branches d’Aubert issues de Lambert d’Aubert.
Vb- Philippe d’Aubert de Résie
Fils de Lambert d’Aubert et de Jeanne Tabourot, Philippe d’Aubert naît à Pesmes le 10 octobre 1687, écuyer seigneur de Chevigneyet Résie,c’est un militaire. N’étant peu souvent sur ses terres, il s’oblige à prendre un fermier pour gérer et surveiller ses biens, en tirer un maximum de profits.
Le 23 février 1717 Philippe d’Aubert capitaine de cavalerie dans le régiment de St Aignan pour le service du Roy laisse à bail tous les biens qu’il possède tant vignes, champs, prels, maison, verger et seigneurie de Chevigney, le tout situé audit Chevigney, Sauvigney, Pesmes, Marpain, Résie St Martin, Chaumercenne, Bard et Malans, sans rien s’en réserver autre ce qui suit
-le droit de chasse et de faire chasser sur sa terre de Chevigney
-sa maison à Chevigney seulement 2 chambres avec cave et grenier
-la coupe de bois à vendre à sa volonté
-la moitié des amendes faites au sujet de ladite coupe
-toutes les amendes des mésus, pour payer les officiers de la justice dudit Chevigney, Résie et Chaumercenne
Est compris dans le bail le vollier (le colombier) qui est à Chevigney.
Le présent bail est fait pour le prix de 1.200 Liv que le preneur délivrera en 2 paiements la moitié à au de feste Circoncision et l’autre moitié au jour de Résurrection.
Sont ensuite détaillés les biens qu’il possède
-audit Chaumercenne : la moyenne et basse justice et beaucoup de biens à retrouver dont on laisse la jouissance au fermier pendant son bail
- à Pesmes : 3 journaux de vignes et 20 faulx de prels et une maison avec cave, chambre basse et chambre haute et les greniers
-à Bard:6 quartiers de vignes et 15 mesures de bled à la mesure de Pesmes
-à Sauvigney 6 quartiers comme à Marpain et encore 9 journaux de terre et la moitié des amendes contre ceux qui chasentsur Chevigney sans permission du seigneur
- à Chevigney la haute moyenne et basse justice, la moitié deseschuttes et lods, la maison de fief à loger le fermier et la maison à loger le fourtin(?)
Ce bail est passé devant Claude Jeannier notaire à Pesmes.
On le sait lieutenant puis lieutenant colonel du régiment de Talerand Cavalerie,
Maréchal de camp, il est paré d’un titre de chevalier de l’ordre de Saint Louis, et se fait appelé le chevalier de Résie.
Il est cité seigneur de Résie et de Chevigney capitaine de cavalerie, dans le contrat d’abonnement du four bannal de Chevigney en date du 19 mai 1715, où il est représenté par sa belle-sœur Jeanne Pierre Grignet.
Il a épousé en 1740 une demoiselle Chaudet de Vallenville décédée en 1760. As-t-il eu une descendance ?
Vc- Charles d’Aubert seigneur des Résies
Charles (François) d’Aubert de Résie est un autre fils que Lambert d’Aubert de Résie son père a eu avec sa seconde épouse Jeanne Tabourot, né à Pesmes le 28 juillet 1685.
Il se marie à Gray par contrat signé le 3 mai 1711 par devant Magdeleine notaire à Pesmes, à Jeanne Françoise Clerc dite d’Aligny de Champagney fille de Pierre Clerc de Gray seigneur de Mazerolles et de Champagney, docteur en droits et lieutenant au baillage de Gray(il deviendra l’année suivante Conseiller au Parlement de Besançon) et d’Anne Grignet de Pesmes (fille du docteur en médecine), elle est encore la petite-fille de Jean François Clerc écuyer seigneur de Mazerolles secrétaire du Roi et d’une fille d’un fermier des forges de Montrambert, on n’oubliera pas de le lui rappeler trois ans plus tard.
Jeanne Françoise Clerc est née à Gray en l’an 1690 et a vécu à Gray, par son mariage elle vient résider à Pesmes et veut se faire voir de cette population pesmoise.
Le différent entre Aubert/Clerc et les seigneur et dame de Pesmes
Voulant s’imposer parmi tous ces nombreux petits nobles de Pesmes, Jeanne Françoise Clerc a en ligne de mire le seigneur de Pesmes pour lequel son mari Charles Aubert est vassal et lui doit l’obligation de foi et hommage.
C’est en l’église de Pesmes qu’elle veut se mesurer à lui…
Le jour de feste Sainte Trinité de l’an 1714 Jeanne Françoise Aubert est installée en son banc et attend le passage de Messire Charles Antoine de la Baume Marquis de Saint Martin baron et seigneur de Pesmes, dont le sien est dans le chœur de l’église. L’usage et la coutume féodale restent valables pour le menu peuple comme pour ces petits nobles, au passage du seigneur chacun doit se lever et abaisser la tête en signe de respect et de soumission. Mais la dame Aubert n’est pas du tout de cet avis, elle détourne la tête et lorsqu’elle est à genoux elle s’asseye sur le siège en la regardant d’un air rieur et de mépris, et renouvelle cette même attitude à la sortie de la messe, le marquis n’a pas remarqué cet affront, concentré à saluer chaque sujet qui lui fait révérence.
Mais il n’en est pas de même pour Etienne Jouffroy son laquais qui le suivait. Il s’obligea à lui faire remarque. – Vous devriez Madame vous mettre en votre devoir et prendre au moins la peine de vous lever lorsque le seigneur de votre lieu passe devant vous. Choquée de la réplique d’un domestique à sa noble personne, elle lui répondit – Tu n’est qu’un sot, de quoy te mesle-tu et tu ne sais pas à qui tu parles-- et le domestique eut cette réplique plutôt osée de sa part – Je parle à une femme qui ne sait pas vivre et qui sent encore la crasse de la forge d’où elle sort – référence au passé où son aieule Anne Mopinot n’était que la femme d’un fermier de la forge de Pesmes qui appartenait de plus audit seigneur.…
L’affaire se poursuivit au baillage de Gray qui décida d’une prise de corps contre le domestique du marquis de Saint Martin. Son exécution nécessita l’entrée au château dont la porte resta fermée. D’une affaire avec un simple serviteur, le procès prit rapidement de l’ampleur puisque les seigneur et dame de Pesmes étaient maintenant concernés directement. Voici la défense du Marquis de la Baume-Montrevel par son représentant audit procès.
Un nommé Charles Aubert de Résie arrière-petit-fils d’un Jean Aubert qui estait dans le siècle passé qu’un simple roturier de mainmorte et chargé des mesmes cens et redevances que les autres habitants, et qui par argent obtint du prince des lettres de noblesse.
Charles Aubert sans considérer sa basse naissance veut s’immiscer et s’y rendre maistre ; il insulte à tout moment les particuliers du lieu et at trouvé le moyen de se faire 5 à 6 causes criminelles par ses injures et battures à des gens qui certainement estaient de son égale naissance et pour lesquelles il en at esté pour des sommes assez considérables. (le sieur Aubert n’a à cette époque que 29 ans et son épouse 25).
Ce chastiment devait l’avoir rendu soumis et tranquil, mais son esprit bouillant n’a pu le fixer. Il s’est adressé à son seigneur justicier et pour cela il a commencé par deffendre à sa femme de ne
luy point faire des révérences en le rencontrant dans la rue ou à l’église. Toute la province peut tesmoigner de l’attention que ce seigneur a d’estre gracieux et assidu à rendre ses civilités qu’on luy fait.
Cette femme aussi fière que son mary le peut estre, s’avisa d’une malice assez ordinaire en sa personne ? Sachant que le marquis est forte assidu aux offices divins et pour le brusquer elle se va placer dans un siège où ce seigneur sortant de l’office est obligé de passer, elle se tint ferme dans ce siège sans faire aucune civilité . La suite est connue et la procédure lancée et un dimanche matin
cet homme et cette femme firent venir au chasteau, pendant la grande messe de la paroisse, alors qu’ils savaient n’y avoir personne que Madame qui avait envoyé son laquais aux offices, quatre archers et un sergent pour en faire la perquisition.
Croyant d’émouvoir la vivacité de Madame la Marquise de la Baume attachée à son rang et à sa naissance et par là l’obliger à faire agir par violence contre les archers, ils furent trompés, elle leur fit dire ce qu’ils cherchaient, mais le laquais n’estait point au chasteau. Sachant l’obéissance qu’on doit à la justice elle se contenta seulement de faire fermer la porte du chasteau sans aucune violence. Mais la dame Aubert sollicita les archers à enfoncer la porte ou à y demeurer pendant huit jours.
Les archers restèrent toute la journée à la porte.
Madame la marquise le lendemain envoya à Besançon la copie de la prise de corps pour en appeler au Parlement et obtenir une surséance à l’exécution du décret puisque le scandale n’avait point esté fait pendant l’office et qu’il n’y avait pas d’injures pour pouvoir lascher un décret de prise de corps contre ce laquais.
La requête fut rejetée au motif que la supposition de scandale prétendu eut lieu pendant la communion, ce qui est aysé de détruire par la preuve qu’on offre d’en faire.
On ne sait si ce laquais connut ou pas la prison...
Une affaire de laquais qu’on voulait transformer en procès contre de hauts seigneur et dame, juste pour se mesurer et montrer sa noblesse...
Le couple Charles d’Aubert /Jeanne Françoise Clerc a eu 13 enfants de 1712 à 1731, dont Jeanne Gasparine d’Aubert.
Le cas de Jeanne Gasparine d’Aubert mérite de s’y arrêter un peu puisqu’une étude particulière lui est réservée
Née le 25 juillet1727 à Pesmes, elle est élevée dans les principes de religion et d’éducation convenable à sa naissance dans la maison paternelle. Depuis 3 ans elle est pensionnaire dans des institutions religieuses en réputation. Elle a ainsi demeurée deux ans en cette qualité dans le monastère de la Visitation de Ste Marie de Dole dont la Supérieure sœur de Mr Boisot le Président du Parlement de Besançon, certifie la sagesse et la bonne éducation par sa déclaration du 14 octobre 1744. Actuellement elle est élevée sous les yeux de Mme de Sanghac abbesse de l’abbaye royale de St Julien de Dijon qui a bien voulu établir une déclaration de bonne vie et mœurs de Mlle de Résie, elle y est connue en des termes élogieux.
Ces recherches faites concernant le passé de Jeanne Gasparine d’Aubert sont suivies de recherches sur la noblesse de ses ancêtres Aubert vérifiables jusqu’à Pierre Aubert dont les lettres de noblesse lui furent accordées en 1630 par Philippe III roi d’Espagne.
Elle est la quatrième noble descendante de Pierre Aubert, qu’elle est d’extraction noble depuis 114 ans et par là, elle est admissible dans les chapitres et dans les hôpitaux qui exigent la preuve de 4 quartiers de noblesse paternelle et maternelle, allié à quantité de gentilhommes et de familles nobles distinguées dans l’épée et dans la robe du Comté et Duché de Bourgogne.
Mais pourquoi toute cette recherche fut faite. En principe pour être reçue dans une abbaye royale ,
en tout cas Jeanne Gasparine d’Aubert saura éviter cette voie puisqu’elle épousa quelques années plus tard le capitaine d’infanterie Pécaud commandant d’un bataillon de milice de Salins, nommé chevalier de St Louis, leurs deux fils furent reçus à l’Ecole Militaire.
Testament de Charles d’Aubert de Résie
Début août 1746 Charles d’Aubert écuyer seigneur des Résies, Chevigney et Chaumercenne en partie, fait rédiger son testament par devant Nicolas Derriey notaire royal à Pesmes.
Il confie la jouissance et l’usufruit de tous ses biens à Jeanne Françoise Clerc de Champagney son épouse, elle devra en outre faire dire 500 messes basses pour le repos de son âme.
-Il institue Lambert d’Aubert écuyer clerc tonsuré, Jean Joseph d’Aubert de Chevigney et Pierre Joseph d’Aubert dit de Gatey Lieutenant au régiment, ses 3 fils chacun en la légitime de ses biens.
- il institue Philippe d’Aubert capitaine au Régiment de Rouergue aussi en la légitime de ses biens.
- de même pour Gasparine d’Aubert épouse de Mr Pécaud capitaine d’infanterie ma fille …
Je charge mon héritier universel de payer annuellement et pour forme de pension viagère à dame Jeanne Marguerite d’Aubert novice aux Ursulines de Gray, Pierrette Marguerite d’Aubert professe aux Ursulines de Gray, Jeanne Marguerite d’Aubert professe auxdames d’Ounans à Dole et Philippe Marguerite Xavier d’Aubert professe aux Ursulines de dole toutes ses filles la somme annuelle 12 livres à chacune d’elles.
-Il institue son héritier universel Pierre d’Aubert de Résie son fils lieutenant de cavalerie au régiment de Tallerand.
Soit 11 enfants au jour de son testament dont 6 filles une mariée et les autres religieuses, et 5 garçons dont 2 en passe d’être religieux et 3 militaires.
Il décède le 13 août 1746 à Pesmes âgé de 61 ans. Son épouse Jeanne Françoise Clerc lui survivra 10 ans décédée aussi à Pesmes le 11 août 1756 et inhumée en la chapelle des trois Marie de Pesmes.
A u décès de leur mère les héritiers se partagèrent ses biens, ce partage permit de les connaître plus exactement en cette année 1756.
- 7/12è à l’héritier universel Pierre d’Aubert
-1/12è à Mr l’aîné Lambert d’Aubert
-1/12è à Mr de Gatey Pierre Joseph d’Aubert
-1/12è à Mme Pécaud (Jeanne Gasparine) d’Aubert l’épouse du capitaine d’infanterie.
-1/12è à Mr le Chanoine Jean Joseph d’Aubert qui décède à Pesmes en 1789.
-1/12è à Mr le Major Philippe d’Aubert
Une remarque dans cette liste d’héritiers mâles, l’aîné Philippe d’Aubert n’est pas institué héritier universel car en 1746, il n’a toujours quitté pas la carrière religieuse. Il a donc semblé indispensable à Charles d’Aubert de l’offrir à son frère puîné pour assurer la transmission de la majorité de ses biens (les 7/12è).
VI a-Pierre d’Aubert de Résie
Né en 1713, il est le deuxième fils de Charles d’Aubert, il a eu l’insigne honneur d’être page de Monseigneur Philippe duc d’Orléans régent du Royaume avant l’avènement de Louis XV.
Dans son testament de 1746, son père le fait son héritier universel, il y est dit lieutenant de cavalerie dans le régiment de Tallerand.
Son oncle Jean François Clerc seigneur de Champagney, Aligny et autres lieux, Conseiller d’honneur au baillage et présidial de Gray, dans son testament en date du 6 décembre 1754 publié le 12 août 1763 lui aussi l’institue son héritier universel, Pierre d’Aubert y est mentionné comme seigneur de Résie, chevalier de St Louis et lieutenant dans le régiment de Tallerand-Cavalerie.
Pierre d’Aubert se retire capitaine de cavalerie dans le régiment de Royal Piémont avec pension, chevalier de St Louis avec plus de 33 ans de service.
Aurait-il été marié ?
VI b-Philippe d’Aubert de Résie
Fils de Charles d’Aubert de Résie et Jeanne Françoise Clerc de Champagney né le 2 octobre 1714 à Pesmes. écuyer puis lieutenant dans un régiment de Besançon, il devient capitaine d’infanterie au régiment de Rouergue.
Le 1er janvier 1744 ce régiment est en quartier à Gray, Claude Joseph Oudille de Chaumercenne en fait partie comme simple soldat.
Le 5 février 1757 à 43 ans il épouse Jeanne Françoise Magdelaine née en 1732 à Dole, fille de Jean François Magdelaine de Dole avocat puis Conseiller et de Jeanne Marguerite Roumette. L’union sera brève (1 an) puisque la jeune mariée décède à Dole le 11 février 1758.
VI c- Jean Joseph d’Aubert de Résie
Né en1730 à Pesmes, Jean Joseph d’Aubert le cadet de la famille est destiné à la religion. Prêtre puis chanoine au chapitre de la collégiale de Dole, il déclare en décembre 1783 être possesseur de 63 journaux de terre, 24 faulx de prels et 14 ouvrées de vigne tous de fief, ce qui constitue un patrimoine foncier plutôt important, il a pu hériter de ses frères décédés.
VI d- Pierre Joseph d’Aubert de Résie
Né en 1726 à Pesmes Pierre Joseph d’Aubert est lieutenant de cavalerie en 1747 puis capitaine de cavalerie dans le régiment de Royal Piémont et honoré du titre de chevalier de St Louis. Il vendit l’héritage de son oncle Philippe d’Aubert incluant une partie de l’hôtel de Landriano, à sa mort pour en payer les dettes. Au début de la Révolution il est inscrit le 11 septembre 1792 sur la liste des nobles constatés d’émigration, avec Gray pour dernier domicile connu.
-Lambert d’Andelot d’Aubert de Résie
Lambert d’Aubert est le fils aîné de Charles d’Aubert et de Jeanne Françoise Clerc né le 7 octobre 1712. Son père ferait-il de son fils aîné un ecclésiastique ? C’est une évidence, le18 janvier 1736 Lambert d’Aubert de Pesmes a 24 ans, et présente une lettre d’envoi en possession d’une chapelle érigée au maître-autel de l’église de Champagney, par devant le notaire Claude François Luxeul.
11 ans plus tard Lambert d’Aubert écuyer clerc tonsuré demeurant à Pesmes (il a maintenant 35 ans) et son frère Philippe d’Aubert écuyer capitaine du Régiment de Rouergue vendent à Claude Bonnaventure Borel de defunts marchands de Pesmes la rente de 45 Liv pour un capital de 900 Liv que le sieur Borel a payé en argent comptant, diminution faite de ce que Messieurs de Résie devaient à furent ses parents. Les difficultés financières commencent
Au testament de son père en 1746, il a 34 ans et est encore déclaré clerc tonsuré, mais il va ensuite radicalement changer de carrière.
D’abord il se marie, nous sommes le 18 mars 1754, il a tout de même 42 ans... Craint-il probablement l’extinction de sa famille puisqu’aucun de ses frères n’est encore marié.
Sa future réside à Pesmes, il s’agit de Jeanne Françoise Grignet (encore un mariage Aubert / Grignet, c’est le 3ème), née en 1718 à Pesmes de l’union d’Antoine Grignet écuyer médecin de Pesmes avec Anne Fructus.
Lambert d’Aubert entre le 13 mai 1757 comme lieutenant au bataillon de la milice d’Ornans , il poursuit ses services pendant tout le temps de la guerre dernière, il passe dans le bataillon de la milice de Salins le 17 juillet 1762 en qualité d’aide major, puis lieutenant desdites milices et depuis le 1er octobre 1763 employé en qualité d’officier préposé du baillage de Gray pour la levée des recrues de Beasançon.
Ne bénéficiant pas de ressources importantes pour entretenir et nourrir sa nombreuse et très jeune couvée selon leurs états et conditions (6 enfants âgés de dont le plus âgé n’a pas 13 ans), et n’ayant pas suffisamment de services pour obtenir la croix de St Louis, n’a jamais reçu aucune grâce du Roi comme gratification ou pension, il sollicite en 1764 l’entourage de Sa Majesté le Roi pour que sa fille Jeanne Pierre Alexandrine d’Aubert (6 ans) soit reçue en l’abbaye royale de St Cyr ( la prestigieuse abbaye fondée par Mme de Maintenant l’ex veuve Scarron favorite de feu le roi Louis XIV).
En décembre 1783 Lambert d’Aubert seigneur des Résies Chevigney, Chaumercenne , ancien capitaine d’infanterie déclare posséder en foncier
- 53journaux 3/4 de terre dont 22 de fief, le reste de roture
- 8 faulx de prels de fief et 17 de roture
- 56 ouvrées de vigne de fief et 8 de roture
- 7 quartiers de chenevière de fief et 8 de roture avec 2 mesures de chenevière.
En cette année ila déjà 61 ans et déclare un foyer composé de 11 personnes : ledit seigneur, sa dame, 5 enfants, et 4 domestiques. Sur les 6 enfants 5 n’ont toujours pas quitté le domicile familial, il faut préciser que l’aîné n’est venu au monde qu’en 1756...
Des 6 enfants de Jeanne Grignet il a eu
- Jeanne Pierre Alexandrine d’Aubert qui a probablement l’abbaye royale de St Cyr
- Jeanne Gasparine d’Aubert dont on ne connaît pas son parcours
- Pierre Gabriel Alexandre d’Aubert prêtre qui a pris possession de la chapelle de Résie à Pesmes en 1789
- Jean Baptiste Thérèse d’Aubert né en 1761capitaine de cavalerie qui à la Révolution a émigré.
- Anne Françoise Emmanuelle d’Aubert née en 1762 à Pesmes mariée à l’an 7 à Malans avec Amable Pierre Joseph Odille négociant né en 1746 à Montseugny fils de Claude François Odille fermier des terres de la Commanderie de Montseugny et de Margurite Haran.
- Jean Baptiste Alexandre d’Aubert de Résie qui suit
VII-Jean Baptiste Alexandre d’Aubert de Résie
Né à Pesmes le 1er décembre 1756 Jean Baptiste d’Aubert de Résie fait une carrière militaire. Il est seigneur des Grande et Petite Résie, capitaine de cavalerie au Régiment de Royal Champagne. Il épouse à Moulins Engisbert dans la Nièvre, le 20 décembre 1784 Jeanne de Ganay fille de Nicolas de Ganay capitaine d’infanterie et d’Elisabeth d’Hérisson. Il est chevalier de St Louis.
La Révolution le verra émigrer, il est inscrit sur les listes de nobles émigrés le 9 juillet 1792, puis le 11 septembre et encore le 7 juillet 1793. Ses biens à Pesmes, Sauvigney, Broye et Brésilley lui sont confisqués au titre des Emigrés ayant quitté le territoire, et seront vendus comme biens nationaux. Il en retrouvera l’équivalent d’une partie grâce à la loi sur le Millard des Emigrés.
il meurt à 47 ans loin de ses terres de Pesmes, précisément à Fribourg en Brisgau dans le BadeWurtemberg en Allemagne.
On lui connaît au moins 3 enfants qui suivent
VIII a- Lambert Elisabeth d’Aubert de Résie née à Paris le 8 novembre 1785 cité le vicomte de Résie. Son parcours militaire est bien connu :
novice timonier dans la Marine le 3 janvier 1803 puis aspirant de seconde classe le 8 octobre 1805. Il est fait prisonnier de guerre en Angleterre puis en Ecosse de 1811 à 1814 . Il retrouve la liberté et devient garde du corps de la maison du Roi le 22 octobre 1814 et obtient le 21 février 1815 le brevet de capitaine de cavalerie et est fourrier major le 30 mars 1815, puis capitaine de chasseurs à cheval de l’Ariège le 9 décembre 1815.
Il a été fait chevalier de l’ordre impérial de la légion d’honneur le 10 novembre 1814, puis chevalier de l’ordre militaire de St Louis le 9 juin 1815.
Il a épousé en 1812 Miss Carlyle sûrement lorsqu’il était retenu prisonnier en Angleterre.
VIII b-François Nicolas Thhérèse Aubert de Résie
Né le 31 août 1787à Pesmes, il est cité lieutenant de gendarmerie. Le 21 octobre 1825 il épouse à Montbéliard Françoise Frédérique Clémence Goguel née en 1805 audit lieu fille d’un receveur des contributions directes.
Fraçois d’Aubert décède en 1841 à Beaune, son épouse au même lieu en 1887.
Sa descendance se retrouvera à Beaune puis à Pommard avant de se terminer à Rome.
VIII c- Charles Edme Aubert de Résie
Né le 29 juillet 1791 à Pesmes, il va devenir un militaire comme son frère. Entré au service comme élève à l’école militaire de St Cyr en 1810, il devient successivement sous-lieutenant au 21 RIL, puis lieutenant , adjudant major à la légion de l’Yonne en 1816 et garde du corps du roi, capitaine adjudant major en 1830, il se retire des Armées le 25 février 1831. Il a été fait chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur le 1er novembre 1815.
Il a épousé sa cousine Aimée Victoire Amélie Odille née en l’an 7 à Malans fille d’Aimable Odille et de Marguerite Haran dont il eut 3 enfants qui ont poursuivi la lignée des Aubert de Résie.