H01 VOILLY de Chaumercenne

 

Généalogie des Voilly de Chaumercenne

 

Arbre des Voilly de Chaumercenne

 

Arbre des Voilly

 

Préambule

Pour être plus précis, la généalogie proposée est celle des Voilly (écriture proposée par les différents prêtres de Chaumercenne avant la Révolution sur le registre paroissial, et l’État Civil après) et des Voyly, Voillier et même Voillet, suivant les notaires pour des actes de ventes et achats ou alors de contrats de mariage. Il n'est pas impossible qu'il faille y ajouter les Volliot qui ont résidé à Valay vers les 1660. Je laisse à d'autres le plaisir de construire la généalogie de ces Volliot de Valay ; y trouveront-ils une origine vers les Voilly de Chaumercenne.

 

Origine de ces Voilly de Chaumercenne

On trouve trace de cette famille dans le recensement donné par les échevins de la communauté de Chaumercenne ( Claude Lance et Philibert Chevillard), le 12 février 1657 pour le règlement de l'ordinaire du sel. On y lit : François Voilly (écriture exacte), sa femme et 2 enfants soit 4 personnes.

En revanche pas de traces de cette famille dans des actes du 16è siècle, ni avant la Guerre des 10 Ans (1636 /1645). Les Voilly sont donc arrivés pour habiter le village de Chaumercenne et des environs décimés par la guerre et dont les terres et vignes ont été laissées à l'abandon par leurs occupants.

Un acte notarié daté du 24 janvier1689 permet heureusement de trouver une origine possible de ces Voilly : une vente faite à Jean Voyly de Montbart, en Duché de Bourgogne, demeurant à Chaumercenne.

Une recherche dans les registres paroissiaux de Montbart en Côte d'Or permet de confirmer la véracité de cette existence. On y trouve des naissances dans les couples de François Voillier (Voillé et Voillé) et de Claudine Tersol, de Pierre Voily et de N. Godin, de Noël Voillez et Marie Lamber, dans les années 1631 à 1636 ; l'écriture des noms a été conservée. Place est laissée à ceux qui voudraient compléter l'ascendance de ces Voilly à Montbard.

 

Les ancêtres des Voilly de Chaumercenne

Avant tout, il faut rappeler la situation de la Comté après la Guerre de 10 Ans ; certains villages comme autour de Pesmes, sont vidés de leur population depuis 1636-37, un tiers est mort de la guerre et des épidémies qui ont suivi, beaucoup ont fui dans d'autres provinces ou sont demeurés dans les bois. Les terres et vignes abandonnées pendant plus de 15 ans sont devenues des friches ; il ny a plus assez de gens pour cultiver ou remettre en état. Les possesseurs de biens laissés à l'abandon, comme le seigneur de Chaumercenne ou l'abbaye d'Acey et même la Communauté doivent vendre ces biens qui leurs sont arrivés en échutte par le décès de leurs propriétaires, ou les accenser (vente où le seigneur sans le posséder, profite du tiers ou de la moitié des fruits d la terre ou de la vigne, après leur remise en état.

Chaumercenne voit donc arriver de nouveaux habitants venus surtout des provinces étrangères comme le duché de Bourgogne ou le Dauphiné, même de Suisse (Barthélémy Monarque prêtre-curé de Chaumercenne vient de Warat paroisse d'Estellane, canton de Fribourg, avec ses frères et sœurs qui ont colonisé Chaumercenne et Ste Cécile). Pour vivre, cette nouvelle population achète donc des biens pour vivre et être intégrée dans la Communauté du village, le mariage avec un(e) conjoint(e)permet d'accélérer le processus. En plus des terres et vignes disponibles à l'achat, les nouveaux arrivants doivent se loger et acquérir des habitations. La famille Voillier arrivée vers 1650 en est un exemple très significatif.

Voici d'abord quelques actes anciens montrant la présence de ces Voilly demeurant à Chaumercenne et venus de Montbard.

 

-Jean Voyly de Montbard

L'acte situant l'origine des Voilly à Montbard en Côte d'Or est signé ce 24 janvier 1689par devant le notaire Jean Pernot d'Ouge demeurant à Chaumercenne, en la grande maison seigneuriale de Chaumercenne (aujourd'hui le vieux château).

Jean Baptiste Richard seigneur de Villersvaudey, Chaumercenne, Conseiller du Roy, Auditeur en sa Chambre des Comptes de Dole, vend à Jean Voyly de Montbart en Duché de Bourgogne, un meix (terrain) et maison tant pierre que bois, en la rue tirant à Vallay, contenant un reing : une chambre, grenier, grange et cuverie, joignant les héritiers Claude Lamber, ainsi que le droit d'un puis (puits) derrière la maison pour la somme de 200 frs pour laquelle ledit Voyly constitue une rente annuelle et perpétuelle de 10 frs (donc au taux de 5%) payable chaque 24 janvier en son domicile à Dole... à la condition de remettre la dite maison en état. Claude Robert et Jean Malgérard de Chaumercenne, témoins requis. (Arch . Départ.Haute Saône: 2E-6208)

Mais il existe d'autres actes mentionnant l'arrivée de ces Voilly à Chaumercenne, surtout des achats ou ventes de maisons, le premier retrouvé date du 9 mars 1653 et concerne un certain Christian ( ou plutôt Chrestien) Voylier.

 

-Chrestien (ou Christian ou Crestin) Voylier

Le 9 mars 1653, noble Julien Richard greffier en chef de la Cour des Comptes de Dole, seigneur de Chaumercenne vend à Chrestien Voylier demeurant à Chaumercenne divers ouvrées de vignes et terres en désert.

Son fils Jean Baptiste Richard, nouveau seigneur de Chaumercenne lui relâche 2 autres ouvrées pour 56 frs. Le 29 décembre 1659, Chrestien Voylier acquiert de ce jeuneseigneur( 23 ans)une maison avec jardin et dépendances, (aussi)en la rue devers Vallay, ainsi que 2 ouvrées de vignes et 2 éminottes de terre pour un prix de 65 frs et 4 frs de vin (le pot de vin est naturellement transcrit dans l'acte de vente), de laquelle somme une rente est constituée. L'acte est passé devant Claude Bellin notaire à Vallay. Mais les affaires ne tournent pas très bien ; les intérêts courent toujours car le capital ne peut être remboursé.

Ledit Chrestien Voylier n'a pas satisfait à tous les paiements de la rente ni aux poules, censes et redevances dont sont affectés lesdits biens achetés qui se montent maintenant à 190 frs. Pour ne pas que le seigneur lui reprenne ses biens, un accord est trouvé entre les deux partie : ledit Voylier offre de remettre et céder tous lesdits biens au seigneur Richard à la condition qu'il en fasse un nouveau rendage (vente) à son fils Claude Voylier de Chaumercenne conjointement avec sa femme Catherine Déglise de Ramaussin en Suisse.

Ainsi ce 2 janvier 1677 Jean Baptiste Richard seigneur de Villersvaudey et Chaumercenne, Conseiller Auditeur en la Chambre des Comptes de Dole, vend au sieur Claude Voylier de Chaumercenne :

-un meix en la rue basse contenant 3 raings

-2 éminottes de terre es Buet chargées de 2 blancs de censes…

-2 ouvrées de vignes sur les Charmois, 2 ouvrées de vignes en friches es Pommeraz

Les vignes et terre sont chargées de 2 gros de cense payable à Toussaint…

La maison est chargée d'une bonne poule grasse à livrer au seigneur en sa maison seigneuriale de Chaumercenne entre Noël et Carème, de la cense du follon qui est de 4 mesures d'avoine avec le retrait de la porte d'entrée si non paiement de celle-ci….

Le tout pour la somme de 190 frs et pour paiement du tout, ledit Voylier vend audit seigneur une rente annuelle et perpétuelle de 13 frs 6 sols payable chaque 2 janvier jusqu'à l'entier remboursement du capital de 190 frs.

L'acte est signé en la grande maison seigneuriale de Chaumercenne par devant Jean Pernot notaire audit lieu, en présence de Jean Claude Jarrot et Jacques Bonvalot témoins requis. (AHS 2E-6206)

 

En cette même année 1953, ce 30 mars Christian Voyly demeurant à Chaumercenne poursuit ses achats de biens à Chaumercenne, il acquiert ce jour là 2 éminottes de terre appartenant à la Communauté, vendues par les échevins Claude Ligier et Hilaire Courboillet, sises au lieu-dit es Asnées pour le prix de 66 frs. L'acte est passé et signé due Claude François Luxeul notaire de Pesmes. Cette vente se fait en présence de vénérable et discrète personne Messire Barthélémy Monarque prestre-curé de Chaulmercenne.Le changement de notaire s'accompagne d'un changement d'écriture pour le nom Voilly). (AHS 2E-9001)

Christian Voilly est encore cité le 28 mars 1678 dans le testament de Barthélémy Monarque prêtre-curé de Chaumercenne venu de Warax en Suisse vers 1650. Je donne et lègue 15 frs à Barthélémy Voillier fils de Crestiain Voillier mon filleul. L'enfant n'est pas majeur et à la publication du testament le 27 apvril 1678, il est représenté par son frère Claude Voillier, il n'est plus mentionné par la suite et est vraisemblablement mort avant la majorité légale de l'époque des 25 ans.

Dans un acte daté de 1683, Christian Voyly est dit tonnelier et réside aux Baraques du Climat de la Genevroye .

La fin de sa vie, il doit la passer à La Résie St Martin. Il décède le 4 janvier 1694 comme l'atteste l'acte du registre paroissial de Chaumercenne ci-dessous

Christian Voilly âgé d'environ 66 ans est mort le 4 janvier 1694 et son corps est enterré dans le cimetière de Résie.

On ne connaît pas le nom de son épouse, il n'est pas impossible qu'elle soit liée à la famille de François Reboureau maître tissier à Chaumercenne.

 

Le couple Claude Voyly fils de Christian et Catherine Déglise ne semble pas avoir eu de descendance mâle malgré les nombreuses naissances retrouvées dans le registre paroissial de Chaumercenne.

 

Jean Voyly fils de Christian

Propriété de Jean Voyly et de son épouse, la maison acquise du sieur Jean Baptiste Richard va bientôt changer de mains pour raison financière. Comme pour Chrestien Voilly, le couple va devoir s'en séparer ; 8 ans plus tard le remboursement des intérêts de la rente constituant une charge insupportable pour le foyer, Jean Voyly la vend à François Reboureau de Chancey tissier en toile et Catherine Demongeot son épouse, voici cet acte.

Le dernier de février 1697, Jean Voyly de Montbard en duché de Bourgogne, demeurant à Chaumercenne vend à François Reboureau demeurant à Chaumercenne, un meix maison (scellier) d'un reing tant de pierre que de bois en la rue tirant à Valay, consistant en une chambre à four, grenier en haut, cave en bas avec aysances et commmodités et dépendances et un jardin, et un ouvrée et demi de désert de vigne en déert… y sont notées les charges seigneuriales dont est affecté le scellier envers Mr le Conseiller de Villersvaudey seigneur de Chaumercenne, dont censes, poule et droit de follon, … pour le prix de 200 frs ancienne monnoye valant 133 liv. 6 sols et 8 deniers (2 livres de France valent 3 frs comtois).

L'acte est passé devant Jean Pernot d'Ouge notaire résidant à Chaumercenne.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là.

4 ans plus tard, le 18 avril 1701François Reboureau et son épouse Catherine Demongeot, demeurant à Sauvigney revendent leur maison scellier et le ouvrée1/2, à Pierre Voyly et son épouse Marguerite Pyot, du consentement de Jean Voyly leur père, pour la somme de 200 frs ancienne monnoye dont 100 liv. pour le scellier et les dépendances et 33 liv. 6 sols et 8 den. pour l'ouvrée et 1/2. Pour paiement lesdits acheteurs constituent une rente annuelle de 12 frs payable à la décharge du sieur Reboureau,au sieur Daniel Sauvageot en son domicile de Résie, jusqu'à l'entier acquittement du capital de 200 frs. Jacques Bretet et Samson Pernot dudit lieu sont les témoins requis de cette vente passée devant Jean Pernot .

Jeanne Françoise Devaux-Villersvaudey veuve du sieur Jean Baptiste Richard seigneur de Chaumercenne donne son consentement à cette vente le 17 juin 1701.

 

Marguerite Pyot veuve de Pierre Voyly décédé en 1710, ne gardera pas cette maison trop longtemps avec ses deux enfants mineurs Pierre (12 ans) et Hélène (6 ans). Le 18 janvier 1716 , elle la vend ainsi que la vigne remise en état à Jacques Guyotte dit Milan pour la somme de 200 frs, le prix est toujours le même, et toujours en ancienne monnaie comtoise, alors que la Comté est française depuis 1678, cad 38 ans …

Cette vente suscitera de la part des deux enfants à leur majorité, des réclamations pour l'obtention de leur part dans ladite vente comme héritière de leur dit père. Pierre Voillier vigneron d'Ougney et sa sœur Hélène Voillier de Vielverge vont trouver un arrangement en 1732, non pas avec avec leur mère, mais avec l'acheteur Jacques Guyotte qui pour éviter un procès, leur achète définitivement leur part dans ladite maison verse pour la somme de 25 liv. ce dont les deux vendeurs sont contents…

 

HuguesVoyly et son épouse Anne Pernel

Comme les autres Voilly, Hughes veut acheter une maison pour abriter sa nombreuse famille. C'est en1702 qu'il réalise ce projet, ses 4 enfants mâles Claude (14), Joseph (13), Jean Claude (10) et Charles Xavier (5) vont pouvoir se partager plus tard cette indispensable acquisition.

L'acte de vente est passée devant l'inusable Jean Pernot d'Ouge résidant à Chaumercenne notaire le 2 janvier 1702.

Jean Claude Jeanlaire de Mutigney vend à Hugues Voyly résidant à Chaumercenne et de son authorité Anne Pernel sa femme, une maison scize audit Chaumercenne en la rue basse tirant à Vallay consistant en 4 reins ou chapel de maison, un scelier de pierre, une chambre à feu et une cave, et au joignant le jardin entouré de murailles avec un puid (puits). Cette maison par ses confins cités touche la maison de Jean Voyly…, les Voyly ont donc investi tout un quartier route de Valay côté soleil couchant qui correspond maintenant aux bâtiments depuis la maison templière jusqu'à ceux existants autrefois, oratoire compris.

Le dit cellier, le vendeur déclare l'avoir eu dans son traité de mariage signé par ses parents Olivier Jeanlaire et Michèle Voyly et qu'ils ont eu pour l'acquittement de plusieurs dettes faites Antonia Jacquard veuve Claude Guyotte Mourot et son fils Claude Guyotte, le contrat de vente par Mr de Villersaudey seigneur de Chaumercenne fut signé par devant Claude Bellin notaire à Vallay en datte du vint neusvième décembre 1659.

Il est rappelé que la maison est chargée de ses charges seigneuriales anciennes et d'une poulle et de 8 deniers de censes annuellement payables au jour de Nöel de chaque année. Le présent rendage ainsy fait moyennant la somme de 300 liv. de principal et 3 liv. de vins, laquelle somme lesdits acheteurs promettent de payer scavoir : 200 liv. au jour de feste Chandeleur prochain et le reste deans 3 ans à peine de tous frais, despens, dommages et intérets. En présence de Sanson Pernot et Simon Guyotte témoins à ce requis.

Cette maison scellier vendue à Hugues Voyly / Anne Pernel n'est pas n'importe quelle habitation, c'est celle possédée par Chrestien Voyly, puis par son fils Jean Voyly de Montbard / Catherine Déglis ; elle s'est ainsi bien agrandie passant de 1 raing à 3 ( la famille d'Hugues Voilly s'étant elle aussi renforcée) ; elle sera passée de mains en mains mais toujours restée dans cette famille Voilly de Chaumercenne.

 

Henry Voillier et Jeanne Corninche

Une incertitude concernait le couple Henry Voillier /jeanne Corniche. La découverte de leur contrat de mariage résout le problème. Daté du 3 novembre 1715, on découvre bien que Hugues Voillier est fils de Regnaud Voillier de Mutigney et de feue Marie Royer. Plus encore, un témoin est Hugues Voillier son oncle paternel. Ainsi Regnaud Voillier est frère d'Hugues Voillier marié à Anne Pernel. On y apprend de plus la présence pour l'époux de Claude Simonot père de Jeanne première épouse d'Hugues Voillier. De cette union, Hugues bénéficie de son trousseau qui demeurera la propriété de leur fille Marie qui vit encore avec son père en 1715.

Dans le contrat qu'il signe avec Jeanne Corninche, Hugues offre à sa future des joyaux nuptiaux à hauteur de 25 frs et pareille somme comme douhaire ; les futurs ne savent pas signer l'acte passé à Pesmes devant Claude Jeannier notaire du lieu, étant dits illétérés.

 

Enigme conernant Balthazard Voillet le recteur d'escole

Le rattachement de Balthazard Voillet à la famille des Voilly de Chaumercenne laisse planer un doute et pourtant de nombreux points de convergence existent.

Avec un prénom comme le sien, il ne peut être que d'Hugier ; elle doit être la seule paroisse du secteur à posséder au moins 3 chefs de famille portant ce prénom entre 1690 et 1705). Cette hypothèse est confirmée dans son contrat de mariage avec Marie Bonnelot ( en secondes noces) en date du 12 juin 1729, par devant le notaire Claude Juif : Balthazard Voillet d'Ugié.

Autre convergence, un certain Claude Voillet est cité dans le registre paroissial d'Ugié en 1685 ; il pourrait donc être le père de Balthazard. On peut donc raisonnablement penser que ce Claude Voillier est le fils de Chrestien Voillier, et le mari de Catherine Déglise. les dates concordent très bien.

Baltazard écrit Voillet à Hugier et Voyly à Chaumercenne (2 écritures différentes pour 2 prêtres différents) mais probablement le même homme...

Baltazard Voillet serait né vers 1678 à Hugier ; dans tous les actes le concernant il conservera cette écriture, il faut dire qu'il est plus instruit que tous les habitants du village: il est recteur d'école (il enseigne aux enfants qu'on lui confie la lecture ou le calcul ou le pleinchant (cantiques religieux) mais est aussi l'adjoint indispensable du prêtre-curé). Dans cette dernière fonction, il assiste le prêtre dans les enterrements et son nom figure comme témoin dans la rédaction des actes de décès.

Vers 1700 il épouse Louise Munier dont il a Jean Baptiste né en 1701 à Chaumercenne et 2 autres enfants nés à Malans où il doit assurer le poste de recteur d'école en cette paroisse. C'est à Chaumercenne et Bard qu'il fait de nombreuses acquisitions de terres et vignes.Il assure le poste de recteur d'escole à Chaumercenne de janvier1727 à décembre 1737. Entre temps Louise Munier décède en 1728 à Chaumercenne à l'âge de 55 ans.

Il se remarie donc en 1729 à Marie Bonnelot de Bard, puis à nouveau veuf il épouse en 3è noces, en l'église de Résie, Marie Petit le 16 octobre 1740 ; c'est son successeur au poste de recteur d'école à Chaumercenne et Résie qui est un témoin de ce remariage.

Dans son nouveau contrat de mariage signé à Pesmes le 25 septembre 1740, Balthazard Voillet est maître d'école demeurant à Mutigney (il aurait environ 68 ans). Sa 3è épouse veuve de Denis Poisot tissier, présente à son futur mari un trousseau évalué à 550 liv. ce qui est énorme. Le futur époux lui promet un habillement d'une valeur de 10 liv. pour le jour des noces, et lui accorde un douhaire d'un montant annuel de 7 liv.10 sols qu'elle touchera de sa sœur Anne Voillet. La présence de cette sœur constitue un rapprochement supplémentaire avec les Voilly de Chaumercenne ; en effet est née une Anne Voilly en 1690 au foyer de Claude Voilly et de Catherine Déglise qui pourrait bien être cette jeune sœur de Balthazard. Dans le contrat il n'est rien mentionné en cas d'un décès d'Anne antérieur à celui de Marie Petit, Anne aurait déjà au moins 50 ans...

La dernière épouse de Baltazard Voillet décède à Chaumercenne le 21 janvier 1759 âgée de 69 ans ; dans l'acte du registre paroissial, elle est dite veuve de Balthazard Voillet mais je n'ai pas trouvé son lieu de décès ni la date, pas plus d'ailleurs que son acte de naissance… énigme toujours.

 

Actes ordinaires de la vie

Actes de mariage

Voici deux contrats de mariage, l'un d'un Voilly homme et l'autre d'une femme Voilly.

-Joseph Voillier fils de Hugues Voillier et d'Anne Perney épouse par contrat du 27 janvier 1726, Claude Denise Belgy fille de fut Léonard Belgy de Vaux les Besançon et de Jeanne Roullié par devant Claude Chenillot notaire résidant à Mothey Besuche.

Après les traditionnels engagements de tout genre et futurs partages des biens de leurs parents respectifs en égales parts avec leurs frère(s) et sœur(s), le délicat lieu de résidence du couple arrive.

Lesdits Voillier et Pernet s'engagent à garder le futur couple en leur communion aussi longtemps qu'ils le veulent, à charge d'en partager leurs travaux, d'obéir, respecter et honorer leurs père et mère comme tout fils et fille sont tenus en pareil cas.

Ladite future épouse étant au service de Mme de Villersvaudey (l'épouse de Benoist Richard seigneur de Chaumercenne), elle n'a que hardes, linges et autres en son propre. Elle déclare 10 draps de lict, un buffet en bois de sapin assorti de tous ses élément pouvant valoir 15 liv. 9 serviettes ouvragées avec une nappe de mesme de 2 aulnes, et généralement tous les habillements servant à sa personne. Ledit futur accorde à sa future pour le jour de ses nopces des joyaux nuptiaux à hauteur de 15 liv. et autant pour douhaire le cas advenant.

Fait en présence d'Antoine Guyotte Mourot de Chaumercenne et François de Rubigny de Villersvaudey qui ont signé ainsi que Joseph Voillier (qui a signé Jo Voilly…)

L'ensemble des biens de ce contrat est évalué à 95 liv.

 

- Cécile Voilier fille de Charles Voilier de Chaumercenne manouvrier et de Marguerite Michel, épouse par contrat en date du 4 avril 1756, Henry Guyotte dit Mourot du lieu aussi manouvrier, fils de fut Antoine Guyotte et de Jeanne Ligey ; ledit futur époux du consentement de ses père et mère, ladite future assistée de sa mère Jeanne Ligey ; était-ce nécessaire, la future a déjà 33 ans et lui 28… Les futurs promettent de s'épouser selon les rites de l'église et ce le plus tôt possible. Ledit futur époux accorde à sa future des joyaux nuptiaux pour le jour de célébration du mariage, la somme de 60 liv. et pareille somme pour douhaire, qui lui serviront en cas de décès de son époux, de biens anciens pour elle et les siens.

Hérite ledit Guyotte de la 4è partie des biens paternels, tant meubles qu'immeubles qui lui sont échus au décès de son père. Ladite Ligey mère marie et apportionne son dit fils de la 4è partie de ses biens comme l'un de ses 3 autres enfants.

Et pour faciliter les moyens de supporter les charges du mariage, elle lui relâche 12 mesures de blé chaque année, tant qu'ils resteront en sa communion pour en faire leur particulier proffit ; ils seront alors nourris et logés sans aucune rétribution de leur part. Les dits époux seront obligés de travailler pour le proffit et augmentation d'icelle communion.

Lesdits Voilier et Michel relâchent encore à leur fille une pièce de vigne aux Burotte d'un ouvrée estimé à 90 liv. et un demi journal de terre ensemencé en bled, au lieu-dit dessus Founney, dont le couple profitera des fruits sans partager avec les autres de la communion.

Pour le jour des noces, ils promettent un troussel consistant en un lict de plumes garny d'une toyle d'œuvre et d'un traversin de toylede cotton et de rideaux d'impériale de couleur, d'une couverte de toyle peinte et piquée, 12 draps de lict de toille de ménage, 12 serviettes ouvragées, 12 chemises 6 de ménage et 6 d'habillement complets de différentes étoffes, 4 tabliers dont un de moussselinne, 7 mouchoirs tant de soye que de toille (plutôt difficile…), 12 coëffes tant fines que communes, et autres hardes servant à sa personne, un buffet de bois de noihier à 2 battants ferré et fermant à clé. Ledit troussel dont le futur délivrera quittance auxdits Voilier et Michel est estimé à la somme de 90 liv.

Sont présents en l'étude de Claude Bard notaire royal demeurant à Valay, Jean Claude Guyotte dit Mourot frère de l'époux,Nicolas Rabotier son beau-frère, Jean claude Voilier oncle de la future ; Piere Millot et Claude Moussard prêtre-curé de Chaumercenne tesmoins requis. Tous ont signé ayant l'usage des lettres sauf Jeanne Ligey et Marguerite Michel pour estre illétérées.

Le futur marié et son père ont bien signé Voilly…

 

Testament et ordonnance de dernière volonté

De Joseph Voillier vu précédemment, en plus de son contrat de mariage de 1726, on dispose de son testament enregistré 10 ans plus tard donc des enfants en bas âge.

Voici le testament de Joseph Voillier manouvrier de Chaumercenne publié à Gray le 11 mars 1737, passé et déposé le 10 avril 1736 chez le notaire Claude Juif demeurant à Montagney.

Au nom de Dieu, ainsy soit-il.

Je joseph Voillier de Chaumercenne simple manouvrier et journalier, sain de sens connaissances, pensées et entendement, Dieu grâce, quoique détenu au lit par une maladie depuis 8 jours, certain de la mort et incertain de la datte d'icelle, craignant d'en estre surpris auparavant que d'avoir disposé du peu de biens qu'il a plu à Dieu de me donner, j'ai fait mon testament nuncupatif en la forme suivante.

M'estant signé de la croix

Je recommande mon âme à Dieu,…. Délaissant la sépulture de mon corps, mes obsèques et frairs funéraires à la discrétion de Claude Denise Belgy ma femme, en quoi j'espère qu'elle s'en acquittera dignement.

Je donne à Claude Denise Belgy l'usufruit plein et entier de tous mes biens, pour en faire les fruits siens pendant toute sa vie naturelle, à charge pour elle qu'elle sera tenue de la nourriture, entretien et éducation de mes enfants héritiers cy-après nommés.

Je donne et lègue à ladite Belgy ma part dans tous mes meubles morts et vifs moyennant la somme de 50 liv. Qu'elle sera tenue de partager avec mes enfants héritiers quand ceux-ci auront atteint leur majorité.

Je nomme et establis de ma propre volonté tutrice de mes enfants héritiers Denise Belgy ma femme, et pour curateur à conseil de ceux-ci Jean Claude Voillier mon frère de Chaumercenne, le priant d'accepter cette charge.

Je prohibe et desfend toute confection de mes meubles et immeubles, je nomme et institue de ma propre bouche, pour vrays et seuls héritiers, Jeanne Françoise, Charles et Jeanne Baptiste Voillier mes enfants légitimes de mon mariage avec Denise Belgy, et les posthumes au cas où ma femme serait enceinte, pour succéder en mes biens à parts égales….

Fait et passé à Chaumercenne vers les 10 heures du matin du 10 avril 1736, dans la cuisine de la maison où je réside, qui prend son aspect du costé du levant (à l'est), et son entrée au septentrion (au nord). En présence de Samson Courboillet, Antoine Jacquin vignerons, Daniel et Gaspard Oudille laboureurs, Pierre Guyotte, Jean Fuin aussi vignerons, et Jean Baptiste Guyotte laboureur tous de Chaumercenne, tesmoins requis et appelés par le testateur.

 

Acte d'achat par les frères Voillier communiers

En 1736, les 3 frères communiers Joseph Voillier, Jean Claude et Charles Voillier font l'acquisition d'une portion de maison à Chaumercenne (c'est une obsession chez les Voilly...) de Jeanne Poncet femme de Jacques Lambert de Chaumercenne, demeurant à Bonboillon. Ce quart de maison acheté est indivis avec les acquéreurs et les héritiers de Gabriel Lambert, sis en la rue proche de la fontaine consistant en la quatrième partie des jardins, meix, aysances, commodités et dépendances. cette portion de maison de franche condition, pour le prix de 350 liv. à payer à la décharge de la venderesse, celle de 50liv. faisant le quart de la rente due au sieur Abbey ancien curé de Vadans, portant rente au feurg (taux) de 7 % et d'en payer les intérêts à échoir. Et pour le reste de 300liv. Les frères Voillier s'obligent de payer

- 100 liv. le jour de feste Saint Martin d'hiver prochain

- 100 liv. à pareil jour de l'année 1737

- 100 liv. au même jour de 1738.

Fait lu et passé audit Montagney, le 21 may 1736 par devant Claude Juif notaire y demeurant, en présence de Hugues Pellot laboureur et de George Henryon mùaître tanneur de Montagney tesmoins requis qui ont signés avec les acheteurs, les vendeurs ont déclaré ne scavoir écrire. ( les 3 frères ont bien signé Voilly…)

Les frères Voilly sont ainsi propriétaires (en communion) de toute la maison avec la totalité du meix et des jardins, aisances…

 

Acte de vente Voilly

J'ai tout de même trouvé un acte de vente de terre d'un Voilly : un ouvrée de vigne sis aux Burottes.

Le18 février 1710 (le fameux hiver où il fit si froid dans le royaume), Hugues Voillié de Chaumercenne et son épouse Anne Pernelle ont vendu à demoiselle Anne Catherine Guelle veuve du sieur Henryon seigneur d'Aillevillers, un ouvrée de vigne sicz au vignoble du lieu es Burotte, pour la somme de 18 liv. Monnoye du royaume , versée auxdits vendeurs en écus, demi-escus et autres monnoye, dont les vendeurs ont tirés à eux et sont contents. Les deux parties ont convenu que le vendeur continuera pendant sa vie naturelle à cultiver ledit ouvrée, de bien et duhement de tous nécessaires en bonne saison, de l'empesseler et d'y faire tout ce qu'un bon vigneron est tenu en tel cas et qui se pratique audit Chaumercenne. Il sera tenu de payer toutes les charges , impositions et autres tant qu'il le cultivera. Après avertissement de la date de la vendangees à ladite damoiselle, les fruits seront vendangés à ses frais et chargés dans des cuves pour être ensuite partagés en 2 parts égales au profit l'une à la demanderesse et l'autre au vendeur.

Fait et passé audit Chaumercenne pardevant Claude Chenillet notaire résidant à Mothey Besuche, en présence de Nicolas Tallomy maître chapelier demeurant à Bard les Pesmes et Claude Pierre Gruesse de Brussey tesmoins requis.

Ce type de vente dit aussi à réachapt permet au vendeur de recevoir une avance d'argent liquide qui manque au foyer tout en continuant de conserver sa vigne jusqu'à ce que la vie s'améliore, la banquière touchant la moitié de la récolte de l'année.

 

Déclaration de biens des Voilly en 1737

La remise en plan de toutes les terres et vignes de Chaumercenne opérée en 1737 par l'arpenteur-géomètre Charles Gauthier de Villesvaudey pour l'édification du 1er cadastre du village permet de connaître les biens des familles du lieu. 3 familles de Voilly ont renseigné le géomètre :

-Jean Claude Voyly déclare : 1 j 3/4 de terre et 6 ouvrées de vigne

-Charles Voyly  : 3/4 j ... 7 o ...

- La veuve Joseph Voyly  : 1 j 6 o 1/2

 

Imposition du 20 ième de 1772

 

Le rôle d'imposition du 1/20è demandé par l'Intendant de Franche Comté permet d'affiner les possessions des différents résidents de Chaumercenne ainsi que leurs impositions. 5 feux Voilly sont déclarés parmi les 79 contribuables de Chaumercenne pour se répartir l'imposition totale de 306 liv. L'un des deux commis répartiteurs est Jean Baptiste Voilly, l'autre Antoine Ligez.

 

-Claude Voilly déclare posséder une maison et un jardin avec 5 j de terre et 2 o de vignes ; il est imposé pour une somme de 3 liv.

-Jean Baptiste Voilly a maison et jardin, 5 boissels (5/6 j) et 3 o pour 17 sols. (1liv. = 20 sols)

Jacques Voilly dispose d'une maison et jardin, 1 j et 9 o pour 1liv.10 sols,

-Jean Voilly a une maison et jardin,1 j et 11 o pour une imposition de 1 liv. 12 sols.

-Alexis Voilly déclare une maison et 10 o pour 1 liv.

 

Des Voilly dans les soldats de la Révolution

Au début de la Révolution, l’État français doit se défendre contre l'invasion possible de son territoire par des troupes étrangères. Des volontaires nationaux partent pour la défense de la Patrie.

19 habitants de Chaumercenne se sont donc engagés dans le Armées de la Révolution, parmi eux 7 Voilly.

 

Pierre Voilly fils de Jean Voyly et de Françoise Guyotte, né en 1775 s'engage dans la 1ère compagnie du 3è Bataillon de la Haute Saône à l'âge de 26 ans, il mesure 1,81m et sert depuis le 13 floréal an 9 jusqu'au 27 floréal dans la 15è demie brigade légère des Armées des Grisons. Il obtient son congé de réforme depuis Berne pour regagner les siens.

Deux enfants de Charles Voyly dit Montplaisir font partie des volontaires de Chaumercenne combattre les ennemis de la Révolution.

Jean Baptiste Voilly né en 1766, 1.75m a servi depuis le 8 janvier 1793 comme canonnier de 1ère classe, en service depuis 1786. Il a fait les campagnes de 1792, 1793, an 2, jusqu'à l'an 9 de la Révolution. Prisonnier 5 ans dont 2ans 1/2 en Espagne et 22 mois en Hongrie, il obtient son congé de réforme le 21 messidor an 10 à Rennes, il a 46 ans.

Nicolas Voilly son frère plus jeune frère, né en 1773 est parti dans le 3è groupe de volontaires, recruté le 19 septembre 1792, il n'avait que 19 ans. Il ne retrouvera jamais sa terre de Chaumercenne, mort en un quelconque terrain de bataille de France ou d'ailleurs.

Trois frères partent aussi combattre dans les armées de la Révolution, ils sont fils de Jean Baptiste Voilly et de sa seconde épouse Jeanne Oudille.

Jean Baptiste Voilly né en 1772 meurt le 8 décembre 1792 devant Strasbourg âgé seulement de 20 ans.

Antoine Voilly l'aîné né en 1769 combat aux côtés des révolutionnaires, il ne reviendra pas au pays, mort le 22 frimaire an 3 (12 décembre 1794 )à l'hôpital militaire de Louyss( ?) département de la Moselle.

Jean Louis Voilly né en 1778 (1,70m) de la 3è levée de volontaires, satisfait aux obligations imposées aux réquisitionnaires et conscrits, Un congé définitif lui est accordé le 28 brumaire an 9 à Besançon, âgé seulement de 23 ans. L'a-t-on retiré des combats sachant que ses 2 autres frères y sont morts...

Jean Voilly né en 1768 , fils de Jacques Voilly / Marguerite Boudrot (1,75m) est un des premiers volontaires, parti en octobre 1791. Il est canonnier de 2è classe dans le 83è Bataillon du 3è Régiment d'Artillerie. Il a servi depuis le 6 frimaire an 7, il obtient son congé absolu le 30 ventôse an 10 à Belle-Isle, ayant fait toutes les campagnes de la Révolution.