H02 JACQUIN de Chaumercenne

Les Jacquin de Chaumercenne

 

Arbre des JACQUIN

 

 

 

Origine de ces Jacquin ; Velesmes

Cette famille fait son apparition à Chaumercenne après la Guerre de 10 Ans par le mariage au village, le 17 janvier 1644de Jean Jacquin avec Anne Guyotte dit Cortot (aussi Courtot) fille de Maître Claude Guyotte Courtot notaire et de son épouse Marie Bévalot (ces derniers mariés le 14 février 1609).

Ce nom Jacquin est totalement inconnu à Chaumercenne avant cette date. Mais qui est donc ce Jean Jacquin mari d'une fille Guyotte Cortot, une des plus anciennes et plus riches familles du lieu ?

La dalle funéraire n°3 dans l'allée centrale de l'église de Chaumercenne mentionne son décès : Honorable Jean Jacquin décéda le 16 octobre 1678.

Le registre paroissial cite son décès ajoutant qu'il avait environ 66 ans, donc né vers 1612 mais où ?

C'est du côté de son épouse Jeanne Guyotte Cortot qu'il faut chercher son origine.

Son frère aîné Claude Guyotte Cortot né vers 1615 s'est marié à Nantouard (près de Velesmes) en 1635 avec Françoise Gagnemaille du lieu, fille d'un mainmortable de Mr de Marenches. Claude est le procureur d'office des terres du Marquis d'Hyenne.

On trouve aussi à ces mêmes dates une cousine d'Anne Guyotte Cortot, Claude Guyotte la viele (dit Quingey) épouse en 1630 d'honeste Gaspard Febvre procureur d'office à Velesmes.

Une troisième union a lieu à Nantouard concernant un habitant de Chaumercenne : celle de Claude Guyotte dit Mourot en 1640 avec Antoinette Jacquard de Nantouard veuve de François Renvier de Velesmes.

Tout laisse donc à penser qu'Anne Guyotte Cortot a trouvé son époux Jean Jacquin à Velesmes ou Nantouard.

Les registres paroissiaux de Velesmes-Nantouard présentent les actes de naissances de 1567 à 1616 puis de 1627 à 1679. Celui de Jean Jacquin manque mais on peut raisonnablement penser qu'il est fils, plutôt de Henri Jacquin et de Rose Cuderel, que de Georges Jacquin le docteur et d'Antoinette Carelet.

 

Jean Jacquin / Anne Guyotte Cortot

 

C’est donc tout naturellement dans les environs de Nantouard qu’Anne Guyotte Cortot va prendre époux. Ses frères Claude et Jean Guyotte Cortot mariés tous les deux à deux Françoise Gagnemaille de Nantouard, sont à l’origine de son mariage avec Jean Jacquin de Velesmes.

Ce mariage semble avoir eu lieu à Chaumercenne en 1644, à la fin de la Guerre des 10 Ans.

Anne Guyotte reste trop attachée à son village natal si bien que le couple vient y résider. Leurs enfants font former les différentes branches de l’arbre de ces Jacquin de Chaumercenne, famille qui ne s’éteindra que par le calamiteux choléra de l’été 1854, la quasi majorité des Jacquin en sera victime…

Jean Jacquin et Anne Guyotte Cortot son épouse sont mentionnés dans le rôle des manants et habitants de Chaumercenne, par les échevins du lieu, pour le règlement de l’ordinaire du sel. Ils déclarent ce 12 février 1657, 5 personnes dont 3 enfants.

 

Peu d’actes notariés portent son nom en son vivant si ce n’est les achats de terres et vignes acquis en l’an 1653 du sieur Julien Richard seigneur principal de Chaumercenne.

Ainsi le 9 mars de cette année, Jean Jacquin acquiert 6 ouvrées de vignes au Pommeray pour une somme de 80 frs. Ces biens tombés en échutte au seigneur par les décès de leurs propriétaires mainmortables morts sans héritiers en leur communion, sont vendus au plus offrant par Julien Richard lui-même. Ces décès résultent des guerres qui désolèrent la Comté laissée à l’abandon pendant de nombreuses années.

De leur mariage naissent 2 garçons Pierre et Gaspard, et une fille Philiberte mariée le 5 novembre 1673 à Guyot Oudot riche cultivateur de la Petite Résie, veuf de Rose Bervillain ; Pierre Jacquin son frère aîné est présent à la rédaction de son contrat de mariage

 

Jean Jacquin décède le 16 octobre 1678, son corps est enterré en l’église de Chaumercenne. Son nom figure sur la très belle dalle funéraire des Guyotte Cortot, ancêtres de son épouse, dalle encore très lisible actuellement dans l’allée centrale de l’église.

On connaît très bien les possessions dont dispose Anne Guyotte Cortot la veuve, en effet en suite de l’ordre de Monseigneur de la Fond, lntendant de Franche Comté en datte à Bezançon du 22è mars 1684, elle déclare posséder 24 journaux de terre, un tiers bon, un autre médiocre et le reste de peu de rapport, 34 ouvrées de vigne un tiers bon, un autre fort médiocre et le reste de peu de revenus, en outre elle possède 2 chevaux, 2 bœufs 4 vaches et une maison. Mais son fils aîné Pierre Jacquin qui vit en communion avec le reste de la famille, fait lui aussi une déclaration des biens qu’il a en propre, biens sûrement inscrits dans son contrat de mariage : environ18 journaux de terre un tiers bon, l’autre médiocre et le reste de peu de valeur ainsi qu’un journal de vigne en friche.

La famille Jacquin est donc riche malgré les circonstances désastreuses d’après guerre, plus des deux tiers des terres et vignes n’étant toujours pas remis en état.

Anne Guyotte Cortot donne le 21 décembre 1694, à Gaspard Jacquin son second fils la moitié de 3 journaux de terre et de 4 ouvrées de vigne qu’elle s’était réservée par les traités de mariages de Pierre, Philiberte et Gaspard Jacquin ses fils et fille. Elle meurt le 13 juillet 1700 très âgée, l’acte de décès porté au registre paroissial de Chaumercenne par le prêtre-curé Jean Collinet la mentionne centenaire, ce qui est inexact puisque Anne Guyotte Cortot est née vers 1615…

 

Ce même registre paroissial cite une Marguerite Jacquin mariée à un certain Gaspard Jeanguyot, mais celle-ci n’est pas fille du couple Jean Jacquin / Anne Guyotte Cortot… Alors d’où sort-elle ?

 

Mais qui est cette Marguerite Jacquin arrivée vers 1678 à Chaumercenne?

 

Mais une autre famille de Jacquin fait son entrée vers 1678, dans la population de Chaumercenne grâce encore à un mariage. Il s’agit de Marguerite Jacquin l’épouse de Gaspard Jeanguyot demeurant à Chaumercenne et notaire à Marnay.

Cette demoiselle Jacquin est originaire de Fleurey les Lavoncourt. Son histoire mérite que l’on s’y attarde un peu.Marguerite Jacquin naît en 1669 à Fleurey au sein du couple Antoine Jacquin notaire à Fleurey et Claudine Collinet. Cette dernière meurt peu après en 1671. Antoine Jacquin le notaire se remarie l’année suivante avec Jeanne de la Maison dont elle aura 2 enfants mâles. L’entente entre cette belle-mère et sa belle-fille n’est-elle pas totale ou Marguerite ne la supporte pas,

Toujours est-il que Marguerite quitte la famille et vient résider à Chaumercenne avec son oncle Jean Collinet frère de la défunte Claudine ; Jean Collinet n’est pas n’importe qui, c’est le futur curé de la paroisse qui doit prendre ses fonctions en la cure de Chaumercenne le 20 juillet 1678. Marguerite Jacquin n’a que 9 ans. Elle va donc vivre en la compagnie de son oncle et des dames qui officient au service du prêtre.

Pour une fille de notaire, Jean Collinet le jeune prêtre-curé de Chaumercenne ( il n’a que 26 ans) va lui trouver un époux digne de sa naissance : un notaire.de Chaumercenne dont l’étude est à Marnay, Gaspard Jeanguot de 10 ans son aîné...

Ainsi cohabitent à Chaumercenne deux familles de Jacquin venant de deux horizons différents, la terre et le notariat pour faire revivre le village encore bien à l’abandon.

 

Le 21 décembre 1694, Marguerite Jacquin coupe définitivement les ponts avec sa famille maternelle, les Collinet. Ce jour là, a lieu à Béthoncourt les Ménestriers le partage des biens de fut honorable Pierre Collinet et de feue Antoinette Olivier de Melin, ses père et mère ; sont présents bien sûr son mari Gaspard Jeanguyot le notaire,et Jean Collinet son frère prêtre-curé de Chaumercenne, Jacquette Collinet la veuve du notaire Jean Pernot qui demeurait à Chaumercenne, et 4 autres sœurs Collinet.

Peu auparavant, Gaspard Jeanguyot son mari avait vendu tous les biens qu’elle possédait audit Fleurey provenant de sa part d’héritage de fut Antoine Jacquin son père notaire à Fleurey.

Marguerite Jacquin est maintenant une femme à part entière de Chaumercenne...

 

 

Pierre et Gaspard Jacquin frères

Les deux frères Pierre et Gaspard Jacquin de Jean Jacquin et d’Anne Guyotte Cortot vont maintenant assurer la descendance des Jacquin de Chaumercenne.

Ils vivent en communion avec leur mère Anne Guyotte. Pierre s’est marié en 1673 à Claude Françoise Oudot de Résie fille du premier mariage de son père Guyot Oudot avec Rose Bervillain et une curiosité, en cette année 1673 ce même Guyot Oudot son beau-père se remarie avec sa sœur Philiberte Jacquin…

Quant à Gaspard plus jeune de 8 ans, il a pris comme épouse en 1694 Anne Courboillet de Chaumercenne.

 

Les deux frères sont très souvent associés dans les actes notariés comme dans cette acquisition du 8 mai 1685. Ce jour là, Pierre Guyotte dit Milan vend à Pierre et Gaspard Jacquin frères communiers en biens un ouvrée de vigne sis dans le vignoble de Chaumercenne es Chevanny mouvant et dépendant de la seigneurie de noble Sieur Aubert seigneur de la Grande Résie et Chevigney, pour le prix et somme de 3 pistolles d’or en valeur de 49 frs et demi ancienne monnoie de ce Comté.

C’est une vente à réachat pour une période donnée, Pierre Guyotte manquant momentanément d’argent liquide est contraint de vendre cette pièce de vigne et, si dans le laps de temps (souvent 2 ans) il n’a pas remboursé la somme, les acheteurs la possèdent définitivement.

 

On les retrouve aussi dans cette reconnaissance faite le 2 mars 1692 envers l’abbaye d’Acey : Les deux frères déclarent posséder un meix( terrain) et maison où ils résident avec leurs familles, rue de Montagney ( l’actuelle rue des Fouilles), avec jardin, verger et vignes, le tout contenant un journal et demi provenant de la reconnaissance de fut Claude Guyotte notaire, au rentier de Mareschal et plus anciennement encore de Jehan Guyotte Cortot au rentier Tisssot, Ces bmeix maison sont mouvant et dépendant de la totale et seigneurie de Nostre Dame d’Acey, le tout chargé de la cense de 6 blancs à payer à l’abbé d’Acey ou à ses officiers chaque jour de feste Saint Michel Archange….

Hylaire Oudille et Claude Oudille en sont les témoins requis par devant le notaire Anathoile Grand.

La descendance des Jacquin à Chaumercenne est bien assurée et leurs biens les moins partagés possibles.

 

 

 

 

 

A-Descendance de Pierre Jacquin

 

Pierre Jacquin a 2 garçons et 3 filles de son mariage avec Claude Françoise Oudot, il va en marier 3 à 3 frère et sœurs Guyotte,dont 2 dans un double mariage que l’on va évoquer maintenant.

 

Double mariage Jacquin-Guyotte Milan de 1714

 

L’aîné Gaspard Jacquin épouse en secondes noces, par contrat du 12 mars 1702 Jeanne Guyotte fille d’Henri Guyotte Milan et de Jeanne Barbier (d’une riche famille d’Offlanges), mais décède en 1710

Ce n’est que12 ans plus tard, plus précisément le 24 février 1714 qu’est passé à Pesmes par devant Claude Grand de Beasançon, notaire royal à Pesmes, le double contrat de mariage Jacquin / Guyotte Milan.

 

-Tout d’abord celui de Charles François Xavier Jacquin avec Marie Guyotte

 

La future est dite fille de furent Henri Guyotte et de Jeanne Barbier. Elle a 24 ans et est assistée de Gaspard Guyotte son oncle curateur à conseil de ses biens, sont présents aussi ses deux frères Pierre et Claude Guyotte (le futur marié de l’autre mariage) ; le futur l’est de son père, de son frère Gaspard Jacquin et de François Régnier de Bard son beau-frère mariée à sa sœur Jeanne.

Les parents du futur font bon et riche leur fils Charles Jacquin à part égales de leurs autres enfants, conformément au traité de mariage de Gaspard Jacquin leur fils aîné passé en 1702.

Lesdits Jacquin et Oudot promettent d’héberger, nourrir et entretenir les futurs en leur communion, et leurs enfants à venir si Dieu le veut, pendant 3 ans à la condition de participer aux travaux, de les respecter comme…

Le futur promet à la future pour le jour de leurs noces des joyaux nuptiaux à hauteur de 80 frs ancienne monnoie du Comté. Et même somme pour douhaire en cas que douhaire ait lieu et pour une fois seulement.Lesdits Jacquin Oudot donnent en jouissance à leur fils une friche en champ d’un journal es Charmes.

Ladite future épouse s’est fait bonne et riche de tous les biens paternels et maternels échus par le décès de ses père et mère et a présenté un trousseau que ledit futur assigne sur le plus clair de ses biens pour le restituer le cas arrivant.

En cas de dissolution du mariage, ladite future aura sa chambre dans une pièce de l’habitation dudit futur mari, avec ses aysances et commodités tout le temps de sa viduité.

L’acte est passé à Pesmes devant Claude Grand notaire en présence de François Demarche et Jean Moindrot de Pesmes témoins requis.

 

-Suit le contrat de mariage de Claude Guyotte et d’Anne Jacquin

 

Le contenu reste sensiblement le même que dans le précédent contrat, même somme pour les joyaux nuptiaux et le douhaire, jusqu’aux présents et témoins requis…

Une petite différence concerne la future épouse Anne Jacquin : Si lesdits Jacquin et Oudot l’ont faite bonne et riche comme il est dit dans les 2 contrats de mariage de Gaspard et de Jeanne Jacquin ses frère et sœur, en récompense de ce que les mâles remportent leurs meix, maisons, bétail, harnais et autres choses à eux réservés à l’exclusion de leurs filles, de donner à ladite future la somme de 400 frs ancienne monnoie du Comté, tant en argent qu’en troussel qui s’en suit pour le jour de ses nopces scavoir

Un lict de plume avec son traversin, une couverte, un tourdelit de serge de Caen, un coffre de bois de noyer ferré et fermant à clef, une douzaine de draps de lit, une douzaine de serviettes ouvrées, une demie douzaine de serviettes simples, une douzaine de chemises, une douzaine de tabliers, douze aulnes de nappes, six jupes de serge, trois camisolles d’estoffe, un habillement assorti de serge de Londre avec les autres habillements servant à sa personne,

Lequel troussel a été estimé à 200 liv. monnoie du royaume reçu par ladite future épouse qui a promis d’en faire quittance à ses ses frères et mère, et ledit espoux lui assignera sur le plus clair de ses biens en cas de restitution.

Lesdits Jacquin et Oudot promettent encore de donner à ladite future pour chacun des 3 ans prochains, le grain d’un journal de froment chois au temps de la moisson dans les champs que ses père et mère auront semé audit Chaumercenne dans les médiocres, et qu’elle ne sera tenue de rapporter en partage.

 

Le mariage de Claude Guyotte et d’Anne Jacquin ne va pas durer bien longtemps puisque le 9 octobre 1717, dangereusement malade et pour éviter les difficultés qui pourraient naître après son décès, Claude Guyotte aurait confessé à Anne Jacquin son épouse , Pierre et Jean Guyotte ses frères de Chaumercenne et à la participation de noble Pierre Jacquin son beau-père ( formule de respect seulement car Pierre Jacquin n’a jamais reçu de lettres de noblesse…) et après mûre réflexion, il est décidé qu’après son décès un partage soit fait de ses biens de la manière suivante :

Son fils Pierre Guyotte emporte avant tout partage sa part de meix, maisons en donnant à Jeanne Claude Guyotte sa fille, un troussel en valeur de 100 liv. Et le reste des biens se partagent également entre les deux.

Au cas où l’un des deux décède, l’autre prendra sa part et, si les deux décèdent avant qu’ils aient atteint l’âge de tester, la maison avec ses aysances et dépendances et la vigne de 2 ouvrées ainsi que la part qu’il possède avec ses 2 frères Pierre et Jean Guyotte leurs reviennent.

Quant à sa bien aimée femme Anne Jacquin, après son décès, ses 2 frères ne lui accordent une somme de 300 liv. que si elle demeure en leur communion avec ses enfants. Elle profitera pour chaque année d’un demi journal de froment à choisir dans les médiocres et ce pour récompense des peines et soins qu’elle apportera dans ladite communion, les fruits du demi journal seront recueillis au frais de la communion et elle en fera son proffit particulier, elle sera nourri et entretenue avec ses enfants aux frais de la communion.

Il entend que ses enfants plus tard vivent en communion avec ses deux frères comme s’il était vivant

Il nomme Pierre Jacquin aieul des enfants leur curateur conseillant, et Pierre Guyotte mon frère pour tuteur.

Au cas où laditte Anne Jacquin quitte la communion, elle emportera tout ce qu’elle a apporté à la communion avec ledit Claude Guyotte son mari, et son troussel, conformément à son contrat de mariage, de même que les grains de 2 journaux de froment qu’il tient de nature de bien ancien.

L’acte est passé à Chaumercenne par devant Claude Jeannier notaire à Pesmes, en présence de Jean Claude Roux recteur d’école audit lieu et de Pierre Guillemin du lieu laboureur, les biens estimés à 200 liv.

Aucune trace des 2 enfants décédés sûrement en bas âge, quant à Anne Jacquin elle est restée en communion avec ses deux beau-frères jusqu’à sa mort survenue en 1750.

 

Partage des biens Guyotte qui profitent aux Jacquin

 

En cette même année 1714, les familles Guyotte issues de feu le couple Henri Guyotte / Jeanne Barbier vont se partager les biens que Jeanne Barbier possédait à Offlanges, biens de grande valeur consistant surtout en vignes. ; 7 héritiers dont bien sûr les 3 associés aux mariages avec des Jacquin.

C’est d’abord Claude Guyotte( marié à Anne Jacquin) qui débute la vente des biens d’Offlanges indivis avec ses frères et sœurs le 17 juin 1714 pour une somme de 140 liv payés en escus ou autres espèces , par les acquéreurs honorable Urbain Maître-Robert et Claude Bour d’Offlanges vignerons, par devant Claude Jeannier notaire à Pesmes. Ce seront d’ailleurs toujours ces vignerons qui feront l’acquisition des biens de feue Jeanne Barbier.

Le 8 novembre de cette année 1714, deux autres ventes seront opérées toujours à Pesmes par devant le notaire Jeannier : l’une par Jean Guyotte pour une somme de 1252 liv. et l’autre faite par les héritiers Jacquin scavoir Gaspard Jacquin pour sa fille Jeanne Françoise qu’il a eue de Jeanne Guyotte, Marie Guyotte de l’autorité de son mari Charles Jacquin et, lesdits Gaspard et Charles Jacquin de l’autorité de honorable Pierre Jacquin leur père. Cette seconde vente est faite moyennant le prix de 703 frs ancienne monnoie du Comté et, 15frs de vins bus entre les parties ( ancêtre du pot-de-vin).

 

 

Acquisition par les frères Pierre et Gaspard Jacquin du sieur Guyotte de Nantouard

 

Cette année 1714 si riche d’événements pour la famille Jacquin se termine bien, le 5 novembre une grosse acquisition de vignes du vignoble de Chaumercenne.

On retrouve les frères communiers Charles et Gaspard Jacquin de l’autorité de leur père Pierre Jacquin dans une vente faite par le sieur Jean Claude Guyotte de Nantouard légiste à l’Université de Besançon.

Ces biens lui sont arrivés au partage effectué avec ses frère et sœurs du consentement de leur mère Jeanne Claude Petitot veuve du sieur Jean Baptiste Guyotte Cortot en son vivant médecin à Marnay.

La vente concerne 16 ouvrées de vignes du vignoble de Chaumercenne : 4 ouvrées aux Courriottes, 7 au Buet et les 5 autres derrière chez Claude Perney, un tiers pour Gaspard Jacquin et les 2 autres tiers pour Charles Jacquin.

Ces vignes sont déclarées franches et quittes de toutes charges, servitudes et obligations, pour n’en avoir jamais payé, ny appris que leurs autheurs en ayent payé aucunes censes ou redevances avant lui,à ne scavoir de quelles seigneuries elles dépendent, et au cas où il y ait quelques censes les achepteurs seront tenus de les payer.

Le rendage est fait moyennant le prix et somme de 480 liv. payables déans (dans) 3 jours prochains à compter d’aujourd’hui.

Fait et passé audit Pesmes pardevant Claude Jeannier notaire royal audit lieu en présence de Marc et Germain Poinssard laboureurs résidant à La Rézie. En acompte ledit Charles Jacquin a versé la somme de 200 frs ancienne monnoie du Comté, provenant des deniers de sa femme.(Marie Guyotte épousée en mars 1714 ! un placement rapide...)

 

B-Descendance de Gaspard Jacquin

 

Gaspard Jacquin second fils de Pierre Jacquin et Anne Guyotte Cortot a épousé le 9 juin 1694 Anne Courboillet d’une ancienne famille de Chaumercenne, dont il a 3 garçons et 3 filles. L’avenir de cette branche Jacquin semble donc assurée si ce n’est le malheur qui va frapper Pierre et Jean Jacquin les deux aînés, et les échuttes qui vont suivre…

 

Premier décès Jean Baptiste Jacquin et première échutte

 

Pierre Jacquin le second fils de Gaspard Jacquin épouse Françoise Pansard de Chaumercenne vers 1732, il n’a qu’un seul héritier Jean Baptiste né en 1735, avant qu’il ne meure 2 ans plus tard. Ce fils tant espéré décède le 8 octobre 1748 à l’âge de 13 ans. Pierre Jacquin mainmortable mort sans héritiers en sa communion, tous ses biens tombent en échutte aux seigneurs dont ils dépendent : l’abbé d’Acey et Benoit Richard marquis de Villersvaudey seigneur principal de Chaumercenne.

 

La vente de ses biens se fait tardivement car les Jacquin conteste que la maison qu’ils occupent ne dépend pas de la maimorte d’Acey, mais les religieux ne s’en laissent pas compter. Après de longues et fructueuses recherches ils prouvent que cette maison n’est rien d’autre que l’ex maison deJean Guyotte Cortot homme mainmortable d’Acey en 1494…

Ce n’est donc que le 12 janvier 1749 que débute la vente des biens tombés en échutte par le décès du jeune Jean Baptiste Jacquin dont un tiers de la fameuse maison Jacquin.

Philippe de St André de Vercel abbé d’Acey vend à Jean Jacquin laboureur de Chaumercenne (oncle du défunt Jean Baptiste Jacquin), en sa qualité d’abbé d’Acey et seigneur audit Chaumercenne sur les hommes et suiets maisons, meix et autres héritages dépendant de la justice et mainmorte de ladite abbaye, par le décès de Jean Baptiste Jacquin neveu de l’acquéreur, son suiet mainmortable ; lesquels consistent en

-un tiers d’une maison appelée scelier (cave et 2 chambres au-dessus, escalier de pierre pour y monter,bâtie en voûte de pierre et couverte en laves, les écuries et hébergeages derrière bâties en pierre et couvertes d’ancelles, la cour devant, chargé du cens 5 blancs payés le jour de feste St Michel

-un tiers du jardin central chargé de 2 engrognes.

-un tiers de meix où il y avait autrefois une maison, à présent réduit en chenevières et chargé de 4 blancs de cens.

-un tiers de 3 ouvrées de vignes chargé d’une engrogne de cens.

- un journal et 3 éminottes de terre, 3 ouvrées de vigne, un boissel de terre et un quartier de chenevières.

Toutes les pièces ont été appréciées lors des montes aux enchères faîtes au village de Chaumercenne le 12 janvier 1749. La vente en a été fiate pour le prix de 500 liv. payées au sieur vendeur à charge pour ledit acquéreur de payer les dettes dudit fut Jean Baptiste Jacquin.

Fait ,lu et passé audit Pesmes le 18 février 1750 par devant Claude Pyot notaire royal audit lieu et tabellion général dudit Acey

 

Avait-il d’autres biens dépendant de la seigneurie de Mr le Marquis de Villersvaudey ?, je n’ai pas retrouvé d’actes, le doute subsiste…

 

Jean Jacquin oncle dudit Jean Baptiste fait donc l’acquisition des biens de son neveu dont un tiers de la fameuse maison, pour son unique enfant qu’il a de son épouse Aymée Riduet d’Avrigney, un fils Etienne Jacquin alors âgé de 6 ans.

 

Second décès Etienne Jacquin et seconde échutte

 

Jean Jacquin meurt en 1764 à l’âge de 62 ans laissant son fis Etiienne de 20 ans à la charge de son épouse. Mais le malheur a décidé de se poser sur cette famille Jacquin, ce fils trouve la mort à l’âge de 23 ans, retrouvé noyé dans l’Ognon en voulant traversé le pont des Forges à Pesmes…

Il aurait épousé Jeanne Claude Blanchot peu avant, mais n’a pas d’enfant.

 

Mainmortable décédé sans héritier, les biens de fut Etienne Jacquin font échutte aux seigneurs, d’abord au sieur abbé Messire Claude Ducheylan aumônier de la Reine, dont son père Jean Jacquin avait racheté l’échutte de son neveu Jean Baptiste 13 ans plus tôt. Mais on apprend que Mre Benoit Richard marquis de Villersvaudey se dit aussi héritier pour des biens dépendant de sa seigneurie dudit Chaumercenne.

Deux ventes distinctes vont donc être proposées aux divers acquéreurs de biens dont les deux tiers de la maison mouvant de la seigneurie d’Acey…

 

Pour les biens dépendant d’Acey : 2 lots sont mis en vente

-La part de meix, maison avec le jardin est acquise le 8 novembre 1767 pour 256 liv. par Charles Jacquin fils de Daniel le plus jeune des 3 fils de Gaspard Jacquin et Anne Courboillet, ce qui est normal puisque Daniel y résidait et en possédait, un tiers. Le prix semble bas mais personne dans le village ne voulait surenchérir un bien de famille, il en était ainsi dans les villages et à cette époque…

Henri Guyotte fait l’acquisition de l’autre lot le 31 décembre 1767 pour la somme de 120 liv., des terres et vignes.

 

Pour les biens mouvant de la seigneurie de Mr le Marquis de Villersvaudey : 3 lots

-Claude Voilly acquiert 6 ouvrées et demie de vignes pour 200 liv. le 4 septembre 1767

- Henri Guillemin un demi journal et une éminotte de terre pour 172 liv.

-Jean Baptiste Guyotte et Charles Jacquin pour le reste des biens : 30 liv.

 

Ainsi pour les deux échuttes des Jacquin, les seigneurs de Chaumercenne ont reçu la bagatelle d’au moins 1270 liv. …

 

Vente très spéciale de fonds en 1789

 

Cette vente de fonds concerne Daniel Jacquin laboureur de Chaumercenne,fils de Gaspard et Charles Jacquin fils de Charles cousin de Daniel Jacquin…

Ainsi ce 4 décembre 1789 Daniel Jacquin vend à Charles Jacquin son petit-cousin :

- les parts et portions de maison, jardin, aisances et dépendances situes audit Chaumercenne en la Rue Basse

-sa part et portion de terres et vignes situées à Chaumercenne, Valay, Reésie et Pesmes

-sa part de tous les meubles, effets, bétails, charrue, chariots, herse, grains et autres objets qui appartiennent audit vendeur.

Ces biens sont affectés de charges suivant le décret de l’Assemblée Nationale du 4 août dernier et jours suivants et autres auxquels l’acquéreur sera tenu de se conformer.

Le rendage du tout est fait moyennant la somme de 380 liv. pour paiement de laquelle ledit acheteur sera obligé de payer à Claudine Jacquin sœur de ce dernier, la somme de 150 liv. une année après la mort du vendeur.

Sera de plus tenu ledit acheteur de faire dire pour le repos de son âme la quantité de 24 messes basses après la mort dudit vendeur, et de payer les obsèques et frais funéraux suivant son état et condition.

Et encore sera obligé ledit acheteur de nourrir, loger et chauffer, blanchir ledit vendeur jusqu’à sa mort de manière que ce dernier ayt une future satisfaction dudit acheteur…

Fait lu et passé à Pesmes par devant Claude Antoine Guillaume notaire royal à Pesmes en présence de Nicolas Vuilleminot et François Guillaume praticiens dudit lieu

Cette vente mérite quelques remarques, c’est en somme un testament :

Daniel Jacquin a 70 ans et est à la fin de sa vie. Il vend tous ses biens à son petit-cousin Charles Jacquin (51 ans) père de 4 filles, il est le parrain de Claudine Jacquin sœur de Charles pour laquelle Charles Jacquin devra lui verser 150 livres aun an après sa mort.

La Révolution a déjà changé le cours des choses et même le notaire Guillaume ne sait pas comment seront les nouvelles clauses des prochaines ventes décidées par l’Assemblée Nationale.

 

Est évoqué le 4 août 1789 où les nobles ont concédé tous leurs privilèges lors de cette fameuse nuit, puis se sont rétractés. Rien n’est donc bien clair pour la rédaction de cet acte de vente.

Plus encore les 24 messes basses à célébrer après le décès du vendeur demeurent incertaines avec la prochaine Constitution Civile du Clergé et plus tard la fermeture des églises …

En effet Charles Jacquin ne décédera que le 9 ventôse an 12 (31 décembre 1803), âgé de 84 ans...la déclaration en est faite le lendemain par Charles Jacquin auquel il n’a pas cédé ses biens préférant recevoir une pension de so petit-cousin, un autre Charles Jacquin…

 

Le Choléra de l’été 1854

 

Le choléra qui sévissait à Paris encore en juin 1854, vient s’établir subitement en Haute Saône et en Haute Marne. Le canton de Pesmes est touché tout particulièrement Pesmes, Malans et Chaumercenne.

A Chaumercenne, 55 personnes vont en mourir en l’espace de deux mois, sur une population estimée à 460 habitants. Certains jours de la mi-août verront le décès de 4 à 5 personnes.

Au village, les familles les plus décimées sont les Henriet et les Malgérard. Cette épidémie amènera l’extinction de la famille Jacquin dont un des deux représentants mâles en décédera, l’autre ayant quitté le village pour faire souche àThervay.

De ce maudit choléra est mort Etienne Jacquin l’époux de Margurite Pélot de Thervay, sa sœur Anne Françoise ainsi que son mari Pierre Malgérard, Jean Courboillet veuf de Jeanne Jacquin et leur neveu François Charbonnet l’époux de Claude Françoise Jacquin.

 

La dernière personne Jacquin morte à Chaumercenne est Jeanne Françoise Jacquin manouvrière de 49 ans l’épouse de François Xavier Girardet domestique domicilié à Offlanges. Son fils Eugène Jacquin charpentier de profession demeurant à Chaumercenne, âgé de 29 ans en a fait la déclaration de décès, puis a disparu du village pour ne plus y revenir…

 

Ainsi s’est éteint cette famille Jacquin de Chaumercenne qui aura tout de même vécu plus de 2 siècles à Chaumercenne. Il reste de leur passage au village le puits Jacquin aujourd’hui réserve incendie dans la rue des fouilles et les habitations de la famille Petit demeure ancestrale des Jacquin dits de Chaumercenne.