H12 MALGERARD de Chaumercenne
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- Catégorie : Généalogie des plus anciennes familles de Chaumercenne
- Publié le jeudi 16 janvier 2020 16:19
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Généalogie des Malgérard de Chaumercenne
Origine de cette famille de Malgérard : Venère
Cette famille arrivée à Chaumercenne au début du 17è siècle par le triple mariage entre Courboillet vieille famille de Chaumercenne, et ces Malgérard venus de Venère.
Il n’est pas possible de remonter à ces Malgérard de Venère, les registres paroissiaux présentés aux Archives Départementales ne commence bizarrement qu’en 1700 ( registres antérieurs probablement disparus).
Triple mariage Courboillet / Malgérard
Un acte de 1637 montre l’existence d’un triple mariage entre Courboillet de Chaumercenne et de Malgérard cités de Venère.
C’est le testament de Philibert Courboillet de Chaulmercenne passé 15 juin 1637 par devant Jehan Métadieu notaire à Chaumercenne. La guerre fait rage en Comté suite à l’invasion des troupes françaises et de mercenairesà son service. Alité, malade et infirme, certain de sa mort prochaine il fait donation de tous ses biens à ses proches.
Parmi les legs effectué, il est cité :
Je lègue à mes bien aymées sœurs Anne et Jehanne Corboillet, femme de François et Claude Malgérard de Venère, la somme de 10 escus à valleur de 3 frs pièce, pour chacune d’elles ,qui lui sera payé par mon vray héritier pour une fois seulement.
Et plus loin : Je fais héritier pour tous les autres biens, sans rien m’en réserver, de quelque nature et origine que ce soit, mon bien aymé frère Pierre Corboillet, et ce en considération des bons et agréables services qu’il lui a rendus, et s’il venait à mourir,je lui substitue Anne et Jehanne Corboillet mes sœurs et Anne Malgérard ma bien aymée belle-sœur femme dudit Pierre Corboillet mon bien aymé frère...
Quand ont-eut lieu ces mariages, impossible de le savoir actuellement.
Anne Malgérard / Pierre Courboillet
Anne Malgérard serait née vers 1607. Elle épouse vers 1630 Pierre Courboillet fis de furent Claude Courboillet et de Claudine Goguel, familles très anciennes de Chaumercenne. Après la guerre de 10 Ans, le couple fait l’acquisition de biens laissés à l’abandon par la mort de leurs propriétaires dont se sont emparés tout naturellement les seigneurs du village, que ce soit Julien Richard ou l’abbaye d’Acey comme tombés en échutte de leurs sujets mainmortables décédés sans héritiers en leur communion, même la Communauté en vend grâce à la Fabrique de l’église du lieu…Ne pouvant les cultiver en propre, ils les vendent donc aux enchères.
Ces biens qu’ils soient maisons, terres ou vignes ne manquent pas mais sont dans un état lamentable, les futurs acquéreurs se font rares pour remettre les biens en état, alors les ventes se font à prix très raisonnables.
Pierre Courboillet et son épouse Anne Malgérard achètent en achètent quelques uns.Ainsi de la Communauté, ils acquièrent le 9 mars 1653, un ouvée et demi de vignes es Costes pour 10 frs et 2 sols de vins bus (ancêtre du pot-de-vin).
Du sieur Othenin abbé d’Acey, il leur est adjugé par Barthélémy Monarque prêtre-curé de Chaumercenne qui dirige la vente des biens dépendant de la seigneurie de l’abbaye, une pièce d’une éminotte de terre es Champs Gollut pour 12 frs, et 10 sols de vins bus.
Mais surtout une moitié de maison avec une rechotte pour la somme de 350 frs et 2 frs de vins.La somme est importante mais c’est une maison dont ils ont besoin pour y loger leur future nombreuse famille.
Veuve avant 1657, elle fait vivre la communion avec ses fils et ses filles mais sentant la fin de sa vie approchée elle préfère régler sa succession.
Le 13 d’aoust 1683, considérant la certitude de la mort et son heure incertaine, Anne Malgérard veuve de Pierre Courboillet fait certaine de sa la mort fait donation à ses deux fils Gaspard et Claude Courboillet, de tous ce qu’elle peut compter et appartenir, y compris la donation que lui a faite Philibert Courboilletson beau-frère, de même tout ce qu’elle a acquis de son mariage avec fut Pierre Courboillet et ce au regard des deux meix et maisons, jardins ainsi que des 3 ouvrées de vignes.
Elle donne encore à ses deux fils l’usufruit de 6 ouvrées de vignes qu’elle s’était aussi réservée, à charge pour eux, de faire son pain pour l’offrande pendant l’an révolu après sa mort…
Elle leur donne encore toutes les pensions à elles dehues par Jeanne ,Marie et Jeanne Courboillet ses filles.
Ses deux fils et ses trois filles seront tenus de payer son mortuaire et funérailles et feront dire 10 messes basses de requiem après sa mort avec le libéra me, ayant ainsy reconnu ses deux fils pour les services qu’elle a heu et reçu d’eux.
Fait et passé audit Chaumercenne en la maison desdits Courboillet ce 13 d’aoust 1683, vers les six heures après mydy, par devant Jean Pernot d’Ouge notaire demeurant à Chaumercenne, en présence de Pierre Jacquin, Henry Guyotte Millan, Edme Brouhot de Villersvaudey et Estienne Cusenier recteur d’escole audit Chaumercenne, tesmoins requis.
Anne Malgérard ne décédera cependant que le 20 septembre 1685 et enterrée le lendemain dans le cimetière de Chaumercenne.
Les frères restent donc en communion mais chacun fera sa déclaration de biens en l’année 1684, Ainsi on trouve dans :
Déclaration faite par le habitans de Chaumercenne en suitte de l’ordre donné par Mgr De la Fond Intendant de Franche Comté en datte du 22 mars 1684, en présence de discrette personne Messire Jean Collinet prêtre-curé du lieu et des échevins de l’année, Jean Malgérard et Claude Beuchey dudit Chaumercenne
Elle permet de connaître les biens de tous les habitants de Chaumercenne et surtout la répartition des biens entre les deux frères Courboillet, après la donation qu’en a faite leur mère Anne Malgérard quelques mois plus tôt.
-Gaspard Courboillet possède audit Chaumercenne la moitié d’une maison, cinq journaux et demy de terre tout médiocre ainsi que deux journaux de vigne en estat et médiocre, avec deux chevaux, deux bœufs et deux vaches.
Claude Courboillet son frère communier dit posséder audit Chaumercenne environ trois journaux et demy de terre médiocre et environ un journal et demy de vigne aussy médiocre et la moitié d’une maison.
Les deux frères vivent bien en communion dans la maison familiale et l’aîné possède plus de terres que son cadet et le bétail pour les travailler en commun. Mais les terres et vignes ne sont que d’un rendement bien médiocre...
Quant aux deux autres couples dont les maris sont des Malgérard, on ne sait que peu de choses. Evidemment la consultation des archives de Venère permettrait d’en connaître davantage car
Ils ne figuraient pas dans le recensement de 1657 pour le répartement de l’ordinaire du sel de la communauté de Chaumercenne, maisfigure dans celui de Venère le nom de Claude Malgérard dit Robeville avec sa femme (peut-être Jeanne Courboillet) et deux enfants.
Dans le registre paroissial de ce village, il figure encore des Malgérard dans les actes de naissance, mariage et décès un peu trop brièvement inscrits par le prêtre-curé de Venère, jusqu’en 1720 …
On ne sait pas lequel des frères Malgérard est le père de Jean, auteur de la branche des Malgérard de Chaumercenne, probablement François Malgérard.
Jean Malgérard / Françoise Bard
Voici donc Jean Malgérard fils de N. Malgérard de Venère, il naît vers 1625 à Chaumercenne. Un de ses tout premiers actes relate une acquisition faite par le sieur Julien Richard seigneur principal du lieu en date du 6 mars 1653 ; il achète 2 ouvrées de vignes sises au chemin de Fourney qui lui sont arrivées en échutte par le décès d’un de ses mainmortables, pour le prix de 36 frs, la monte aux enchères ayant commencé à 14 frs. l’acte de vente est rédigé de la main même du seigneur Richard !.
Jean Malgérard est bien sûr inscrit dans le répartement de l’ordinaire du sel du 12 février 1657 effectué par les eschevins Claude Lance et Pierre Pansard sur tous les manans et habitans de Chaulmercenne, il présente son mesnage composé de 3 personnes, avec sa mère et son épouse (Françoise Bard de Valay) maisle nom de sa mère m’est inconnu (probablement Anne Courboillet). Dommage de ne pas avoir retrouvé son contrat de mariage avec Françoise Bard, il pourrait dater des années 1655 car au 12 février 1657, le couple n’a pas encore d’enfants.
Dans sa déclaration de biens, Jean Malgérard possède audit lieu de Chaumercenne environ 8 journaux de terre dont la moitié bonne et le reste de peu de rapport ainsi que quinze ouvrées de vigne dont la moitié médiocre et le reste de peu de valleur. Il a aussi une petite maison, deux bœufs , un cheval et deux vaches.
Il est donc un laboureur aisé mais ses vignes n’ont pas encore été vraiment remises en état. La présence de ses fils en sa communion va permettre d’y remédier, et surtout de marier honorablement ses enfants.
Il marie d’abord sa fille Etiennette à la fin de l’année 1700, en voici le contrat signé le 6 novembre 1700.
Contrat de mariage d’Etiennette Malgérard avec François Maire
Pour parvenir au futur mariage qui doit s’accomplir selon la de Rome entreFrançois Maire fils de Fean Maire de Chenevrey et demeurant à Vallay d’une part, et Estiennette Malgérard fille de Jean Malgérard de Chaumercenne et de Françoise Bard.
Lesdits Maire et Chauvelot parents du futur le font bon et riche comme sa sœur Nicole sauf et à la réserve des meix, maison, jardin et dépendances touchant ladite maison audit Vallay, qu’ils donnent à leur fils qui en jouira après leur décès à charge pour le futur de donner en compensation à sa sœur Nicole la somme de 800 frs ancienne monnoie avec un coffre, un lict de plume assorti de son traversin et une vache à son choix de celles qui se trouveront dans la maison, et moyennant cela ladite Nicole Maire ne pourra plus rien dans ladite maison, verger, vignes meubles tant morts que vifs tels qu’ils seront au décès du dernier des époux Maire Chauvelot. Qui accorderont encore à ladte Nicole un troussel tel qu’ils voudront ou lui donner une somme de 400 frs provenant des deniers de ladite Chauvelot.
Ils s’engagent aussi à tenir avec eux, en leur communion lesdits futurs époux et espouse, les nourrir et entretenir eux et leurs enfants suivant leur estat et condition.
Le futur promet de donner pour joyaux nuptiaux ,à la future pour le jour des nopces la somme de 50 frs, et pareille somme de 50 frs pour douhaire en cas que douhaire ayt lieu, et pour une fois seulement.
Et quant à Estiennette Malgirard, ses père et mère la font bonne et riche de mesme que Marie Malgérard sa sœur dans son contrat de mariage signé devant le notaire Jean Pernot en datte du16 février seize cent nonante sept, par lequel les dits Malgérard Bard accordent une somme de 200 frs déans un an et demi après icelle, pour sa part dans les meix et maison, meubles y étant mesme compris les vaches bœufs chevaux, charriots, charues, arnachements ou tous autres objets de la maison, jardin et dépendances, dont la future espouse a renoncé et renonce à présent.
Lesdits Malgérard et Bard on fait riche la future en tous leurs autres biens à parts égales avec ses frères et sœurs tels qu’ils se trouveront au décès du dernier parent. Le partage se fera avec ladite future, Daniel, Moris et Marie Malgérard leurs quatre enfants en mesme part chacun tant dans les biens en fond que dans les vins et grains qui se trouveront pour lors dans la maison ou sur les champs.
Et comme le nommé Claude Malgérard fils des Malgérard et Bard est infirme de son corps, ils veulent et entendent que les quatre frères et sœurs soient tenus et obligés de le nourrir et entretenir sa vie naturelle durant.
Ladite future a été entrousselée par ses dits père et mère de ce qui est déclaré cy-après :
Un lit de plume avec son traversin, un tour de lit de serge de caen, douze draps de lin, une mante, une douzaine et demye de serviette moitié ouvrée et l’autre lice, 8 aulnes de nappes par moitié de mesme, un habit complet pour le jour de ses nopces de serge de londres à son choix pour la couleur, et quatre autres paires d’abits de diverses couleur servant à sa personne, un coffre de bois de noyer ferré et fermant à clef, des crochets d’argent en valleur de seize francs et demy, le tout evalué par les deux parties à la somme de deux cent cinquante francs ancienne monnoie lesquels avec les joyaux nuptiaux et le douhaire lui serviront de biens anciens.
Fait et passé audit Chaumercenne le 6è du mois de novembre de l’an 1700 par devant Jean Pernot d’Ouge notaire royal demeurant audit lieu, en présence de Jacques Bar, Marc Bar, Jean Claude Maire frère dudit époux, de Daniel et Moris Malgérard frères de l’espouse tous icy assemblés, et en présence de Pierre Poisse et Jean Foras dudit Vallay rencontrés audit Chaumercenne tesmoins requis, les parties ont estimés ce que dessus à la somme de 280 livres.
En 1702, il est sommé de faire reconnaissance de ses biens mouvant de l’Abbaye d’Acey.
Jean Malgérard de Chaumercennes confesse avoir et posséder rière ledit village de Chaumercennes et sous la justice et seigneurie de l’Abbaye Notre Dame d’Acey, un meix et bastiment qu’est une cuverie situé devers la rue de Bart pouvant contenir un quart de boissel.
Item une éminotte de terre au lieu-dit es Courbot du Chesne, provenant de la reconnaissance qu’en a faite Claude Goguey au rentier Mareschal.
Sauf leurs vrays et meilleurs confins des meix, cuverie et héritaiges, ledit Malgérard les confesse estre et mouvoir de la totale justice et seigneurie mainmortable d’Acey chargée envers elle de charges portant lods, justice, seigneurie, retenue, amande et la mainmorte le cas advenant, et de la cens annuelle et perpétuelle de quatre engrognes payable à ladite abbaye chaque jour de feste annonciation nostre dame à peine de 3 sols estevenant d’amande.
Fait et passé audit Chaumercenne par devant Anathoille Grand de Besançon résidant à laditte abbaye, tabellion commis par la cour souveraine du parlement à Besançon pour enregistrer les reconnaissances pour la cofection des rentiers de l’abbaye, ce 16è jour du mois de may 1703, en présence de Claude Oudille de Chaumercennes et de Pierre de jallerange ancien notaire, tesmoins requis et soubsignés.
Jean Malgérard décède en l’année 1714 laissant de son union avec Françoise Bard comme on l’a vu dans le contrat de mariage précédent 4 héritiers, Daniel et Maurice Malgérard, et deux filles Etiennette et Marie Malgérard qui seront tenus de s’occuper de Claude leur frère infirme.
Daniel et Maurice Malgérard frères
Les deux frères désirent accroître les biens de leur communion Ils font alors de nombreuses acquisitions du consentement de leur père . Ainsi le 15 mars 1703 Daniel et Moris Malgérard acquièrent de Charles Bretet de Chaumercenne de l’authorité de Jeanne Claude Pyot sa femme, un journal de terre sur le finage de Chaulmercennes, lieu-dit au Coroy dont le vendeur n’a dire de quelle seigneurie il dépend pour n’en avoir actuellement le titre qui est à Bezançon, et au cas où la dame de Villersvaudey le signale de sa seigneurie, les lods se paieront par moytié entre vendeur et achepteurs, ledit rendage fait moyennant la somme de 54 liv. de principal monnoye du royaumeet une demye en vins bussupportés par les achepteurs, payées en écus au nouveau coin et autres monnoyes du Comté, de laquelle somme ledit vendeur se déclare content.
L’acte est passé à Chaumercenne par devant le notaire Jean Pernot d’Ouge en présence de Claude Robert et Samson Pernot dudit lieu témoins requis.
On retrouve les deux frères dans une autre acquisition le 25 septembre de la même année, toujours du même vendeur Jacques Bretet pour un autre journal de terre à La Rappée, une éminotte à l’Aige de Mothey et encore 2 éminottes à Lacenaire, toutes ses pièces de terre chargées envers Mme de Villersvaudeyde leurs charges seigneuriales portant lods, justice et seigneurie, retenue, commise et la mainmorte le cas advenant, le rendage est fait moyennant le prix de six vingt et six liv. (126 liv.) et 3 liv. de vins bus, la somme réellement passée audit vendeur en écus et autres bonnes monnoies ayant cours en ce pays.
Les deux frères renouvelleront d’autres achats de biens comme ce 17 mars 1705 de 30 liv. de Claude Robert, ou le 1er février 1706 pour 57 liv. de terres audit Chaumercenne de Gaspard Jacquin ; ils sont des laboureurs aisés qui le font savoir et qui cherchent encore à s’enrichir.
Descendance de Daniel Malgérard
Daniel Malgérard est le fils aîné de Jean Malgérard et de Françoise Bard, né en 1664 Il épouse par contrat du 9 janvier 1699 Claudine Oudot de Résie fille de Guyot Oudot et de sa seconde épouse Philiberthe Jacquin de Chaumercenne, et donc petite fille d’Ane Guyotte Cortot dont la dalle funéraire est dans l’allée centrale de l’église de Chaumercenne.
Le couple aura 4 enfants dont un garçon Jean Malgérard marié en 1740 à Françoise Courboillet qui suit, et 3 filles Jeanne et Jeanne Claude Malgérard mariées à Antoine et Claude Beuraud de Montagney, Françoise quant à elle se marie à Daniel Courboillet qui n’est pas frère de Françoise.
Jean Malgérard / Françoise Courboillet
Jean Malgérard fils de Daniel épouse Francoise Courboillet de Chaumercenne. Dans son contrat de mariage du 28 janvier 1740, alors âgé de 35 ans, il est dit fils de fut honorable Daniel Malgérard, Françoise Courboillet est fille de fut Claude Courboillet dit La France et de Marie Guyotte ses père et mère.
Ledit futur époux s’est fait bon et riche en ses biens paternels échus et ladite Oudot le fait bon et riche de ses biens conformément aux contrats de mariage de ses deux sœurs Anne et Françoise Malgérard.
Au réciproque, ladite Marie Guyotte mère de ladite future épouse, à présent femme d’Antoine Percenet la fait bonne et riche en ses biens maternels à eschoir comme l’un de ses autres enfants, étant mineure de moins de 25 ans, ses biens sont administrés conjointement par sa mère et ledit Percenet son espoux depuis le décès de son père qui sont déchargés de la jouissance de ses biens.
Lesdits Guyotte et Percenet ont promis de délivrer à ladite future, pour le jour de ses nopces( elles ont lieu à l’église de Chaumercenne le15 février de cette année 1740), un troussel quasi identique à celui d’Etiennette Malgérard sa tante.
Ils lui délivreront de plus le lendemain de ses nopces la quantité de 8 muids de vin de la dernière récolte avec leurs futailles, et 20 mesures de froment mesure de Pesmes, et pareille quantité de froment l’année prochaine dans le mois de janvier.
Ladite Guyotte sa mère lui relache aussi la moitié des parts qu’elle a dans les acquisitions et prétentions de Claude Courboillet son fut père, se réservant l’autre moitié pour en disposer comme elle voudra. Elle lui donne aussi une pièce de vignes de 4 ouvrées qu’elle a acquise lors de son veuvage des Jacquot de Bresilley.
Arrivant la dissolution du mariage par la mort du futur époux, il lui accorde la jouissance et l’habitation dans la maison pendant toute sa viduité, estimée 10 liv. annuellement.
C’est un futur mariage entre deux familles riches.
Descendance de Maurice Malgérard
Moris Malgérard (le frère cadet) naît en 1666 et se marie en 1702 avec Anne Oudot de Résie sœur de Claudine l’épouse de son frère Daniel Malgérard. De leur union naissent 3 enfants un garçon Claude et 2 filles Jeanne mariée en 1737 à Henri Courboillet fils de Médard Courboillet qui décède l’année suivante, et Anne Malgérard, qui vont vivre en communion avec leurs parents.
Claude Malgérard veut accéder à la prêtrise, en 1730 il est clerc tonsuré puis curé de Saint Hippolyte les Durnes (dans le Haut Doubs). Les deux sœurs Malgérard vont alors vivre en communion avec leur frère prêtre.
Les revenus de sa cure vont faire de Claude Malgérard un homme riche et reconnu. Il achète quantité de biens à Chaumercenne et Resie et autres, avec ses deux sœurs communières.
Le 14 juillet 1754, il propose sa maison à Chaumercenne pour héberger Claude Moussard le prêtre-curé pendant la reconstruction de la maison curiale décidée par la Communauté de Chaumercenne qui lui accorde un loyer annuel de 27 liv. dont un tiers à la charge de la Communauté de Résie annexe de la paroisse de Chaumercenne.
Dès 1758 avec l’accord de ses sœurs communières Jeanne et Anne Malgérard, demeurant à Saint Hippolyte, il décide d’abord de vendre une partie de leurs biens à Résie dont on peuten mesurer l’ampleur...
D’abord le 26 juillet aux frères Charles et Claude Oudot de Rézie : 12 pièces de terres pour une contenance totale d’environ7 journaux 2/3 , pour un rendage de 650 liv. pour lesquels les frères Oudot constitue au sieur curé et à ses sœurs une rente annuelle et perpétuelle de 12 liv. 10 sols.
Puis le 1er décembre1758, ils vendent Jean et Claude Oudot frères de Résie la maison qu’ils possèdent audit Résie avec 2 ouvrées de vignes, jardin, verger attenant à la maison pour un rendage de 900 liv payable en une autre rente d’un montant annuel de 15 liv.15 sols.
Ces deux ventes sont faites par devant Félix Barbier notaire royal à Pesmes, les prix sont exorbitants. Mais l’essentiel est à venir les biens situés surtout à Chaumercenne…
La fameuse vente des biens de Chaumercenne
Ce 29 septembre 1767, par devant Félix Barbier notaire déjà cité, Claude Malgérard prêtre-curé de Saint Hippolyte les Durnes y demeurant, tant en son nom qu’en celui d’Anne Malgérard sa sœur communière (Jeanne Malgérard est déjà décédée), vend à Claude Oudille et Daniel Courboillet laboureurs de Chaumercenne, l’un pour l’autre, les maisons, terres labourables et vignes situées à Chaumercenne, Pesmes, Bard et Vallay, chargés
-pour Chaumercenne, envers Mr le Marquis de Villersvaudey l’un des seigneurs de Chaumercenne (le principal)
-pour Pesmes, affectés envers les seigneur et dame du lieu des charges établies par les générales franchises de Pesmes
-pour Vallay, affectés envers l’Ordre de Malthe à cause de la Commanderie de Montseugny
-pour Bard, envers les seigneur et dame du lieu
Ledit rendage pour le prix et somme de 1957 liv. (somme considérable surtout dans la campagne pesmoise) scavoir : 1195 liv.6 sols 8 deniers pour les biens mainmorte situés audit Chaumercenne, 1195 liv. pour ceux de la franchise de Pesmes étant au même lieu, 366 liv13 sols 4 deniers pour ceux situés sur Pesmes, 100 liv sur Vallay et enfin 100 liv. sur Bard. Il est précisé que les fruits de cette année demeureront au sieur vendeur, le locataire pourra jouir de la maison jusqu’au mois de juillet 1768.
Remarques concernant cette vente
D’abord dans les biens vendus figure donc la grande maison des Malgérard située en la rue haute avec sellier composé de 4 chambres, garage, écurie, grenier à foin, jardin et dépendances avec la cuverie et la cave. Elle avait été acquise par le prêtre-curé Malgérard le 15 octobre 1749 de dame Jeanne Claude Sauvageot veuve du sieur Gaspard Guiotte seigneur de Velloreille les Choye.
Dans la vente de 1767, cette maison était réservée à Claude Oudille qui ne la garda pas, puisqu’il en fit la vente le 12 janvier 1768 à Gabriel Fromont pour la somme de 1024 liv. avant d’arriver quelques années plus tard dans la famille Courboillet, cette famille en conserve actuellement encore la moitié côté ouest.
Seconde remarque : en plus de la maison figure dans les biens dépendant de la justice et seigneurie de Mre Benoist Richard , marquis de Villersvaudey et seigneur de Chaumercenne furent vendus 25 pièces de terres pour une contenance de’un peu olus de 2 journaux, et 15 pièces de vignes pour environ 15 ouvrées, et un quartier de chenevières.
Toutes ses pièces de terres ou de vignes étaient évidemment mises en location à des laboureurs ou vignerons de Chaumercenne, pour un bail de 9 ans, en principe non renouvelable…
Le choléra de l’été 1854
Comme je l’ai mentionné dans « Histoire de Chaumercenne- les deux calamités du 19è siècle », le choléra a tout particulièrement touché le village de Chaumercenne et surtout la famille Malgérard.
Sont décédés du choléra entre fin juillet et la mi-septembre 1854 :
-Pierre Malgérard, son épouse Anne Françoise Jacquin et ses 2 fils célibataires Jean Baptiste et Charles Baptiste Malgérard ; de ce ménage personne n’a été épargné...
-Claude François Malgérard et son épouse Magdeleine Oudille, Marie Joséphine Malgérard leur unique née en 1844 fut préservée. Elle épousera Jean Baptiste Guyotte qui décédera l’année suivante, puis en 1873 Jules Ernest Bérille dont elle aura Blanche née en 1876 mariée à Abel Briançon adjudant de carrière. Elle sera la dernière Malgérard de Chaumercenne, elle y décède en 1938.
Pourtant 2 oncles de Marie Malgérard ont eu des enfants, mais ces familles ont quitté Chaumercenne après 1856. Une de ses tantes est décédée à Paris en 1688. Ses deux familles ont du émigrer en région parisienne en attente d’autres qui viendront suite au philloxéra qui va ravager les vignes de Chaumercenne dès 1885.
Marguerite Malgérard épousera Jean Baptiste Guyotte qui décède en 1870à Masevaux pendant la guerre contre les Prussiens, avant d’avoir connu Marie Marguerite sa fille, puis Jules Bérille de Germigney en 1873 dont elle aura deux enfants dont Blanche Bérille épouse du futur adjudant Abel Brançon.
Quant à Marie Marguerite Guyotte, elle épousera à La Résie, Paul Emile Chapuis instituteur né à Marnay dont elle aura Berthe épouse d’Alexis Le Gallic, et René Chapuis le menuisier de Chaumercenne.