B17-Aides aux soldats évadés et réfugiés

Aide aux soldats français, les passeurs et les anonymes

 

L'invasion allemande des 15 et 16 juin 40 a décimé les armées françaises faisant un million et demi de prisonniers. Pour d'autres, c'est l'errance en ayant perdu leurs bataillons voire leurs sections, ils se cachent dans les bois, évitant de suivre les routes pour ne pas être repris par l'ennemi.

Dans la région, le bataillon qui a subit le plus de pertes, soldats décédés ou égarés, est bien le 6ème des Chasseurs Pyrénéens. Il n'en reste que de petits groupes ou même seuls à parcourir la campagne haut-saônoise pour gagner le sud. Discrètement des hommes cherchent à les faire passer, mais la ligne de démarcation est cette fois bien présente : inutile de s'y présenter, ils seraient automatiquement faits prisonniers. Des anonymes, puis des réseaux se constituent pour les faire passer.

 

Dès l'invasion allemande du 15 juin 40

 

Les filles de Corneux

Corneux est occupé dès la fin d'après-midi du 16 juin par des camions et des side-cars allemands qui stationnent leurs véhicules dans les clos et vergers dans le but d'y passer la nuit. Mais des gens du village ont repéré des soldats  qui cherchent à fuir. Le lendemain, une personne étrangère au village semble nettoyer une auto abandonnée depuis la veille par des soldats français, que Mr Moreau a garée derrière la maison. C'est un Chasseur Pyrénéen habillé en civil, deux autres soldats français sont cachés plus loin mais ils ne peuvent pas sortir  de ces lieux envahis d'Allemands, mais de vrais et agressifs combattants.

Une idée germe dans la tête du père. -- Allez chercher vos deux copains et revenez à la maison-- . Trois jeunes couples nouvellement formés quittent la maison Moreau, s'empoignant par la taille, passant devant des Allemands indifférents puis se dirigent sur la route d'Ancier pour gagner un passage dans le bois où se trouve une voie de chemin de fer. Les soupirants d'occasion y sont délaissés, ils réussissent à gagner Battrans puis la liberté pour cette fois-ci, et les autres jours...

En effet bien plus tard, ces chasseurs Pyrénéens écriront une lettre à Mr Moreau de Corneux pour remercier trois jeunes filles du village pour leur acte courageux. Moins belle sera la réaction de certains habitants du villages. Leur  critique sans réflexion, à grands bavardages,sur le comportement de leurs filles ce 16 juin 40 alors que les Allemands prenaient position dans le village, fut jugée inadmissible et scandaleuse, et dire que l'une d'elles était mariée…

 

Talmay, un curé audacieux

A Talmay, un sergent du 6ème bataillon de Chasseurs Pyrénéens, rescapé du pont d'Apremont a réussi à se cacher dans une maison. On a vu que des Allemands sont morts lors des affrontements du dimanche. Le curé  de Talmay se charge de l'enterrement de ces soldats. Avec beaucoup de culot, il confie à ce soldat l'honneur d'être chauffeur d'un des corbillards … Le cimetière se trouve à l'extérieur du bourg ; le soldat est endimanché par la population et se mêle au cortège. L'enterrement terminé, il enfile des habits de villageois pour poursuivre sa route vers le Sud.

 

Enterrements à Pontailler

Cette technique est aussi employée à Pontailler lors d'enterrements de civils, surtout que le cimetière se trouve à l'extérieur du bourg de l'autre côté et au sud du village ; le soldat est endimanché par la population et se mêle au cortège, 2 Allemands veillent au cortège jusqu'au cimetière. L'enterrement terminé, le soldat rentre dans une des 3 maisons situées face au cimetière comme s'il y habitait, il attend le départ des 2 sentinelles qui regagnent Pontailler, enfile des habits de villageois, il peut alors ressortir de la maison et poursuivre sa route plus au sud.

 

A Pesmes, c'est le passage de l'Ognon qui pose problème, les 3 ponts peuvent être gardés par des sentinelles allemandes. Certains cultivateurs de Pesmes ont des terres sur le secteur de Mutigney, et profitent de l'occasion pour faire passer des soldats. Montés sur une charrette, ils sont habillés en parfaits paysans. Une pioche à l'épaule ou un râteau pour les foins, ils n'ont aucun mal à franchir l'obstacle que représente l'Ognon, il n'est pas cependant au bout de ses peines.

 

A Chaumercenne, ce 23 juin deux soldats sonnent à la maison Courboillet demandant aide et nourriture. Conduits discrètement chez le maire Pierre Thevenon, ils y sont ravitaillés. Mais en réalité ils viennent en éclaireurs pour une bonne dizaine d'autres. Ce sont  des Chasseurs Polonais du 5è RCP qui ont réussi à fuir le secteur lors de la prise du pont de Quitteur, se cachant dans les bois de la Belle Vaivre. En début de soirée, ils sont ramenés à la maison et cachés dans le grenier. Ils sont à peine rassasiés peine que deux Allemands se présentent à la porte. Ont-ils été suivis, dénoncés?.

Non, les 2 Allemands  recherchent des pièces disponibles pour coucher leurs soldats ; moment mal choisi… Ils inspectent les hébergeages, la cave puis la partie basse réservée à la famille, et veulent voir le grenier. Mal éclairé et dans le désordre du lieu, ils ne s'aventurent pas davantage, ne remarquant pas la douzaine de soldats polonais plaqués au sol cachés et massés dans un coin… Quelle chance, les soldats polonais avaient conservés leurs armes, fusils et pour l'un d'eux un fusil-mitrailleur. Ils errent de bois en bois depuis près d'une semaine. Mr Thevenon les fait conduire jusqu'à l'abbaye d'Acey où ils trouvent refuge, une filière va leur permettre de passer en zone libre, certains délaissèrent capotes et fusils pour endosser ds habits civils.

 

A Montmirey le Château ce 15 août 40, la famille Roy déjeune à la cuisine quand des bruits de voix se font entendre à la porte d'entrée. Deux colosses noirs se dressent devant le père, des Sénégalais larges comme des armoires, habillés en bleu avec fusils à baionnette à l'épaule. Ils ont faim. Copieusement rassasiés, ils disent venir de Belgique ; sur leur visage trois marques (balafres peut-être) identiques sur chaque joue, symbole de leur tribu ; leurs bardas sont cachés dans des buissons proches de la maison.On leur fait contourner le village pour ne pas qu'ils soient vus, puis dirigés sur la forêt de la Serre où ils pourront gagner la zone libre. Considérés par les nazis comme des sous-hommes, leur arrestation était signe de mort…

Tous les évadés français vus par la famille Roy arrivaient par le petit chemin de Champagney, certains tenant fourche ou râteau, ils n'étaient sûrement pas agriculteurs. Ils y passent la nuit ; une filière s'est-elle organisée dans le secteur ?

 

La scierie de Banne a servi de relais dans une filière de soldats en fuite ou de prisonniers évadés. Dans l'automne 40, un contact venant d'une personne de la région de Luxeuil trouve écho chez Mr Alliot directeur de la scierie. Ces évadés arrivent vers les midi, prennent le casse-croûte à la maison puis sont expédiés de l'autre côté de Navilly, point important de la ligne de démarcation. Au rythme de deux ex-prisonniers par semaine, 30 à 40 ont réussi à franchir la ligne par cette modeste filière de Banne, en particulier des Corses et des Noirs portant chéchia sur la tête.

La scierie Alliot faisant du compressé livré par camions ; au chargement les évadés sont intégrés dans de petites cellules créées artificiellement pour eux. Ils font donc partie des livraisons vers le sud, tout comme la cargaison.

Une fois, les Allemands sont arrivés alors que le chargement était en cours et les soldats déjà dans la cellule, Les ouvriers ont poursuivi le chargement et les soldats ont admiré le sérieux de l'entreprise dans le rangement du contreplaqué avant de quitter les lieux. Une demie heure plutôt, le problème aurait pu être plus épineux…

 

Marcel Magnin

Une filière plus conséquente est créée par Marcel Magnin concessionnaire exclusif des automobiles Peugeot à Dole. Domicilié à Pesmes, il effectue plusieurs voyages par semaine pour son travail le trajet domicile-Dole et retour.

Capitaine de réserve, n'acceptant point la reddition française, il est contacté à Dole par un officier du service de renseignements du Contre Espionnage français pour constituer un réseau dans le Jura occupé. Il profite de ses voyages pour passer des évadés français vers la zone libre, aidé en cela par son fils Jean et sa fille Suzanne. Il aménage depuis son garage une cache sous le plateau de sa camionnette pour déplacer les prisonniers évadés. Il contribue ainsi à l'évasion de quelques centaines de prisonniers ; Dole est d'ailleurs considéré comme un point de ralliement pour les prisonniers français. Cette action s'avère dangereuse surtout que son garage est  souvent fréquenté par les Allemands, qui lui apportent leurs véhicules en panne et même leurs chars. Cela n'empêche pas au garage de commettre quelques erreurs, 15 camions et deux blindés sont  alors mis hors d'usage…

 

L'Abbaye d'Acey

Par son isolement du trafic et l'indispensable silence qui y règne, elle représente un sérieux point de passage pour les évadés français, voire une réelle filière d'évasion. L'exemple suivant en est une preuve.

Une agitation toute particulière se manifeste à la ferme Brun de Bard les Pesmes, cette matinée de juillet 40. Un homme en habit campagnard frappe à la porte de la maison alors qu'un soldat allemand scie du bois dans sa cour. -- Vous êtes Mme Brun ?--, il prétend être un officier français : le sous lieutenant Henri Adeline,chef de bataillon (il finira général), son histoire se tient. Le 24 juin 40 alors que les troupes françaises encerclées en Alsace se rendent, lui et sept autres officiers refusent cette reddition aux forces allemandes, ils marchent, sans être encore pris. Pour passer la ligne de démarcation, une de ses connaissances : le lieutenant Maximin Chappard lui a donné l'adresse de proches parents :Virgile et Henriette Brun à Bard.

--Allez chercher vos amis, attention les Allemands sont partout--. Sortis du bois du Gaty, les officiers se ravitaillent dans une pièce de la maison alors que le scieur allemand déjeune avec la famille Brun dans la cuisine, la pièce juste à côté !

Au départ de l'Allemand, les officiers demandent à rejoindre l'abbaye d'Acey, mais problème : la voie ferrée sert de voie de garage pour un train de wagons en attente de départ ; il doit convoyer en Allemagne, de futurs prisonniers français !.

C'est Henriette qui se charge de la mission, une femme passe plus facilement, elle se rend à l'abbaye, prend conseil avec le père Etienne, un moine originaire de Valay et lui explique la situation. Le moine se rend à Bard et précise aux officiers français les modalités du passage. A une heure précise de l'après-midi, Mme Brun, un râteau à foin sur l'épaule, guide les évadés par l'arrière du village, jusqu'au pont de l'abbaye. Effectivement le train n'est pas gardé par des soldats allemands, Henriette, femme courageuse a bien maîtrisé sa peur. Fière de sa maîtrise de la situation, elle regagne sa maison sans mauvaise rencontre. Les 8 officiers pris en charge par le père Etienne vont se retaper une bonne semaine dans ce havre de paix, avant d'être conduit dans la forêt de Chaux, réceptionnés par Maurice Chappard, frère de Maximin, soldat mutilé de 14/18. Il les fait passer en zone libre dans une barque pour lesquels plusieurs voyages sont nécessaires.

Maximin Chappard leur conseiller ne connaîtra pas le même destin que les 8 officiers : fait prisonnier deux jours après l'Armistice, il est déporté vers l'Autriche à l'Oflag XVIII C de Spittal où il y séjourne deux ans, puis au IV C d'Elsterhorst.  Il termine son périple des Oflags par celui du XI A d'Osterode en Silésie. Libéré par les Russes, qui le refoule derrière leurs lignes, pendant 3 mois, il ne retrouve la liberté que le 21 juillet 1945...

Des lettres de remerciement de ces officiers parviendront à Bard chez Mme Brun attestant de leur liberté retrouvée pour laquelle elle a beaucoup risqué sa vie, sans faillir ; il est à noter que la cavale de ses officiers  leur a fait parcouru 250 km en 35 jours.

 

Pontailler est une zone particulière pour le passage de la Saône difficile à franchir pour nos soldats français. Voici un groupe d'une demie-douzaine de militaires en habits civils, originaires de Thervay dont un certain Chaillet, se présentent à la maison de François Faivre de Pontailler, ce dernier n'est pas un inconnu pour nos évadés, certains d'entre eux ont déjà fait des affaires avec lui. --Pour votre passage, ça peut marcher, des cultivateurs de Broye les Pesmes doivent livrer cet après-midi, douze voitures de patates pour un wagon de patates en partance pour l'Allemagne, je vais aller chercher à la Kommandatur les12 laisser-passer pour les charrettes et leurs chauffeurs--. 6 paysans seulement déchargent leurs marchandises à la gare puis les militaires reprennent les guides. Nos soldats paysans passent le pont avec leurs chariots vides, sans aucune difficulté, surtout que deux autres personnes de Broye, ouvriers à Pontailler, ont tenu à donner leur laisser-passer, car maintenant les gardes allemands ne le leur demandent plus.

Tous ces soldats ou officiers français non repris par l'ennemi allemand vont être, pour la plupart, démobilisés. Les autres s'engagent dans l'Armée d'Armistice placée sous les ordres du gouvernement de Vichy.

 

Montmirey la Ville

La maison de Josette Sirdey en cette fin juin cache des soldats français marseillais et des Algériens incorporés dans l'Armée française. Josette a 20 ans et garde jalousement une photo de ces soldats dont elle se rappelle les noms, un certain Poulet et un autre Gilles qui joue de l'accordéon. C'est à regret qu'ils doivent quitter la famille Sirday, les grands-parents et la jeune Josette, ils seront conduits jusqu'à la Vielle Loye pour franchir la ligne de démarcation, par la forêt de la Serre et la forêt de Chaux.

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La démobilisation

Les soldats français non prisonniers doivent passer passer par un centre démobilisateur afin d'être rendus à la vie civile ? Ceux qui n'ont satisfaits à cette démobilisation pouvaient e^tre repris par les Allemands et envoyés dans les camps, ou alors le statut de soldat peut ne pas être reconnu plus tard, pour cette période, comme un temps de guerre.

Ces centres de démobilisation existent essentiellement en zone libre. Le soldat y arrive en tenue militaire, avec son paquetage et son fusil. Il y est désarmé et on lui donne une carte mentionnant sa démobilisation.

Marcel Vagnaux de la classe 28 est mobilisé le 2 septembre 1939, caporal chef dans la 17è Batterie du 247è Régiment d'Artillerie. Pour lui, la guerre se termine à Chabamais en Charente le 12 octobre 1940 où il est démobilisé.  On lui verse alors une somme de 200 F  à titre d'acompte sur prime de démobilisation.  Rentrés chez eux, les démobilisés sur présentation de leur acte, ont alors droit comme tout habitant régulier, à l'obtention de cartes de rationnement( entre autres) et surtout aux tickets.                                                                                          Image(3)

 

Les soldats évadés habitant la région

 

Quelques soldats dont les attaches sont en Haute Saône ont réussi à fuir l'encerclement allemand. Certains parcours ont été interminables pour rejoindre leurs domiciles, tout particulièrement les derniers soldats qui ont résisté aux Allemands,  ceux engagés dans les forteresses de la ligne Maginot et qui ne voulaient pas se rendre après la signature de l'Armistice.

Depuis la frontière allemande, il en aura fallu des aides de la population des villages traversés pour arriver à gagner leur domicile…

C'est le cas de 2 jeunes habitant la région grayloise, Emile Jeanbrun (24 ans) d'Ancier et un de mes

oncles Emile Thiébaut (25 ans) de Gray. Le premier est chef d'équipe d'une casemate de 36 hommes disposant de 2 canons de 47 mm, 2 mitrailleuses et 1 FM ; au devant de la casemate des champs piqués de fer disposés en quinconce et entre les casemates, de l'infanterie le 7è de division. De quoi tenir les Allemands à distance. Pourtant l'ordre est donné de se rendre, mais si facilement que ça…

Dans la nuit du 17 au 18 juin, ils gagnent Altchirch, , se battent à Mortzwiller, contournent Masevaux et livrent bataille à Niederbruck (à la limite des Vosges), sa section occupe la butte. Ils sont arrivés à ramener les 2 mitrailleuses, à dos depuis Morzwiller mais ont perdu leur capitaine…

Au matin, ils s'en débarassent en faisant sauter les clapets de celles-ci, puis gagnent les bois au dessus d'Etueffont( ils y restent 3 jours), puis se séparent par groupes de 2 à 3 hommes de la même région,pour avoir plus de chance de n'être pas pris. Ils ont leur tenue militaire mais plus d'armes, se ravitaillent dans les fermes. Les Allemands se moquent pas mal d'eux, comme certains qui leurs conseillaient de se rendre : --rendez-vous aux Boches, ils vous garderont15 jours avant de vous libérer--.

Les nuits se passent sous les sapins et sous la pluie, le froid les gagne souvent, les jambes blanches. Dans une maison en contrebas, les Emile rencontrent rencontre un ex-ouvrier de la Somme qui survit avec 2 vaches, --comment se fait-il que vous avez encore vos habits militaires ?-- . Ils leur trouve des habit civils, leur donne à manger puis ils couchent dans la paille et y dorment toute la journée. Retapés et en tenue civile, ils se sentent prêts pour la longue marche, 35 km par jour, toujours à manger et à dormir chez l'habitant. A l'entrée et sortie de s villages, les Allemands les regardent bizarrement, devinent-ils des jeunes militaires dans des habits civils, pas de contrôle…

Ils arrivent ainsi aux Malbuissons près de Bucey à 7 h du soir. Avec le couvre-feu instauré par les autorités allemandes, ils ne veulent pas s'aventurer à rejoindre dans la nuit. Au matin Grachaux, Oiselay puis un hameau qui n'est pas sur la carte qu'on leur a donnée, pour atteindre une ferme. La réception est royale, souper copieux, coucher dans des draps (ils ne savaient plus ce que c'était de dormir dedans) ; il faut dire qu'ils profitent de l'absence du fils militaire au 41è de Neuf-Brisach dont-ils n'ont pas de nouvelles.

Au matin du 30 juin, ils arrivent à Gray, il est 11h et demie. L'oncle Emile ne retrouve pas sa femme qui est partie et non encore rentrée, la famille l'hebergera pendant 15 jours à Ancier.

Le maire de Gray Fimbel (accepté par les Allemands) réussit à les faire démobiliser en octobre 40, heureusement, ils ne pouvaient pas disposer de tickets pour le ravitaillement, et à Gray la nourriture se fait rare.

Pour la petite histoire et conclure son aventure militaire, Emile Jeanbrun reçoit  deux ans plus tard, la visite surprise de gendarmes de Gray ;-- que me veulent-ils ?--. Tout simplemment, ils viennent lui apporter la Croix de Guerre au motif d'avoir ramené toute sa section lors des combats de Morzwiller.

Quant à mon oncle, il n'aura même pas droit à la  Carte d'Ancien Combattant, il lui fallait 90 jours d'unité combattante, il n'en avait que 87… Emile Jeanbrun avec sa croix de guerre bénéficia de 20 jours de bonification qui lui permit d'obtenir cette carte d'Ancien Combattant...